Quel voyage pourri. Pour dire la vérité, Evydence n'avait pas adhéré à cette sortie. Après chacun ses goûts. La seule chose que l'anglaise avait aimé c'était la fête. Armée de son appareil photo de la marque Nikon, la blondinette prenait les photos de chaque pièce en faisant quelques petits effets comme prendre les détails très près et de très loin. La Cabot avait de nombreuses passions comme le théâtre, la danse dont une elle garde secrètement. La photographie. Tenant même un petit blog sur ce domaine. Après avoir vérifié plusieurs fois le contenu de chaque photo, la blonde partit faire ses valises en ayant très hâte de retrouver son petit confort à Harvard surtout que cet endroit et pire qu'hanté.

J'avais décidé de retourner dans la pièce ou j'étais hier soir. Parce qu'en dehors de m'y lamenter pour la tentative de suicide de Jude et de culpabiliser là bas, j'avais aussi remarquer que c'était un ancien bureau, et que peut-être j'y trouverais des papiers intéressants. Je farfouillais alors les tiroirs, sans grande conviction, plutôt pressée de retourner sur Cambridge. D'abord, j'allais courir à l'hôpital pour tuer Jude et embrasser mon fils au passage, s'y trouvant aussi. Ensuite, j'allais retourner le Campus jusqu'à trouver Demyan. Mon dieu que j'ai hâte.

Alors que je vidais un énième tiroir, regardant avec dégout une tonne de dossiers pleins de poussières, une silhouette brune attira mon attention passant près de la porte. J'avançais jusqu'à cette dernière, passant ma tête par le cadre de la porte, croyant reconnaître de dos la présidente Cabot, et une amie. Elia ? Demandais-je après une brève hésitation. Au pire, j'me trompais, hein, on est plus à ça près dans ce manoir louche.

La silhouette que je venais d'interpeller finit par se tourner, et je fus soulagée de reconnaître Elia, je n'étais donc pas folle. A en juger par son sourire, elle semblait soulagée, et je lui rendis directement ce sourire tandis qu'elle venait me rejoindre. Que c'est bon de te voir, tu es seule ? Je tournais la tête vers l'intérieur de la pièce, comme pour vérifier que j'étais toujours seule. Ben quoi, on sait jamais! Je fis une bise sur sa joue, hochant la tête. Ça fait plaisir de te voir aussi! Et exact, je farfouillais dans la pièce, un vieux bureau désaffecté, tu veux te joindre à moi ? Peut-être que tu trouveras des trucs intéressants à photographier. Je me retournais vers l'intérieur de la pièce suite à mes paroles, retournant près de mon tiroir.

Un vieux manoir, c'est clairement pas vraiment le genre de truc qui m'attire, depuis hier j'étais pas vraiment hyper heureuse. Je ne me sentais pas du tout à ma place en fait, les vieux manoirs, les toiles d'araignées, et dégager des trucs pour pouvoir dormir, ce n'est pas mon truc. J'ai pas une tête à faire du camping, alors même avec les Eliots et les Cabots, ça ne me plait pas. Puis je trouve que ce manoir est étrange, un peu trop imposant, un peu trop.. manoir quoi. Déjà ce mot fait peur. Des notes à la main, totalement sans queue ni tête pour notre projet sur l'histoire, je pénétrais dans une grande pièce, en cherchant des tableaux. Autant ne pas se casser les pieds, généralement il suffit de lire le nom de l'artiste, du modèle et la date pour avoir des choses à dire, pas trop dur, je devrais y arriver. Puis j'aime bien regarder les tableaux, j'adore imaginer la vie des gens dessinés..
Mon crayon à la bouche, je me mis sur la pointe des pieds en cherchant à distinguer la tête d'un vieux tableau d'un air absorbé. Passionnant ce séjour, vraiment. VDM.

J'avais enfiiiin pu sortir de la salle de bain avec Ariane, hum. Une fois propre, je descendis de nouveau au rez-de-chaussée pour continuer à bosser, on avait encore du pain sur la planche. J'aperçus Elia, en compagnie de Roxanna avec qui j'avais parlé plus tôt dans la journée pour l'empêcher d'exploser, une vraie bombe à retardement... Je croisai Evydence à qui j'adressai un sourire, puis m'arrêtai sèchement en manquant de percuter ma cousine. Bordel Olympe. T'es tellement passionnée par ce tableau ? Je relevai les yeux vers elle, haussant les sourcils avant de lever les yeux au ciel d'un air amusé en sortant mon propre bloc-note. Fallait qu'on immortalise un max de trucs pour pouvoir continuer à travailler avec précision même une fois de retour sur le campus. Il est quand même super chelou ton tableau...