Il était vingt heures passées, et Wade commençait vraiment à fatiguer. Lui et ses nouveaux colocataires avaient passé la journée à emménager dans leur nouvel appartement situé à Cenral Square, à monter les meubles, déballer les cartons de déménagement, ranger leurs affaires... Et autant dire qu'avec une côte cassée, ça n'avait pas été des plus simple. Il y a encore quelques jours à peine, lui, Ivy, Arès et d'autres s'étaient retrouvé coincés sur une île déserte au beau milieu de l'Atlantique à cause d'un accident d'avion, à attendre les secours comme des cons, tous plus ou moins blessé. Wade avait eu de la chance, il n'était resté que deux jours à l'hôpital - on ne pouvait pas faire grand chose pour une côte cassée - alors que Jorden lui y était toujours.. En tous cas, il n'avait pas pu énormément aider ses colocs, se contentant de petit cartons léger qui ne lui coupaient pas le souffle de douleur ou encore ranger leurs affaires et même comme ça, il était épuisé et avait mal partout. Tout ça était très frustrant. Enfin, après cette longue journée, ils avaient décidés de s'arrêter et d'improviser une petite bouffe dans leur nouvel appartement ! Charlie s'était occupé de commander chinois pour tout le monde, étant donné qu'ils n'étaient pas encore assez installés pour pouvoir faire la cuisine ah ah ! Heureusement ils avaient tout de même de quoi survivre: une table basse en guise de table à manger, et des bières. Alléluia ! Ils se dirigèrent tous vers le jardin pour se poser tranquille avec la bouffe qui venait d'arriver, appréciant l'avantage d'être au rez-de-chaussée et d'avoir un coin d'herbe pour eux. Petit certes, mais ça restait un jardin ! L'appartement lui se composait d'une pièce principale assez spacieuse, avec une cuisine donnant sur le salon, de cinq chambres d'à peu près toutes la même taille et de deux salles de bains, dont une avec baignoire. Ce n'était pas du grand luxe, mais c'était tout de même confortable et bien assez suffisant pour cinq. Aaaah bordel ça fait du bien de poser son cul soupira Wade en s'asseyant dans l'herbe le dos appuyé contre le mur avant de faire la grimace en sentant une douleur devenue presque habituelle dans la poitrine. Presque aussitôt, il sortit son paquet de cigarette pour s'en allumer une. Qui en veut ? demanda-t-il en présentant son paquet. Caly tu me passe une boite de nouille s'teuplait ? Même si il ne connaissait pas encore bien la jeune femme, le surnom s'était installé de lui même.

Je n'avais jamais fait une chose aussi fatigante depuis des lustres. Déménager était peut être devenue une habitude chaque année, mais ce n'était pas pour autant fatiguant. J'avais du aider les survivants du crash avec leurs cartons, histoire qu'ils ne se blessent pas une fois de plus. D'ailleurs j'étais toujours sur le cul de savoir qu'une telle chose était arrivé, on ne s'imagine jamais que cela peut arriver près de chez nous. Ou que tout simplement, cela touche nos amis. En fin de journée, tout les cartons était installés dans l'appartement, plus ou moins rangé. En ce qui me concernait, je n'avais encore rien monté, sauf mon bureau et j'avais spécialement entreposé mon matelas pour avoir un minimum de confort pour cette nuit. J'avais le dos déjà en comporte, n'aggravons rien tout de même. J'étais encore dans ma chambre, à fermer mes volets quand le petit groupe que nous étions se rassembla dehors. Je fermais les fenêtres par la suite et laissais tomber l'étagère à monter. La flemme, j'avais assez donné pour aujourd'hui. Prenant un pull fin puisque l'air de dehors n'était tout de même pas chaud, je m’installais tout près de Wade, ne connaissais principalement que le jeune homme. Cette pauvre andouille avait réussit en plus à se casser une côte, et je m'inquiétais pour sa santé. Quel idée de monter dans un avion ? Les bateaux sont beaucoup plus sécurisé du moins les avions n'étaient pas très recommandé avec les informations que nous pouvions voir en ce moment. Crash par-ci,  crash par-là. Il sortit alors un paquet de cigarette et demandait à qui en voulait, j'haussais les épaules, tenté par ce que mes yeux voyaient. « J'ai oublié mon paquet à la WH, je veux bien. Je t'en redonnerai une demain. » Dis-je en m'étirant légèrement, avant de laisser mon regard se perdre dans le bleu du ciel qui s’obscurcissait peu à peu. Caly tu me passe une boite de nouille s'teuplait ? J'avalais de travers en entendant le surnom de Calypso. Je n'arrivais toujours pas à croire que je me trouvais dans le même appartement qu'elle, depuis le temps que je n'avais pas vu son jolie minois qui m'avait foutu dans la merde pendant un temps. C'était assez weid. D'ailleurs je sentais que ma petite idée sur le repas chinois n'était pas aussi mauvaise que ça. Rapide, simple, et apporté à domicile. Arès et Ivy était par contre, deux personnes complètement inconnus au bataillon, mais je n'avais sentis aucune rivalité, aucun froissement au premier abord, ça ne pouvait être que meilleur pour la suite.

C'était la première fois que j'allais vivre avec d'autres personne que ma famille. Je trouve que c'est une bonne idée, quelque chose à essayer au moins une fois dans sa vie, même si ça peut très mal se passer il faut bien l'admettre. Tant pis, je tente le coup et au pire, je changerai d'appart ce n'est pas un souci. Bref, je m'étais vêtu simplement d'une petite chemise et d'un jean, enfilant des Bensimon beiges qui vont bien avec. On a vraiment un super appart en fait, cinq chambres assez grandes et un grand salon-cuisine, on peut pas rêver mieux. Ah si, je crois que le jardin c'est un excellent point aussi. Je suis vraiment au top d'être rentré en plus, parce qu'il ne faut pas oublier que j'ai vécu un super crash d'avion il y a quelques jours. Avec Wade et Ivy d'ailleurs. Putain j'ai eu bien peur en tout cas, et bien mal également. Heureusement que j'ai vu un médecin en rentrant, j'avais deux vertèbres déplacées mais rien de bien grave. Même si j'ai encore un peu mal au dos, je vais mieux et c'est l'essentiel. On est à bon port maintenant. Après quelques minutes de préparation, je sors à mon tour de ma chambre et rejoins mes nouveaux colocs dans le jardin. Il y a Wade que je connais bien évidemment, avec qui c'est un peu tendu en ce moment mais bon, ça va se calmer je pense. Et Ivy, une amie très proche. Par contre je ne connais ni Charlie ni Calypso, heureusement je suis sociable y'aura pas de problème pour l'intégration. « Tu crois pas si bien dire Wade. » répondis-je en référence au fait de se poser tranquillou. Après le crash, une simple chaise est la bienvenue j'ai envie de dire. Même si je ne connais pas trop l'état d'esprit de Wade, j'espère qu'il me pardonnera me relation avec Ivy.. ça m'arrangerait. Je sors à mon tour une clope de mon paquet et rejoins les garçons qui sont déjà entrain de fumer. « T'es chez les Winthrop Charlie ? » demandais-je pour faire un peu la conversation. Je n'oublie pas de regarder la jeune femme que je ne connais pas encore, très jolie d'ailleurs.

Chose étonnante mais réelle, j'étais en train de déménager, moi Calypso Thomspers. Jamais de ma vie je n'avais touché un carton de déménagement préférant utiliser les services d'une agence, néanmoins, à présent, j'étais sur la paille. Payer une caution ça ne se fait pas par l'opération du saint esprit mais par l'opération de vider son compte en banque. Je m'installais donc en colocation, une première également, outre l'aspect financier, je n'avais pas eu le temps de chercher un appartement lors de mon arrivée plus que tardive. Puis, à ce stade de l'année, tous les bons appartements étaient déjà occupés. L'installation des meubles touchait à sa fin, ma chambre était relativement petite et j'avais installé un simple lit avec un bureau modeste. La majorité de mes vêtements étaient encore chez mon oncle en Russie, l'armoire intégrée pouvait donc convenir pour l'instant, j'aviserais dans le futur. Je ne connaissais qu'une personne dans l'ensemble de mes colocataires, cette personne c'était Charlie. Oui, oui, LE Charlie, je ne voulais même pas imaginer ce qu'allait penser Priape lorsqu'il apprendrait cette grande nouvelle. Néanmoins, malgré notre rapide passé commun, tout se passait bien pour l'instant, mais intérieurement j'avais une furieuse envie d'éclater de rire à chaque fois que je croisais son regard. Était-il toujours avec sa princesse insupportable ? Peut-être, mais quelque chose me disait qu'elle ne l'aurait jamais laissé s'installer avec moi. Imaginez, son bel étalon qui partage les toilettes d'une horrible sorcière comme moi. Nous étions tous dans le jardin, on allait commencer à manger chinois, je salivais déjà. Disons qu'en Russie, manger chinois c'était pas vraiment facile à trouver... à part si vous voulez un chinois humain dans votre assiette évidemment, là, ça peut se négocier. Wade me demandait de lui passer une boite de nouilles, je m'exécutais donc attrapant deux boites. Tiens dis-je avant d'attraper mes cigarettes à mon tour tout en gardant une boite pour moi. À quoi bon lui en emprunter une sachant que j'avais celles que j'aimais. J'allumais donc ma clope avant de lui tendre un briquet lorsque Charlie décidait d'en prendre une également. Maison majoritaire de fumeurs, bon plan ça, j'avais pas l'intention de toujours sortir dehors pour en griller une surtout lorsqu'il y aurait de la neige partout. Je suis pas frileuse mais pas suicidaire non plus, j'aime mon confort voyez-vous, déjà qu'à cause de ma situation je dois changer de cadre de vie, laissez-moi vivre au chaud. Tu fumes toi ! dis-je en m'adressant à Charlie. Si un jour j'avais imaginé que j'allais vivre sous le même toit que toi... dis-je en rigolant, laissant échapper mes pensées. Il y avait également un certain Arès et une Ivy que je ne connaissais pas. Autour de toute cette testostérone j'étais bien contente de me retrouver avec une fille, surtout qu'elle venait de ramener des gâteaux. Merci beaucoup ! dis-je. Donc tout le monde est à Harvard c'est ça ? demandai-je histoire d'entamer la conversation.

Bientôt, ils furent tous installés dehors pour prendre des bières et surtout, contenter leur estomac qui commençaient à manifester leur besoin de manger. Il tendit une clope à Charlie qui avait accepté sa proposition et accepta volontiers le briquet que lui filait Calyspo. Il avait perdu le sien depuis le crash, et il n'avait pas encore pris la peine d'aller s'en acheter un nouveau. Quelle misère sérieux. Tu crois pas si bien dire Wade. Wade fit un petit sourire à Arès en le voyant les rejoindre, remerciant du même coup Caly qui lui tendait des nouilles. Les choses avaient été assez tendues avec Arès, mais le fait qu'ils aient pu s'expliquer sur l'île où ils étaient restés coincé avait tout de même remis les choses en place. Wade était du genre rancunier, mais un pote reste un pote. Ils étaient plusieurs à fumer et franchement, c'était plutôt cool vu la quantité de cigarette qu'il s'enfilait lui même par jours. C'tait Ivy qui allait pas être contente ah ah ! Celle-ci vint d'ailleurs s'installer à ses côtés alors qu'il attrapait une bière qu'il décapsula et la lui tendis. Etrangement, il était plutôt content de partager cette coloc avec elle, alors qu'il y a quelques mois il aurait appréhendé tout ça. Mais depuis le crash, les tensions c'étaient apaisées entre eux, et là, il était juste content de pouvoir l'avoir auprès de lui, bien en vie et en un seul morceau. Elle venait d'apporter des gâteaux qui avaient l'air trop bons, exactement ce qu'il leur fallait. Tu gères babe ! dit-il avec un clin d'oeil avant de prendre une taffe sur sa clope. Yep, Mather House. C'est pour ça qu'il y avait écrit interdit aux Eliot sur l'annonce dit-il en riant. Vivre avec un Eliot, ça aurait été juste pas possible. Et toi ? demanda-t-il à la jeune femme, curieux d'en savoir plus sur elle.

« T'es chez les Winthrop Charlie ? » Si je ne me trompais pas avec son prénom, Arès, c'est ça non ? Me posait une question plutôt étonnante. J'avais tellement assimilé mon appartenance à la communauté des Winthrop que ce genre de question me semblait stupide au premiers abords. Du moins jusqu'à ce que je me rappelle qu'on ne se connaissait pas du tout. « C'est ça, je suis un rouge ! Et toi ? Je parierai pour un Mather mais étant donné que je suis un très mauvais divin, je me trompe, c'est ça ? » Dis-je en fronçant légèrement les sourcils, la bouche tordu en m’apprêtant à me faire possiblement engueuler. De plus j'avais une véritable mémoire de poisson rouge, si jamais, le jeune homme m'avait déjà fait part de propos à ce sujet, j'avais déjà tout oublié. Le réconfort vient d'arriver ! Quand Ivy, arrivait les mains pleines de bonnes choses, j'ai hésité deux secondes à l'épouser sur le champs. J'avais tellement faim que j'aurai bien mangé une vache, maintenant tout de suite. « Ivy, tu es une déesse. Je te bâtisse la sauveuse de repas. » Dis-je en souriant avant de me servir avec douceur. J'avais faim. Mais je n'allais tout de même pas montrer mon côté morfale devant tout de monde, tout de même ! Un peu de décence. Tu fumes toi ! Je sursautais alors en entendant les mots de Calypso me parvenir jusqu'aux oreilles. Gosh. Je venais tout juste de mordre dans mon dessert prématuré et ça m'avait surpris. Comme si je venais de faire quelque chose de mal entre autre. « Depuis que j'ai trois soeurs, oui. » Dis-je en faisant référence au soucis qu'elles me causaient toutes les trois. Si un jour j'avais imaginé que j'allais vivre sous le même toit que toi... Pour le coup, elle avait entièrement raison. « Je suis du même avis. C'est une bonne surprise. » Ok, je faisais un peu de la lèche, mais seulement ça. Je n'étais surveillé par personne là, si ? Emrys, Priape, Dixie ? Plus rien, nada. J'étais tranquille pour le coup. A sa question collectif, je ne répondais pas, je venais de leurs apprendre que j'étais un Winthrop, j'étais donc forcément à Harvard pour le coup. Wade me donnait alors une de ses clopes que je posais entre mes lèvres, une fois mon dessert engloutis. « Faîtes tourner le briquet, pleaaase. Et les Eliots c'est le mal, je suis d'accord. » Je ne traînais qu'avec des Mather, eux ne me jugeais pas pour mon patrimoine ou bien les richesses zéros que je n'avais pas.

A priori, Charlie fut surpris de la question que je venais de lui poser. Je crois qu'il n'est pas au courant que je ne suis pas du tout le rythme des confréries, et que je ne connais pas les étudiants qu'elles comptent. Le rang de simple étudiant me convient parfaitement à moi, et quand il sous-entendu que je suis un Mather, j'ai l'impression que je vais m'étouffer avec ma fumée de cigarette. J'esquisse un sourire amusé en rigolant. « J'suis sans étiquette moi, j'trouvais pas ma place dans une des confréries. » annonçais-simplement, il est vrai qu'aucune des maisons ne me convient. Les Eliot se vantent bien trop de leur patrimoine - souvent celui de leurs parents d'ailleurs - quant aux Winthrop, je n'aurais pas supporté de vivre uniquement avec des mecs. La confrérie des Mather ne m'a jamais vraiment motivé non plus, tout comme la Dunster ou la Lowell. Quoique la Lowell, j'aurais pu y entrer. M'enfin, je me porte bien mieux sans. Aucun compte à rendre à personne comme ça. Bref, quand la belle Ivy ramène de quoi manger j'esquisse un grand sourire satisfait. Je crois que tout le monde commençait à avoir faim autour de cette table, et je ne suis pas l'exception. Du coup je prend un petit gâteau et croque dedans. Trop bon. Il faudrait peut-être que je finisse ma clope avant.. on verra. J'acquiesce ensuite positivement à la question de Calypso, comme j'ai déjà précisé que j'étais student, elle devait se douter que j'étais à Harvard moi aussi. Je pense que cette coloc va bien se passer, c'est sur la bonne voie en tout cas. Je constate cependant qu'ils n'ont pas l'air fans des Eliot, tous autant qu'ils sont, moi ils ne me gênent pas réellement. Mise appart pour leur fric dont ils se vantent constamment. Enfin, pas tous.