Ça faisais bientôt deux semaines qu’on ne s’était vu, ni adressé la parole. J’avais pourtant appris bien des choses à son sujet, déjà, que les fiançailles avaient été rompu juste à temps. Mes parents m’avaient appelé vendredi, la veille, pour m’annoncer la « triste » nouvelle. J’étais contente, mais à la fois presque triste. J’aurais tellement aimée que ce soit Andy qui vienne me voir, que ce soit lui qui m’annonce que notre cauchemars était terminé et qu’on pourra enfin finir ensemble après tout. C’était beau de rêver… On ne se parlait plus et c’était sans espoir.

Après les cours j’étais censée avoir une répétition pour le cheerleading mais une partie des filles ont dû annuler pour de diverses raisons. Je n’avais pas envie de rentrer, alors je suis simplement sortie pour faire un tour. Charles River parce que c’était un endroit que j’aimais bien, mais aussi parce que c’était remplis de souvenirs qui étaient rattaché à Jude.

Je déposais ma veste sur le sol et m’assis dessus, tout près de la rivière. Tout ce que je faisais c’était réfléchir, mon portable était fermé pour la soirée. Je soupirai et replaçai une mèche de mes cheveux derrière mon oreille… Ça ne servait à rien. J’étais entrain de perdre du temps ici à réfléchir alors que je pouvais agir. À cette pensée je me levais pour reprendre mes affaires et remarquai Andy pas très loin d’où j’étais. Je déglutis péniblement et m’approchai de lui, posant mon sac et ma veste sur le sol. Andy.

Alors que j’avais l’intention de partir, quelque chose m’avait retenue ici. Je n’avais pourtant pas entendu sa voix, même pas un bruit… mes yeux se sont levés et je l’ai aperçu sur le bord de l’eau. J’avais l’habitude de croire au destin mais là, mon humeur m’empêchait de croire à quoi que ce soit. Le problème étant que je lui avais promis de me battre coûte que coûte… j’en avais envie, vraiment. Mais j’avais constamment peur de me faire rejeter ; et ça, j’en avais marre. Vraiment marre. Je m’approchais de lui et posais mes choses au sol. Je restais d’une assez bonne distance, je ne voulais pas le brusquer ou le fâcher. En fait, c’était encore surement la peur de se faire rejeter qui m’empêchait de trop le coller.

- Salut. je me pinçais les lèvres et tournais les yeux vers la rivière. C’était surement le dernier endroit au monde où j’aurais pensée aller pour le retrouver. S’il voulait se planquer des autres, il avait bien choisi l’endroit. Il n’avait tout simplement pas choisi le bon moment.

Je ne voyais pas quoi dire… tout était tellement… brisé, entre nous. Il m’avait brisé le cœur et j’avais essayé de briser le sien pour me venger. Je me sentais mal, parce que j’ai agis avec ma tête et non mon cœur… Je gardais le silence et croisais les bras. Il faisait froid dehors, puisqu’il ventait assez.

Je me frottais les bras, puis me penchai pour reprendre ma veste et l’enfiler. Je me demandais depuis quand Andy était là et s’il avait aussi froid. Je regardais un peu partout autour de nous, ne sachant absolument pas quoi dire. Je ne devrais pas être là… mes derniers SMS me gênaient, d’ailleurs il n’avait jamais répondu. Je repensais ensuite à ces moments où devant lui je me servais de Romane pour le rendre jaloux… quelle idiote. Il n’avait pas réagi, ça me faisais vraiment étrange. Encore à Cancun il avait fait preuve de jalousie plusieurs fois et je n’avais pas la moindre idée ce que l’ignorance dont il faisait preuve voulait dire.

- Quoi de neuf ? je levais les yeux en entendant sa voix. J’aurais cru qu’il garderait silence jusqu’à ce que j’en aie marre et que je parte… J’aurais cru qu’il ne voudrait pas me parler. Mais j’avais peut-être tort. Je m’assis sur le banc arrière lui, ne souhaitant pas être trop près de lui. Rien que tu ne sais pas. je le regardais, il était toujours dos à moi. Je me pinçais les lèvres. Et toi... ?

Le temps ne passait tellement pas vite, de mon côté… J’étais toujours là à attendre, espérer qu’il me fasse un signe… J’aurais aimée qu’il en fasse un, ne serait-ce qu’un petit SMS pour me dire qu’il va bien, se taper la discussion. J’ai attendu longtemps en vain, jusqu’à aujourd’hui. Serait-ce le destin, comme je disais plus tôt ? Ou simplement le hasard ? Je regardais mon sac et relevais les yeux pour regarder son dos. Il me manquait, ça c’était clair. Je ne faisais que le regarder pour sentir mon cœur battre, mais battre tellement vite.

- Comme d'hab', je survis. il jouait nerveusement avec son portable. Pourquoi avait-il besoin de s’occuper les mains tout d’un coup ? Je me mordais la lèvre, pensant que c’était déstabilisant d’être comme ça avec lui. On était amis… amoureux… puis maintenant ? Qu’étions-nous ? Si je ne pouvais pas l’avoir en tant que petit ami, autant redevenir comme nous étions avant…

- Andy... c’était délicat. Je ressentais le besoin de me lever, le prendre dans mes bras et le serrer très fort. Mais aussi le besoin de me lever et partir en courant. Est-ce qu'on peut redevenir amis, au moins... ? je me pinçais les lèvres avant de les mordre. Je ne voulais pas ça, mais si je n’en avais pas le choix… C’était mieux que de le perdre.

Je n’avais plus d’espoir du tout… J’avais vraiment tout fait, tout. J’ai quittée Ocean, je lui ai offert fidélité, j’en aurais parlée à mes parents, je lui ai dit que j’avorterais. J’en suis allée jusqu’à le laisser tranquille, retirer ce tatouage qui ne voulait à présent plus rien dire et essayer de le rendre jaloux… Plus rien. Plus rien ne lui ferait changer d’avis. Andy et moi ça avait duré seulement quelques semaines, mais certainement quelques semaines que je n’oublierais jamais. Je n’avais donc plus le choix du tout… c’était le dernier recours : abandonner. Mais est-ce que j’étais vraiment prête ? J’étais fatiguée, je n’avais pas l’impression d’en avoir le choix et rester aussi loin de lui me faisait mal au cœur.

Je le regardais alors qu’il était dos à moi, rire à ma question. Qu’est-ce qui le faisait rire ? Je baissais la tête et sentais ma gorge se serrer. S’il-te-plait, ne t’en moque pas. T’es important pour moi et c’est la dernière façon que je connais, qu’il me reste, à te prouver.

- Non. Parce que tu n'es pas une amie pour moi. comment devais-je le prendre ? Les dernières fois que j’avais ressenties ne serait-ce qu’un brin d’espoir, je l’ai vue s’envoler par après. Il avait réussi d’arrêter ce mariage d’un moyen que je ne connaissais toujours pas… J’étais contente, mais à quoi bon ? Sympa, il pourra tomber amoureux et marier qui il veut maintenant ? Je sentais les larmes revenir de force… merde, non. Je ne voulais pas pleurer, pas devant lui. Il en avait suffisamment vu, j’en avais suffisamment perdu. C’était égoïste, mais maintenant que je ne pouvais plus être celle qui lui donne le sourire, j’avais presque envie qu’il épouse celle qu’il n’aime pas juste pour m’assurer qu’il n’y aurait pas quelqu’un d’autre.

Je me levais en prenant mon sac et retirai le bracelet qu’il m’avait offert en Thaïlande. Je me rapprochai de lui, le cœur gros. Tiens. je lui tendis le bijou. Ça t'appartiens.