C'est dans le plus grand silence que Gabriel sorti comme d'habitude de sa chambre. Il n'avait bien entendu et par bonheur, pas de colocataire susceptible d'être réveillé, mais c'était dans la nature du jeune homme que d'être discret en toutes circonstances. Vêtu de noir de pieds en cap, il enfila une veste du même ébène et pris le chemin du parking de l'Université. Son trafic l'attendait.

De fait, depuis le temps qu'il était à Harvard, Gabriel avait eu le temps de comprendre le fonctionnement des échanges frauduleux, d'observer le commerce de tout ce qui était illicite, et finalement d'y prendre part, toujours discrètement pour ne pas tomber si les autres se faisaient avoir. Ainsi, il dealait très peu, laissant le soin à d'autres de faire passer les petits sachets, éventuellement aussi de se faire prendre la main dans le sac, et il se contentait de surveiller et de ramasser les profits de sa petite affaire.

Mais pas ce ce matin. Parce que ce ce matin, c'était différent, un peu plus important et dangereux. Il ne s'agissait plus de fournir à des pauvres étudiants en manque leur coke du jour, non, là il travaillait pour son père. Car l'Université ne devait pas empêcher qu'il se rendit utile pour la Cosa Nostra quand il le fallait, c'est ce qui était marqué noir sur blanc sur le contrat qu'il avait signé avec son père le matin de sa première rentrée.
Si on avait besoin de lui, il devait être disponible. Il devait se rendre disponible, quelle que soit l'heure, son activité, le temps extérieur. Alors c'est ce qu'il faisait, notamment en ce froid matin de novembre, les mains enfoncées dans les poches, la buée s'échappant de sa bouche à chaque respiration, les yeux fixés sur son but et les pensées sur les instructions du Capo.
C'est peut être pour cette raison qu'il ne remarqua qu'au dernier moment la personne qui s'avançait face à lui, la démarche hésitante et pataude. Quand il l'eut avisée, Gabriel sorti ses mains de son manteau, au cas où l'autre, un garçon de toute évidence, devenait menaçant. Ce faisant, il ne se rendit pas compte que l'un de ses sachets avait glissé par terre. Le garçon d'en face ne fit pas mine de s'en prendre à Gabriel, et celui ci continua son chemin sans son précieux paquet. Et sans s'en rendre compte.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

Hard

La fête était finie, il était temps pour moi de rentrer dans ma chambre d'étudiant tandis que d'autres prennent le chemin des révisions. Une longue journée s'annonçait déjà pour eux. Je ne compatissais pas le moins du monde pour ces gens-là, car je me sentais on ne peut plus bien. Certes mes yeux devaient être quelque peu rouge à cause de ce que j'avais pris durant toute la nuit et ma démarche n'était pas très fluide. Je voyais d'ailleurs plusieurs personnes s'écarter de moi comme si j'étais un dangereux psychopathe, mais j'avais supposé qu'ils avaient peur que je m'effondre sur eux. Que je l'ai rassure, cela ne m'était pas arrivé et j'avais encore une totale maîtrise de mon corps.

Je n'avais pas pris le risque de mettre mes mains dans les poches au cas où je venais à perdre l'équilibre. Cela n'arriva pas, mais je pus au moins récupérer la chose que le parfait inconnu venait de faire tomber. Me baisser vu pour moi une véritable épreuve, mais je n'étais pas déçu de l'avoir fait en voyant le contenu du sachet. Je serai bien reparti avec la drogue, mais je me détestais au plus profond de moi d'avoir eu le réflexe de rappeler à l'ordre ce jeune que je ne connaissais même pas. Si je ne l'avais pas fait, j'aurais sûrement pris la décision de poursuivre ma route avec cette substance illicite gratuite, dans mes poches. Et puis, il se pourrait même que ça ne soit même pas à lui ! « Ho non rien » Je pouvais toujours essayer de faire mine de rien en gardant bien précieusement le sachet entre mes doigts, glissant discrètement ma main dans l'une de poches de mon jean. Et puis, même s'il venait à s'en prendre à moi, étais-je franchement en état de sentir une quelconque douleur ? Je venais tout juste de sortir de soirée !