Je m'entendais bien avec Marshall, c'était ça le pire dans tout ça. S'il savait toutes les horreurs que je disais à Leyna à son sujet, je crois qu'il oserait même pas respirer le même air que moi dans la même pièce. Je ris suite à sa réponse. « Oui, Skylar m'en a prêté un mais il est très vulgaire. » et provoquant. Ma meilleure amie savait ce qui faisait fondre les garçons, mais je voulais pas que Marshall fonde encore une fois de plus sur moi. Soudain, le jeune homme s'arrêta et me fit face en posant ses mains sur mes bras. Je fronçais les sourcils. Il ne parlait pas de sexe? Mais alors? Oh non, c'est pas vrai. Je ne voulais pas entendre ça. Mes yeux doublèrent de volume et je plaquais une main sur sa bouche pour qu'il se taise. « Non, chut, tais-toi. Je refuse d'avoir ce genre de discussion avec toi! Ca va pas la tête? On a pas le droit de dire ça, pense à Leyna, en tout cas moi je pense à elle parce que j'ai un coeur. » je retirais ma main et fis un pas en arrière pour marquer un peu de distance. Faut pas qu'il essaye de me prendre par le sentiments sinon ça va pas aller, je vais faire que de la merde.

Un maillot vulgaire hein? Ça ne me surprenait pas vraiment de Skylar tient. Enfin, qu’importe. Je n’avais pas envie de penser à cette brunette qui avait réussi à me berner et à me blesser. Pas ce soir. Les mains posées sur les biceps de Juliet, je la regardais droit dans les yeux lorsqu’elle posa une main sur ma bouche, apparemment horrifié par mes paroles. « Non, chut, tais-toi. Je refuse d'avoir ce genre de discussion avec toi! Ca va pas la tête? On a pas le droit de dire ça, pense à Leyna, en tout cas moi je pense à elle parce que j'ai un cœur. » Je secouai la tête en la regardant s’éloigner, la sensation de ses doigts sur ma bouche encore présente. Merde, qu’est-ce que je faisais là? Je serai la mâchoire en faisant instinctivement un pas vers elle. « Juliet.. » Je me mordillai la lèvre, en quête des paroles parfaites, mais rien ne me vint. Je ne savais pas du tout ce qui me prenait. Mais j’avais une envie folle de la tenir dans mes bras, là, maintenant. Sans rien dire. Juste la serrer contre moi. Pourtant, je savais très bien que si je faisais ça, elle me repousserait immédiatement. « Arrête de faire ça! » Je secouai la tête. Elle me rendait dingue. Je savais qu’elle ne disait ça que pour avoir bonne conscience. Mais elle et moi savions qu’elle ne pensait pas qu’à Leyna et qu’elle devait forcément avoir envie de penser à elle. À nous…

Il était complètement fou! Complètement inconscient de ce qu'il faisait. Je voulais pas parler de l'attirance qu'il y avait entre nous car c'est vrai, je la ressens aussi mais... ça me fait une boule dans le ventre, je me sentais pas bien. Déjà je devais le voir en cachette et... merde sérieux j'étais paumée. Il avança d'un pas vers mois après que j'ai reculé. Je soupirais en regardant vers la gauche, je posais mon regard vers l'eau. « Non Marshall je fais ce que je veux. » je croisais mes bras puis je regardais par terre, j'essayais tant bien que mal de fuir tout ça. Mais je ressentais bien sa présence si proche de moi. Le winthrop voulait que j'arrête, que je cesse dans doute de penser à Leyna mais je ne pouvais pas être égoïste à ce point. « Je sais ce qui est bien pour moi, et même si... si il y a une toute petite attirance entre nous, je ferais tout pour qu'il ne se passe rien car je ne veux pas m'attacher une deuxième fois à toi, je veux pas qu'on me ramasse à la petite cuillère comme Leyna était quand tu l'as larguée. Je ne veux plus entendre parler des winthrops vous me rendez folle! » Marshall, Sacha, Ethan, et puis encore Marshall? Please, let me die.

« Non Marshall je fais ce que je veux. » Je secouai la tête. Elle ne faisait pas ce qu’elle voulait. Elle faisait ce qu’elle croyait qui était bien. Et il y avait un monde entier entre les deux. Un énorme monde même. « Je sais ce qui est bien pour moi, et même si... si il y a une toute petite attirance entre nous, je ferais tout pour qu'il ne se passe rien car je ne veux pas m'attacher une deuxième fois à toi, je veux pas qu'on me ramasse à la petite cuillère comme Leyna était quand tu l'as larguée. Je ne veux plus entendre parler des Winthrops vous me rendez folle! » Une toute petite attirance hein? Je savais qu’elle avait raison. Je savais même pertinemment qu’elle ne méritait pas ce que je faisais là, maintenant. Elle méritait mille fois mieux que moi et méritait qu’un mec prenne soin d’elle sans ne plus jamais lui briser le cœur. Et pourtant… Pourtant une part de moi s’obstinait à vouloir la prendre dans mes bras et la serrer jusqu’à ce qu’elle change d’avis. Ce que je fis, sans vraiment m’en rendre compte. Je clignai des yeux et la seconde d’après je la tenais fermement contre moi. Une main derrière sa tête et l’autre qui tenait son poignet pour qu’elle ne s’éloigne pas.

J'aimais pas m'énerver, mais j'avais l'impression de parler à un enfant de douze ans qui voulait entendre ce qu'il voulait. Il ne répondit même pas, je lui avais fermé le clapet on dirait et j'étais quand même fière. Mais c'était toujours mauvaise signe quand monsieur se taisait, c'était qu'il allait agir autrement. Je le connaissais bien, le voilà qu'il m'attrapa pour me prendre dans ses bras. Je fermais les yeux en fronçant les sourcils. Fuck fuck, lâche moi j'ai pas envie de ton câlin. Il posa une main derrière ma tête et il me tenait fermement le poignet. Je devais résister tant qu'il me restait encore des forces. Il sentait bon, sa peau était douce, roh puré trop dur. « Lâche-moi s'il te plaît. » je soupirais alors que j'essayais de me défaire de son étreinte. Je finis par y arriver mais Marshall ne voulait pas lâcher ma main. Je le regardais, un peu inquiète. « Laisse-moi. » qu'est-ce qui lui prenait bon sang?

Juliet restait là un instant, sans bouger. Pourtant, je me doutais qu’elle n’y resterait pas longtemps. « Lâche-moi s'il te plaît. » Sa voix était faible, elle ne semblait même pas capable de se convaincre elle-même. Je résistai un instant avant de la laisser se reculer, ne lâchant pas pour autant sa main. « Laisse-moi. » Je plongeai mon regard dans le sien, y cherchant une détermination quelconque. Un signe qui me prouverait qu’elle voulait vraiment que je la lâche. Elle semblait de mauvaise humeur, mais ô combien déchirer dans ses décisions. Il était probablement trop tôt. Pour moi comme pour elle. Et à vrai dire, il ne serait jamais vraiment assez tard. Nous ne serions jamais prêts. Ni elle ni moi. Alors pourquoi est-ce que j’arrêterais maintenant? « Montre-moi que c’est c’que tu veux vraiment. » Je la défiais du regard, osant même caresser le côté de sa main de mon pouce alors que je la tenais toujours fermement et délicatement à la fois. Je ne voulais pas qu’elle s’en aille, mais je ne voulais pas non plus lui faire de mal.

Marshall ne lâchait pas l'affaire, il se montrait toujours insistant et c'était quelque chose que je ne supportais pas. J'avais beau être désagréable avec lui, ça ne changeait rien. J'avais réussir à me défaire de son étreinte pour lui montrer que je ne voulais pas de lui. Il tenait toujours ma main et il la caressait. Je soupirais une nouvelle fois en essayant de contrôler mes pensées. « Lâche-moi sinon je t'en voudrais. » mon coeur battait à tout allure dans ma poitrine. Il était bizarre, je connaissais pas ce Marshall si tendre et... oh seigneur il fallait qu'il arrête. « et toi, qu'est-ce que tu veux vraiment? » je voulais comprendre. Il voulait me déstabiliser, ben moi aussi. J'étais pas une fille qu'on séduisait juste pendant une nuit. J'étais la fille qui s'était faite avoir par tous des rouges.

« Lâche-moi sinon je t'en voudrais. » Qu’elle m’en veuille, qu’est-ce que j’en avais à foutre? Elle m’en voulait déjà de toute manière. Alors autant qu’elle m’en veuille pour quelque chose. J’avais envie d’être près d’elle, là, tout de suite. Rien à foutre qu’elle pense que nous ne devrions pas, c’était comme ça que je me sentais quand j’étais avec elle. Elle me rappelait qui j’avais déjà été, le mec que j’avais oublié des années en arrière, le mec que j’avais abandonné dans ce camp de jour. Ce mec, elle le connaissait très bien, mieux que tout le monde. Ne s’en souvenait-elle pas? « et toi, qu'est-ce que tu veux vraiment? » Comment ça, qu’est-ce que je veux vraiment?  Je fronçai les sourcils un instant, la fixant toujours. Je déglutis difficilement et hésitai. Elle me défiait, voulait me pousser à bout pour que je retrousse mon chemin et rentre la tête baissée. Mais elle devait savoir qu’avant tout je ne reculais jamais devant un défi et que là, s’en était un de taille. « J’ai envie que tu m’aides à me rappeler qui je suis.» Lâchai-je du bout des lèvres, ma voix partant en decrescendo.

Allo la Terre nous avons perdus Marshall. Dans quelle planète il vivait? Il s'était mis à fumer de l'herbe ou quoi? J'étais aussi tendue que lui. La balade devenait moins chouette car on ne plaisantait plus à se rappeler des anecdotes mais à essayer de faire tomber l'autre en premier. Je voulais lui montrer que j'étais plus forte que j'en avais l'air et que c'était pas lui qui allait me forcer à dire ce que je pensais. Il voulait que je l'aide à redevenir l'homme qu'il était? Je fronçais les sourcils. « Je suis pas sure de bien comprendre. Je suis supposée faire quoi? » je lâchas mes bras le long du corps et mon visage devenait plus inquiet que méchant. « si tu veux changer, tu dois t'en prendre qu'à toi, je peux pas te faire changer Marshall. » en tout cas, je ne voyais pas comment je pourrais. Mais j'étais étonnée de l'entendre dire ça.

Je n’étais ni saoul ni stone, mais j’avoue que là, j’avais l’impression d’être les deux à la fois. Hier encore je me faisais un foursome avec Leyna, Prue et Andrew. Et là, j’suis sur la plage avec Juliet à ouvrir mon cœur comme je l’ai rarement fais dans les deux ou trois dernières années. C’est ridicule tout ça. J’sais pas c’qui m’prend, mais c’est comme ça. Quand j’suis près d’elle, j’me contrôle plus. J’aurais envie de renter, tout d’suite. D’me taire et de la planter là. Parce que ce serait mieux pour nous deux et bien plus logique. Mais non, j’ai les deux pieds bien plantés dans le sol et j’lui tiens toujours la main. « Je suis pas sure de bien comprendre. Je suis supposée faire quoi? » Je regardai le sol un moment. Je n’sais pas exactement ce que j’attendais d’elle. Juste.. qu’elle comprenne. Qu’elle m’aide. J’sais pas!? « Si tu veux changer, tu dois t'en prendre qu'à toi, je peux pas te faire changer Marshall. » Je relevai la tête vers elle. Là, elle avait mal compris. « Non, j’veux pas que tu me pousses à changer Juliet, tu comprends pas. » Je secouai la tête, j’me sentais ridicule et je cherchais mes mots. Un vrai gamin. Je passai ma main libre dans mes cheveux avant de m’attarder sur ma nuque. « J’y arrive pas…. À toutes les fois c’est la même histoire.. » Je fixai finalement mon regard fou sur elle, le cœur battant à tout rompre. Merde, j’me reconnais pas là. « Il est loin tu vois. Très loin même. Ya que toi qui le connaisse vraiment… » Et comme si c’était pas assez, voilà que je parlais de moi-même à la troisième personne! C’est bon Marsh, en rentrant à Cambridge, c’est direction l’asile hein!