Tu avais décidé de sortir un peu ce soir, ton anniversaire s'approchait et pour être honnête, depuis la naissance des jumeaux, tu ne faisais pas grand chose pour toi. Certes, Gaïa et Hermès étaient ta priorité, mais parfois tu avais vraiment besoin de souffler un peu, de prendre de l'air et de t'amuser. Vêtue d'une petite robe à sequin vert et de talons haut noirs, tu te rendais en boîte histoire de te défouler. Elios t'avait largué et maintenant, tu pouvais faire ce que tu voulais pendant que la nounou s'occupait des jumeaux. Tu étais vraiment contente de l'avoir, ainsi que ton tuteur qui était venu vivre avec toi après le départ d'Elios et ton accident. Bien que cela allait faire un mois et demi et que tu récupérais bien, il t'arrivait parfois à avoir des séquelles et à en souffrir. C'était vraiment difficile de tenir la route et ce soir tu avais besoin de souffler un peu. Tu attendais au bar pour te faire servir, un peu penchée dessus pour faire paraître tes formes. Toi, un peu sois allumeuse, parfois, mais tu voulais t'amuser ce soir, te faire sentir désirée et pas être vu comme la fille trop simple et trop adoucis. Un jour mather, toujours mather, même si tu ne faisais plus partie de la confrérie.

Tu avais absolument l'intention de t'amuser ce soir, te défouler un peu après tous ces mois où tu n'avais rien fais. Certes, t'avais jamais eu un problème avec l'alcool donc tu ne finirais pas dans le pire des états. C'était juste de quoi relâcher la pression avant les examens aussi et aussi comme à ton anniversaire dans quelques jours, tu ne feras surement rien et avec le reprise de ton ancien travail, tu seras plus prises le soir, il te fallait une bonne dernière sortie avant. Tu attendais au bar pour qu'on te serve. Tu remarquais un garçon à côté de toi qui te déviait rapidement. C'était quoi son problème? Il n'avait jamais vu une rousse avec un corps comme le tien? Limite pathétique. Tu ne te prenais pas de haut, mais tu savais que ton corps plaisait aux hommes et que bien souvent il était inaccessible avec ton travail. C'était cela que tu aimais dans ton métier, pouvoir pavaner ton corps, mais sans qu'il soit d'accès. Tu décidais de te tourner un peu vers le jeune homme. "Tu veux peut-être me dire quelque chose?" Lançais-tu au jeune homme.

Tu n'étais pas du tout le genre de filles aguicheuse qui se cherchait à tout prix à foutre un mec dans ton lit. C'était limite le contraire. le nombre de mec avec qui tu avais pu couché pouvait limite se compter sur les doigts d'une main. Tu aimais que l'on porte son regard sur toi, tu aimais te sentir désirer, mais tu n'allais pas plus loin. Il fallait dire que ton travail y était grandement responsable de cela. Tu adorais te pavaner et danser devant la foule et entendre les hommes, mais rien de plus. Les gens se rendaient pas toujours que c'était un métier difficile être strip-teaseuse. Mais ce soir, tu étais juste toi, Feldt, l'étudiante d'Harvard qui avait envie de s'amuser. Cependant, le jeune homme à côté de toi, t'agaçait un peu à te lancer des regards comme cela. Tu essayais de ne pas trop t'en soucier. Il devait être un de ses mecs qui savaient qu'il pouvait avoir n'importe quelle fille et aimait bien les prendre de haut. Macho, t'avais horreur de cela. Vous n'étiez pas des objets pour eux. Tu laissais échapper un rire jaune alors qu'il te sortait une réplique des plus débiles. "T'as quoi? Douze ans pour avoir ce genre de répliques? Ou alors t'as peut-être envie de voir?" Tu lançais un regard noir. Toi, énervée? Non pas du tout, ce n'était que le début.

Tu avais horreur des mecs qui objectifiaient les femmes, qui osaient dire des insultes ou des propos discriminatoires. T’étais pas un objet, les femmes n’en étaient pas et même si beaucoup croyaient que vous étiez juste les objets de leurs désirs, ils se trompaient bien grandement. T’avais jamais eu peur d’ouvrir ta gueule, du moins, dans ce genre de conditions. Au Nirvana, cela allait être autre chose. Tu ne pouvais pas le faire, même si certains vieux étaient odieux, il fallait vivre avec. C’était ça le métier. Cependant, en soirée, non, vous étiez aussi là pour vous amuser et s’habiller de manière bien n’insistait en rien à se faire attaquer. Et après on se demande pourquoi le féminisme existe si vous vous faites toujours rabaisser et traiter d’objets. L’habit ne fait pas le moine, enfin c’était ça, tu crois c’est la phrase. Il partit alors, après avoir été comme cela ? Mais il se prenait pour qui ? Le roi du monde ? Tu le regardais partir. Normalement, tu ne ferais rien, sauf que là, il t’avait fait chier et fermer ta gueule, c’était pas ton genre. Tu commandas rapidement ta boisson avant d’aller le rejoindre. « T’as un problème ou t’aimes juste rabaisser toutes les femmes que tu vois ? Ça doit être sympa comme passe-temps : connard. » Toi, chiante ? Absolument pas, t’allais pas le lâcher de si vite, c’était sûre ça.

En temps normal, t’aurais surement déjà l’affaire en lui faisant un gros fuck. Seulement là, t’avais envie de l’envoyer valser. Il était d’une arrogance qui te sortait par tous les orifices. Oui tous les orifices si cela pouvait même fonctionner, t’en avais aucune idée. T’avais peut-être un haut QI mais la biologie c’était pas non plus ton point fort, tu préférais les mathématiques et l’informatique. Mais bref, ce n’était pas le sujet de ce soir. Tu t’asseyais en face de lui. Tu ne connaissais même pas son nom ? Est-ce que t’avais envie de la savoir ? Non surement, tu le trouverais bien d’une manière ou d’une autre en fouillant le net. « Tu croyais que j’étais quoi, une petite minette que se fait prendre trop facilement ? Je pense que tu trompes de personnes sur ce coup. » Tu ne pus t’empêcher de rire quand il te demandait si tu étais cabot. Non mais il t’avait vu ? Bon ok, mather, t’en avais été une mais tu ne l’étais plus. « Râté. Student, sans confrérie, tellement plus de liberté. Ça porte tellement à confusion aussi. » T’avais un petit sourire sournois sur le coin de tes lèvres. « Mais laisse-moi deviner. Eliot ? Ou alors Winthrop ? Tu ressembles à ce connard de président, vous devez clairement être amis. » Toi rancunière envers Wyatt. T’essayais de la comprendre, mais votre rencontre au Spring Break ne t’avait pas plus persuadé qu’il n’était pas un connard. M’enfin, il pouvait croire ce qu’il voulait le jeune homme devant toi. Tu pris une nouvelle gorgée de ta boisson. « Qui dit que j’agis comme une pute et que ce n’est pas ta perception et ton esprit d’hommes qui traitent les femmes d’objets quand elle ressemble à quelque chose d’autres que les femmes typiques de maison américaines. »

Elle me cherchait vraiment, celle-là, c'était pas possible. Je détournais le regard. Ca m'énervait. Ca m'énervait ce genre de personne qui se comporte d'une manière inappropriée et qui se sentent agresser dès que l'on leur fait remarquer. Pourquoi n'assumait-elle pas ? Ca me dépassait. Tellement plus de liberté, laisse moi rire. Au final t'es à fond dans la concurrence entre les confréries. Trop facile de la cerner cette fille, mon dieu c'était carrément aberrant de tenir ce genre de discours, je n'en revenais pas. Je m'enfonçais sur la chaise, retournant les yeux vers elle, en affichant un sourire hypocrite. Se sentir obligée de prouver quelque chose à quelqu'un que tu ne connais pas et que tu ne reverras certainement jamais, y a pas pire. T'agis comme une pute et tu parles vulgairement, comme une pute. Je vais pas utiliser une autre formule ou dire quelque chose qui n'est pas vrai. Si t'es pas contente, la sortie, c'est par-là, dis-je en faisant un signe de tête. Trop trop cernable. Elle n'en a soit-disant rien à faire mais a les insultes faciles. Qu'est-ce qu'il lui avait fait Wyatt après tout ? C'était une petite conquête pour lui ? Franchement, stop quoi. T'as l'air tellement fausse, ma pauvre, murmurais-je en reposant mon regard sur mon verre que je portais à mes lèvres. Je n'en pouvais plus de parler à des gens qui semblaient jouer un rôle, y a rien de pire. Putain, c'est ça la mentalité chez les américains ? Mais qu'est-ce que je fous ici sérieux ? Le jour où ils viendront vivre au Pays de Galles, ça va leur faire un choc de voir à quel point les gens sont vrais.