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Veritas
Lien du postDim 11 Mai - 6:21
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Je déteste ces putains d'hôpitaux de merde. Je ne voulais plus y mettre les pieds depuis janvier, quand j'avais été mise en quarantaine, mais on choisit pas comment vont ses proches, et quand j'avais reçu le sms d'Andy j'avais pas hésité une seule seconde. J'avais essayé de garder mon calme, mais rien que songer à l'accident ça me donnait la nausée. J'avais tenté de rester stoïque, d'essayer de penser à quoi il pourrait avoir besoin à l'hosto, mais mes doigts tremblaient en écrivant. J'avais prit mon sac directement, j'avais filé au supermarché pour acheter du dentifrice, une brosse à dent, un feutre et une boite de mouchoirs, et accessoirement rassembler mes esprits pour arriver dans la chambre de Briony avec un air zen. Briony pour qu je m'inquiète sacrément, un coma artificiel est quelque chose de lourd, et si j'ai pas osé demandé grand chose à Andy par message, je compte bien harceler les médecins. Andy a pas besoin d'une hystérique à ses côtés, il doit déjà stresser à mort et s'en vouloir à mort aussi tout seul.. Toquant deux petits coups à la porte de la chambre 208 qu'on m'a indiqué à l'accueil, j'ouvre la porte avec mon sac de course dans une main et un gros nounours dans l'autre. Immédiatement, en voyant la tête déconfite de mon cousin, je m'approche de lui pour me pencher et le serrer dans mes bras, tout simplement, juste ça. Je suis nulle pour consoler, mais j'vais faire un effort.
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Veritas
Lien du postDim 11 Mai - 15:32
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Est-ce qu’un jour j’aurais fini d’visiter cet hôpital dans tous les recoins ? Ils devraient vraiment inviter la carte de fidélité pour amoindrir les coûts des patients les plus fidèles. Briony aussi était une cliente régulière on m’dira. Je la regardais silencieusement, repensant à cette soirée où on avait trop bu. J’me rappelais pas de tout, j’étais clairement trop ivre… Mais j’me rappelais de la lumière des phares de l’autre voiture. J’me rappelais la douleur quand j’avais rampé jusqu’à Briony au milieu du verre brisé, et j’me rappelais aussi des deux corps dans la deuxième voiture. Les médecins m’avaient dit qu’ils n’avaient pas survécu. Cette nuit, deux personnes étaient mortes et Briony avait été sur le fil du rasoir également. Quant à moi, j’étais dans un sale état. Couvert de bandages de la tête aux pieds, j’avais rendu les médecins complètement fous. Pour me rétablir, j’aurais du être allongé, mais j’tenais tellement à être auprès de Briony qu’ils n’avaient pas pu faire autrement qu’accepter. J’voulais rester auprès d’elle tout l’temps, jusqu’à son réveil, jusqu’à ce qu’elle puisse sortir. Ca faisait deux jours que j’avais pas dormi en dehors de mes pertes de connaissance et l’moins qu’on puisse dire… c’tait que j’avais une véritable tête de zombie. J’entendis finalement la porte s’ouvrir mais je ne bronchai pas, fixant encore et toujours Briony sur son lit d’hôpital en serrant doucement sa main dans la mienne. Sentant les bras d’Olympe entourer mes épaules, je posai ma main libre sur les siennes et sentant les yeux me brûler, je fermai les paupières pour tenir bon. J’le savais, je devais pas craquer. J’devais rester fort pour Briony, ne pas m’laisser bouffer par la culpabilité, m’battre pour elle. T’as fait vite.
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Veritas
Lien du postDim 11 Mai - 15:58
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L'ambiance d'une chambre d'hôpital, c'est pas le joie. C'est même l'horreur, tout le monde le sait, tout le monde le dit. Mais clairement, c'est pas l'ambiance le pire : c'est les gens, nos proches qui sont dans ces chambres dénudées de douceur. Rentrer dans la chambre de Briony et Andy m'fait mal, parce que je sais qu'eux ont mal. Enfin.. qu'Andy a mal, Briony pour le coup, j'sais pas réellement si elle peut avoir mal. Les médecins doivent tout faire pour qu'elle supporte son traitement, et elle doit bien être shootée au médocs.. l'ironie pour une mather qui a arrêté de se droguer. Serrant mon cousin dans mes bras, j'observais par dessus sa tête le corps de Briony. Elle avait des tuyaux dans le nez, son visage, enfin ce qu'on pouvait voir était tout pâle.. Détournant les yeux sur les cheveux de mon cousin, je le serrais encore un peu plus fort contre mon coeur. J'suis tellement désolée pour toi Andy. T’as fait vite. Déposant un baiser sur une touffe de cheveux dépassant, sans bandage et visiblement sans crème dessus, je tirais une chaise pour m'asseoir en face de lui, une main sur ses genoux, l'autre tenant toujours mon nounours. " J'voulais pas te laisser tout seul. " Parce que refuser de craquer, c'est bon pour personne.. Pivotant légèrement, je posais ma peluche sur le coin du lit, espérant que Briony allait se réveiller et sourire en la voyant, histoire de lui apporter un petit peu de soutiens... Arf, je hais les hôpitaux. Puis je fixais mon cousin, et me mordis la lèvre en voyant ses yeux rouges. Il avait pas pleuré, pas encore.. " Andy.. ça sers à rien de te retenir. C'est pas comme ça que tu vas la faire revenir plus vite. "
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Lien du postMer 28 Mai - 7:59
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Olympe était la meilleure cousine du monde. J'me rappelais la discussion que j'avais eue avec César au moment du bal, cette discussion que j'avais eue avant de commencer à boire à outrance. J'm'en rappelais parfaitement d'elle, quand il me disait qu'il craignait que les histoires de famille le sépare d'Oly, que ça l'blessait de faire du mal à sa sœur, qu'il l'aimait vraiment. On en avait parlé longuement, j'me rappelais avoir dit que tout comme moi, Oly aimait pas se laisser aller à ses sentiments, qu'elle trouvait qu'c'était une faiblesse. Aujourd'hui elle me conseillait de relâcher la pression et de me laisser totalement aller, parce que dieu seul savait à quel point mes yeux pouvaient m'brûler, mon estomac se tordre, ma gorge se nouer. C'était pas facile de contenir une émotion aussi intense que la tristesse et la culpabilité que j'ressentais à l'instant présent. Mais c'était aussi parce que c'était si puissant que je ne voulais pas céder, j'craignais d'exploser, littéralement, de pas réussir à m'en remettre et de me laisser submerger complètement. J'contrôlais plus rien, en dehors de mes émotions. J'veux garder l'contrôle sur quelque chose, au moins... répondis-je doucement à Oly, le cœur au bord des lèvres. Elle pourrait le comprendre, n'est-ce pas ? Cette impression que le monde entier s'écroule autour de nous et qu'intérioriser, c'est l'seul moyen de survivre. Je sais qu'ça la fera pas revenir plus vite, mais j'dois rester fort pour elle.