Pourquoi tu lui en avait parler ? En même temps c'était la meilleure chose à faire d'être honnête. Tu ne savais plus vraiment comment faire. Tu ne savais même plus quoi le dire. Peut-être qu'il fallait mieux que tu ne dises rien. Tu collais alors ta tête à la vitre et tu te taisais alors que Jeno se mettait à s'énerver contre la voiture d'en face. En réalité, il s'énervait contre toi, contre Konrad, contre tout. Tu baissais doucement le regard sur ton téléphone et tu attendais que Jeno reprenne le volant. De toute façon, il n'y avait rien d'autre à faire vu que la personne qu'il venait de tamponner venait de partir en trombe. Une fois la voiture redémarrer tu rangeais ton portable dans ton sac et regardais la ligne blanche qui séparait la route en deux. Jeno n'avait plus l'air si concentré que ça sur la route lorsqu'une biche traversait et rester en plein milieu comme si de rien n'était. «  ATTENTION !  » Tu t'apprêtais à mettre un coup de volant pour que Jeno l'évite mais tellement crisper il le fit bien avant et mis un coup de volant bien trop fort si bien que la voiture terminait dans le fossé d'à côté après avoir fait quelques tonneaux. Tes yeux s'étaient fermés pendant tout ce temps mais lorsque tu sentais que le calme était revenu, tu les ouvrais doucement pour découvrir devant toi une voiture fumante en plein milieu d'un champ. Tu regardais Jeno à côté de toi et tu détachais ta ceinture pour sortir de la voiture. Personne ne semblait blesser c'était le principal. Tu avais simplement une coupure à la main mais vraiment rien de grave. Tu attendais que Jeno sorte de la voiture, tu était un peu énervée mais surtout embêtée et tu savais que pour Jeno ça allait être la goutte qui fait débordée le vase.

Alors que tu venais de sortir la première tu tentais de chercher du réseau comme tu le pouvais, téléphone en l'air comme une abruti mais Jeno sortait à son tour et la vision ensanglantée de sa tempe te faisait froncer les sourcils. Et pourtant, tu ne bougeais pas, car tu savais qu'il était énerver et que ce n'était pas le moment de lui parler mais lorsque ce dernier se mit à partir sans rien te dire tu lâchais un long soupir. Putain, il commençait vraiment à te gonfler pour le coup. Tu cherchais indéfiniment ton réseau jusqu'à ce qu'il se retourne pour te parler comme à un chien. Tu fronçais les sourcils en allant faire lui. «  MAIS PUTAIN LA ROUTE EST DE L'AUTRE COTE ? TU FAIS QUOI ROBINSON CRUSOE ? ET PUIS TU VAS PAS LAISSER TA VOITURE COMME CA!  » Et puis merde à la fin. A quoi cela servait-il de gueuler ? Il allait t'en remettre encore plus plein la gueule c'est donc pourquoi tu te calmais quelque peu. «  Et puis m'engueule pas comme ça. Je sais que je suis responsable de beaucoup de choses mais je n'ai rien demander à la biche pour qu'elle se foute en travers de la route.  » Tu prenais son visage entre tes mains et à l'aide de ton pull tu venais essuyer sa tempe pour voir la plaie. «  C'est rien de grave mais fait un point de compression que le sang coule moins, on recoudra quand j'aurais trouver du réseau pour appeler les secours.  » Tu sortais un mouchoir de ton sac que tu avais sorti de la voiture et tu lui tendais soupirant légèrement.

Putain de merde ! Encore une couille qui t’arrivait, franchement c’était pas vraiment ton jour ou plutôt ton mois en ce moment. Enfin bref, plus de peur que de mal et tu réussis même à arrêter Jeno qui partait dans la forêt. Faire quoi ? Aucune idée. Un feu, une cabane peut-être. Non mais c’était pas Koh-Lanta tu comptais bien dormir sous ta couette ou sous celle de Jeno bien au chaud toi. Tu t’approchais donc de lui en lui ordonnant de faire un point de compression sur sa tempe mais Jeno semblait souler et non pas par ton annonce de toute à l’heure mais à cause de lui-même. Il t’expliquait alors qu’il avait encore faillit te perdre une énième fois et tu esquissais un faible sourire avant d’attraper son menton entre tes doigts pour qu’il te regarde dans les yeux. « Et ? Ça ne sert à rien de s’énerver pour ça, tu n’y es pour rien non plus. » Tu tentais de le rassurer comme tu le pouvais avant de poursuivre. « Et puis regarde-moi je vais bien, je n’ai qu’une minable coupure à la main. Je suis une coriace tu ne te débarrassera pas de moi comme ça. » Tu poussais un petit rire avant de déposer un baiser sur ses lèvres. « Et puis, moi j’aime bien le danger. » Murmurais-tu entre ses lèvres avec un petit sourire en coin. « Bon du coup on fait quoi ? Tu veux aller construire une cabane dans la forêt où tu retournes dans la voiture et moi je m’approche de la route pour avoir les pompiers histoire qu’on te soigne et qu’on rentre tous les deux au chaud sous la couette ? » Tu le regardais attendant sa réponse qui a tout moment pouvait t’étonner.

Tu avais beau être une impulsive Jeno était encore plus incontrôlable que toi mais par chance tu arrivais quelques peu à le raisonner sinon il allait vivre tel Robinson Crusoé tout ça pour un accident de voiture, parfois tu te demandais s’il réfléchissait vraiment avant d’agir. Tu le regardais donc pressait sur sa tempe en ronchonnant, marmonnant comme à son habitude. Souriant doucement, tu le repris sur le fait que sa journée ait été de la merde.  «  Je suis quand même sorti de l’hôpital je trouve ça cool moi.  » Tu avançais ensuite avec lui près de la route alors qu’il s’en voulait pour sa voiture et qu’il lançait un juron contre la biche. Tu rigolais doucement.  «  C’est bon, le principal c’est qu’on soit encore en vie. Ta voiture on l’a fera réparer.  » Vous arriviez tous les deux près de la route et tu avais dans l’idée de faire du stop mais il ne passerait très certainement personne sur cette route et qui aurait envie de prendre une fille avec ta dégaine et un mec ronchon avec la tempe en sang ? Personne.  «  Dommage que je ne sois pas habillée comme une pouffe, j’aurais trouvée facilement pour nous ramener dans la civilisation.  » Tu riais avant d’empoigner ton téléphone portable et de te déplacer sur la route de gauche à droite, le téléphone pointait vers le ciel, le bras bien tendu cherchant désespérément du réseau.

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