Briony et Tobias

c'est le début de notre histoire.

Finalement, j'pense que mon mal être empiré avec le temps. Parce qu'entre le décès récent d'Hendrix puis en plus de cela l'amnésie d'Keyla.. c'tait vraiment le top du top. Quand les médecins s'étaient rendus compte que la jeune femme avait perdu ses répères, ses souvenirs.. ça m'avait achevé. Ca m'avait fait comme possible, disons que j'pensais que j'pourrais pas être au plus bas après ce qui était arrivé avec Hendrix.. mais si aha. Heureusement qu'Alex était revenu vers moi et avait accepté de nouveau ma présence à ses côtés, parce que sinon.. j'sais pas comment j'aurai fait. Lui aussi, il connaissait Keyla. C'tait sa meilleure amie également. Et Hendrix était son bff aussi.. en gros, il venait de perdre deux meilleurs amis en l'espace de quelques jours. Keyla se souvenait encore un peu de moi.. après tout, on s'connaissait depuis qu'on était des bébés.. mais j'devais l'aider à se reconstruire. Sauf que j'avais besoin de souffler, là maintenant. Et j'voulais voir Tobias, si il tenait promesse surtout. Alors j'allais à notre lieu. Notre point de rendez vous en debut de soirée. Tiendrait il promesse ?

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J'savais plus trop si les choses commençaient à s'arranger ou si j'étais juste habitué à cette noirceur autour de moi. Peut être un peu des deux. Mais j'avais incroyablement merdé ces derniers jour. En commençant par Minnie. Ouais, j'étais vraiment en train de faire le connard avec elle et j'savais qu'elle allait souffrir mais.. Je m'arrêtais pas pour autant. J'sais pas. Peut être qu'au final, j'voulais juste rendre aux autres ce que moi j'pouvais ressentir. Et au final, ça n'avait rien de très saint. Comme toujours. Alors comme à chaque fois que je ne bossais pas dans ce fichu bar, je partais me resourcer à mon endroit. Pilier d'évasion et rendez vous de déprime. Et une fois sur le toit, je me laissais tomber sur un des matelas légèrement miteux que j'avais pu monter jusque là. Le regard perdu dans le vide j'attendais. J'attendais quelque chose. J'savais même plus si Bri' était un mirage sortit droit de mon imagination. Je l'avais pas revu depuis ce fameux jour et quelque part, ça me perdait. J'étais là, tout le temps. Alors je me demandais si c'était de la malchance et qu'on se râtait tout le temps où si au contraire, elle ne venait juste pas. Peut être que ce n'était qu'une illusion produite par mon cerveau. Ouais, j'savais pas. Et c'est quand on s'y attend le moins que les choses prennent un sens.

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Peut-être qu'il serait pas là et j'savais direct que j'allais pas l'attendre des heures sur ce toit. Soit il m'aiderait, soit il m'aiderait pas. Il m'avait promis qu'il serait présent à mes côtés, pour que j'remonte la pente, pour que j'puisse être mieux dans ma peau au fur et à mesure.. si il me decevait, ne serait-ce qu'une seule fois.. c'tait mort pour nous, pour lui, pour moi. Tobias m'avait apporté quelque chose de nouveau la première fois qu'on s'était rencontrés. Il avait été évident sur le coup qu'on était fait pour ça, pour être ensemble, pour se comprendre et s'aider dans la vie de tous les jours. Alors du coup.. il avait en quelques sortes la pression vous voyez.. ? J'voulais pas perdre encore quelqu'un qui comptait beaucoup pour moi. J'voulais juste pas.. j'venais de retrouver Alex.. mais j'avais perdu deux personnes qui m'étaient extremement chères. Une de plus, nop. No way. J'arrivais sur le toit et un soupir de soulagement s'échappa d'entre mes lèvres. Tobias était bel et bien là. J'avais rien à dire de plus. Merci.. Et j'allais directement dans ses bras, j'en avais juste besoin.

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J'crois que j'avais juste fini par me persuader que la vie était comme ça. Qu'on ne pouvait rien faire contre à part attendre et espérer être épargné un jour de plus. Vivre dans la constante peur de perdre quelque chose d'autre était beaucoup trop destructeur et c'était pour cette raison que j'avais choisis d'être dans la plus parfaite des solitudes. Sauf que comme à chaque fois, on ne pouvait pas contrôler les choses de nos vies, les sentiments, et malgré tout mes efforts pour y échapper, malgré toute mes tentatives pour rester éternellement seul, les choses finissaient par nous rattraper. Briony. Elle était la première pièce à détruire sans le vouloir la barrière de fer installé autour de moi. Elle était arrivée et les choses avaient juste implosés autour de moi faiblissant dangereusement ma garde. Et le pire dans tout ça était que je ne faisais absolument rien pour me préserver. Rien du tout. Je l'avais senti arriver à des kilomètres à la ronde, comme si la connexion entre nous ne pouvait pas disparaître et que j'sentais son désarroi avant même qu'elle ne soit là. Son odeur, sa particularité qui la rendait si spécial à mes yeux et elle finissait dans mes bras. Je la serrais contre moi, sans un mot, laissant juste cette alchimie prendre à nouveau sa place avant de finalement murmurer : J'avais promis.

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Il avait promis et il avait tenu promesse, tout simplement. Merci Tobias, merci infiniment de pas avoir franchi le pas.. et de ne pas être parti. Comme tous les autres. Ce n'avait été ptete qu'un coup de coeur éphemere.. On ne savait rien de l'autre, comme il était vraiment, son caractère itout.. On avait très bien pu totalement se tromper. Je restais dans les bras de Tobias quelques instants, ça me faisait le plus grand bien, vous pouvez même pas imaginer. J'me sentais juste un peu mieux.. comme si le poids que j'avais sur les épaules c'était un peu envolé. Oui, enfin, ça je savais très bien que c'n'était qu'une illusion de mon esprit, parce que j'le voulais bien ahahahaha. J'm'écartais par la suite du jeune homme. D'un côté, j'avais besoin de parler. Vraiment. De parler de tout ce qui allait pas avec une personne qui serait alors objective.. et en même temps, j'avais besoin de paix intérieure. Donc je ne savais pas quelle option choisir entre les deux.. c'tait compliqué dans mon esprit en fait. Comment tu vas ?

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J'promettais jamais rien. A personne. Parce que les promesses étaient généralement faites pour être brisés par la suite et c'était toujours beaucoup plus douloureux. Alors non, je ne promettais pas. Sauf à elle. J'avais promis d'être là et.. C'était le cas. J'avais promis à une totale inconnue d'être là quand elle en avait besoin. De partager le peu que j'avais juste pour lui apporter un peu de sérénitude dans toute sa douleur. Je promettais pas mais je lui avais promis à elle et j'comptais pas lâcher. J'aimais pas les promesses en l'air au douce allure de trahison. J'aimais pas non. Alors même si j'étais pas la personne ayant le plus de conscience au monde, elle, je ne la décevrait pas. Tu veux l'honnêteté ou la facilité ? J'sortais une clope que j'allumais sans rien ajouter de plus. J'pouvais jamais dire clairement que ça allait puisque ce n'était pas le cas. J'te retourne pas la question, si t'es ici c'est que ça va définitivement pas. Et j'reportais mon regard sur elle attendant tout simplement. Un geste, un bruit, des paroles. Peu m'importait. Elle pouvait bien s'exprimer comme elle le voulait, ici elle était libre.

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Il me faisait du bien!. J'avais besoin de décharger mon âme avec une personne pure et innocente. Même si les tenebres étaient ses plus proches amis. Tobias était pour moi un repère, un pillier même sans le vouloir. Parce que je suis qu'une pauvre fille qui erre, qui erre, qui fait des erreurs, qui foire pas mal de choses et que le karma punit de manière violente assez régulièrement. Suffit de voir ce que j'ai vécu ces dernières semaines. Tu veux l'honnêteté ou la facilité ? J'acquiescais. Okay. Ca m'allait tout à fait, j'comprenais cash le message que Tobias me faisait passer. Mais qui ne m'inquiétait pas trop.. parce que sinon sa réponse aurait été tout autre, plus alarmante. J'te retourne pas la question, si t'es ici c'est que ça va définitivement pas. J'fis un ptit sourire avant de me mettre assise au bord du vide. Mon endroit préféré. Depuis la première fois où j'tais venue ici.. la seule fois en fait. Y a tout qui s'écroule. Encore plus que l'autre fois. dis-je doucement. J'sortis à mon tour une clope, mon briquet. J'avais besoin de respirer comme je l'avais appris depuis plusieurs années. De manière toxique.

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J'crois que d'aussi loin que je me souvienne, je n'avais jamais partagé quelque chose avec quelqu'un. Ou du moins, pas de cette façon là. Pas de manière aussi intense. Les gens avaient tendance à ne pas comprendre ce qu'était la liberté d'expression. On avait pas besoin de mettre de mot sur tout ça. On avait pas besoin de partir dans de long monologue ennuyant sans queue ni tête. Nous, on pouvait tout faire passer à travers un regard. Le moindre petit geste suffisait à vouloir exprimer quelque chose mais pour une fois.. J'étais prêt à l'écouter. Si elle avait besoin de placer des mots sur les sentiments qui l'habitait, j'étais âpte à recevoir. A comprendre. Parce que c'était Bri. Juste Bri. Et que même si je le voulais, je ne pouvais partager quelque chose d'aussi spécial qu'avec elle. Il y avait eu ce truc, cet étincelle qui avait fait qu'on pouvait être libre l'un envers l'autre. C'était fou mais j'avais besoin de ça. J'avais besoin d'elle et de son silence. D'elle et ses mots. D'elle et sa douleur. Y a tout qui s'écroule. Encore plus que l'autre fois. Je la regardais, assise sur lu muret. Si proche du vide. D'une seconde à l'autre, tout pouvait s'écrouler. Un geste trop brusque, une envie soudaine et le vide l'emporterait prouvant à quel point la vie pouvait sembler bien trop éphemère. T'as deux choix. Ou tu tentes de reconstruire le tout en prenant le temps et en bouffant ton énergie. Ou tu le laisses tel quel. En total destruction et tu commences à vivre pour toi et non pour les autres.

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Ma vie était un champ de bataille. Ma tête était en train d'imploser avec tous les émotions qui s'y entrechoquaient.. ou alors le peu d'émotions tout simplement. Depuis mon coma, j'avais de lourdes séquelles que peu de personnes pouvaient voir. Les gens s'attendaient à des blessures corporels.. or, il en était rien. J'avais des troubles cognitifs, j'pouvais mettre mon doigt à brûler, j'sentirais rien par exemple. Des troubles émotionnels.. au point que pour essayer de ressentir quelque chose de nouveau et essayer de me retrouver moi même, j'avais Wade laisser m'embrasser. J'avais des troubles psychiques comme mes pertes d'équilibre.. ou bien ma claustrophobie récente. J'tais juste vidée, j'pouvais pu avancer, vraiment pu. Andy m'avait quitté, Hendrix était parti définitivement, Keyla n'avait pu sa mémoire.. j'tais seule au monde. Et alors que j'étais assise près du vide, je m'imaginais prendre mon envol. Les cratères sur mes bras, ces longues lignes remplis de sentiment de colère, de tristesse, de vide en moi témoignaient de cette envie d'aller mieux.. un peu, le temps d'un instant. Si j'sautais.. j'serais bien une dernière fois.. est-ce que ça en valait vraiment le coup ? T'as deux choix. Ou tu tentes de reconstruire le tout en prenant le temps et en bouffant ton énergie. Ou tu le laisses tel quel. En total destruction et tu commences à vivre pour toi et non pour les autres. Sauf que les deux étaient impossibles. Elle était où la troisième solution exactement ? J'tais pu une personne humaine, j'étais pas en bonne santé, j'tais en train de mourir. J'devais aller dans un asile psychiatrique à l'heure actuelle c'tout, peut être que eux ils peuvent m'aider vraiment. Une larme coula solitairement sur une de mes joues et j'tirais une nouvelle fois sur ma clope, calmant les battements de mon coeur qui s'étaient d'un coup accelérés sous la peur de l'infini sombre qui s'offrait à moi. J'me décale d'un mètre et c'est bon, tout est fini. Y a pu de moi. J'me considérais même pu comme une personne. Une personne normale n'est juste pas comme je suis maintenant.