Aujourd'hui c'était le grand jour. Tu avais toujours des ganglions, un peu de fièvre et des maux de tête peu supportable mais tu étais contente. Vraiment contente de ne plus être contagieuse mais surtout contente de pouvoir sortir de cet endroit totalement lugubre. Tu n'en pouvais vraiment plus de cette lumière qui te donnait un vrai teint blafard. Enfin bref, rassemblant les quelques affaires que tu avais amené à l'hôpital, tu demandais qui pouvais bien venir te chercher. Jeno ou peut-être personne. Peut-être que ton petit ami n'est pas au courant de ta sortie. Peut-être que ton petit ami n'était pas disponible. Enfin bref, tu n'en savais vraiment et tu étais aussi excitée qu'une enfant rentrant pour la première fois à l'école. Mettant ton baluchon sur ton épaule, tu marchais en direction de l'entrée de l'hôpital. Wow ça faisait vraiment bizarre de voir tout l'hôpital pour une fois. Toi qui était habituée à tout voir derrière une putain de vitre, tu souriais en voyant la sortie de l'hôpital mais surtout en voyant Jeno qui fumait sa clope à l'entrée de celui-ci. Tu souriais de plus, lâchant ton sac tu sortais de l'hôpital en courant, enfin en marchant vite et tu venais sauter sur le dos de ton petit ami qui te tourner le dos. «  T'es venue t'es trop mignon !  » Tu embrassais son cou avant de repasser devant lui pour venir déposer un baiser sur ses lèvres. «  J'suis tellement contente de te voir, tu peux même pas imaginer.  » Enfin si, enfin non. Enfin j'en savais vraiment rien du tout.

Sortir d'ici était une réelle aubaine. Pouvoir voir le jour en vrai, toucher des gens autre que des gens avec les ganglions aussi gros qu'une patate douce, de la fièvre et l'envie de vomir par moment. Pouvoir toucher Jeno surtout. Ça faisait tellement longtemps que tu n'avais pas senti ses bras serrer ton corps contre le sien, ses lèvres contre les siennes et même sa voix si proche de toi. Certes, il était venu te voir à l'hôpital, certes tu avais entendu sa voix mais elle te paraissait si loin de toi alors que là aucun doute, il était bien là. Tu souriais grandement à sa remarque. Toi avoir un sale caractère ? Il te connaissait presque par cœur. «  Et puis, t'as de la chance cette maladie m'a tellement booster à faire chier mon monde.  » Tu lui fis un clin d’œil, avant de faire une moue pas contente lorsqu'il s'écartait de toi. Soupirant, tu lui filais ton sac avant de croiser tes bras sur ta poitrine. «  Si d'ailleurs, tu vas avoir des ganglions aussi gros que tes couilles et dans deux jours, trois avec un peu de chance je t'enterre.  » Tu levais les yeux au ciel avant de les reposer sur lui. «  Mais bien sûr que non. Si je serais encore contagieuse, je ne serais pas sortie et puis je me serais pas jeter sur toi comme je viens de le faire.  » Regardant ensuite autour de toi, tu cherchais le moyen de locomotion de ton petit ami. «  Me dis pas que t'es venu me chercher en vélo ou en skateboard parce que sinon j'appelle un taxi.  » A peine sorti de l'hôpital et tu lui faisait déjà des remarques désobligeantes. Tu étais réellement intenable. Attrapant alors sa main dans la tienne, tu enlaçais tes doigts aux siens avec un petit sourire à son égard. Tu ne voulais tout de même pas que votre première soirée ensemble depuis un long moment ne parte en sucette et que vous finissiez chacun de votre côté comme deux cons.

Ça te faisait tellement du bien de pouvoir le serrer contre toi, le toucher. Tu avais bien cru ne jamais le revoir et pourtant il était là devant toi. Et en plus, il était venu te chercher c'était presque l'homme parfait en vérité. Tu lui souriais, il te souriait. Vous aviez l'air con mais bon être amoureux rend toujours con et toi plus particulièrement. Tu te moquais des couples qui se faisaient des étreintes pendant des heures et pourtant tu ne rêvais que d'une chose passait ta vie dans ses bras. Enfin bref, tu ne manquais pas de lui envoyer quelques vannes dans la gueule par rapport à son moyen de transport. Mais pour une fois, enfin pour la première fois Jeno te proposait une voiture. Tu souriais en prenant sa main. «  Putain mon mec est beau et il a une voiture, j'adore ! J'suis une princesse.  » Tu riais, avant de rentrer dans sa nouvelle voiture qui était plutôt mignonne. Le regardant s'installer, tu hochais la tête à son affirmation. « J'ai tellement hâte de dormir dans mon lit, t'imagines même pas.  » Il démarrait et c'était parti pour la mather house. Tu n'avais rien envie de faire ce soir, juste de passer ta soirée dans ton lit, avec lui. «  Tu restes avec moi ce soir ?  » Tu avais tourné ton visage vers lui espérant qu'il dise oui. De toute manière, s'il avait quelque chose à faire ce soir, tu bouderais un long moment. Dans ta logique, il devait passer la soirée dans ton lit aussi. «  Et puis comme ça, avant de dormir on pourra...  » Tu t'étais rapprocher et tu venais de glisser ta main sur son pantalon à l'endroit de son intimité, déposant un baiser sur sa joue. Tu riais doucement en t'écartant par la suite pour ne pas le déconcentrer non plus.

Il était venue te chercher, dans ta tête c'était le quatorze juillet tellement t'étais heureuse de le retrouver mais une fois dans la voiture tout s'était un peu calmer. Vous parliez tranquillement, jusqu'à ce que tu te rendes compte qu'évidemment que non. Non, il ne pouvait rien imaginer de tout ça. Et puis les images revenaient. Tu baissais la tête, soupirais, ne disais rien avant de venir légèrement chauffer Jeno. Tu en riais comme lui. «  J'ai plus de microbes, j'ai sucer un docteur pour voir et il va bien.  » Tu lui faisais un clin d’œil, avant de te recroqueviller pour te réchauffer un peu, regardant par la vitre de la voiture. «  Jeno...  » Tu tournais doucement la tête vers ton petit ami. «  Je sais que ce n'est pas le moment mais si tu apprends ça par quelqu'un d'autre que moi, tu vas interpréter la chose différemment... » Tu restais sur ta fin, si bien que le beau brun semblait ne pas tout saisir à ce qu'il se passait. «  J'ai.. j'ai dormi avec Konrad. J'te jure, il ne s'est rien passer du tout mais j'étais malade, j'ai fais une crise d'hallucinations et il était là. Il m'a aidé. » Tu n'osais plus regarder ton petit ami étant persuader qu'il ne prenne pas ça du tout bien. «  Mais je te promet qu'il ne s'est rien passé, c'est toi maintenant pas lui.  » Tu tentais de vraiment lui faire comprendre que c'était lui que tu aimais et que même si tu avais dormi avec Konrad cela ne restait que quelque chose d'amical et rien de plus. Regardant ensuite la route, tu attendais qu'il réagisse, qu'il gueule, qu'il te fusille du regard, qu'il se mette à tout casser, à pleurer, qu'il te dégage de sa voiture mais tu attendais comme un petit animal blessé et pris au piège.

Le voyant s'allumait une cigarette, tu faisais de même mais toi tu pris le temps de t'en rouler une. Une fois cette dernière glissait entre tes lèvres, tu ouvrais la fenêtre pour ensuite l'allumer et tirer quelques lattes dessus. L'ambiance était plutôt paisible jusqu'à ce que tu parles de Konrad mais cela te minais tellement que tu ne pouvais pas ne pas lui dire. En tant normal, tu n'aurais rien eu à foutre mais là c'est Jeno et tu ne peux pas te permettre de le perdre pour quoi que ce soit et encore moins un mensonge. Relâchant doucement la fumée tu tournais ton visage vers lui. Mordant quelques peu ta lèvre, tu attendais qu'il finisse. «  Non ce n'est pas une blague et ce n'était pas non plus des câlins.  » Tu déposais une main sur la sienne et tenter de capter son regard même si c'était compliqué vu qu'il devait rester concentré sur la route. «  Écoute Jeno, j'étais juste en crise d'angoisse, je ne connaissais personne, ma tumeur n'était pas tout à fait soigner et Konrad était là pour me remonter le moral, pour calmer mes angoisses c'est tout. Il a été là comme un ami l'aurait été rien d'autre.  » Tu lâchais doucement sa main et jetais ta cigarette par la fenêtre. «  J'ai d'ailleurs pas arrêter de lui parler de toi.  Et tu sais très bien que je ne le laisserais pas s'immiscer entre nous, parce que c'est toi celui que j'aime. C'est toi celui que je veux, c'est tout. » Tu déposais deux doigts sur son menton pour venir déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser plein d'amour et de tendresse. «  Je t'aime.  » Tu t'éloignais de lui pour coller ta tête contre la vitre et regardait la route. Il mettrait du temps à accepter l'idée mais il finirait par l'accepter, tu en étais certaine et puis de toute manière il n'avait pas vraiment le choix maintenant que c'était fait. Et puis même s'il voulait te quitter, il sait très bien que tu te battrais jusqu'au bout pour lui, pour une fois tu ne ferais pas la princesse en lâchant prise parce que ça devient trop dur et que des mecs il y en a pleins vu que c'est lui que tu veux.