Cela faisait maintenant plusieurs jours que l'électricité avait cessé de fonctionner dans tout Cambridge, et pour Ricardo ça semblait être des mois. C'est vrai que lorsque l'on fait partie de notre génération, c'est assez dur de ce privé de tout ce qui continue notre quotidien. Smartphones, ordinateurs, télévisions... Privé un jeune des nouvelles technologies et il n'a plus de vie. Surtout pour les jeunes comme Ric qui aime passer du temps à glander devant la télé, à jouer aux jeux vidéos et à trainer sur l'ordi. En plus, tout ce qui était dans son frigo avait ou allait pourrir sous peu, ce qui le forçait à manger froid la plupart du temps. Le jeune homme se trouvait à Harvard aujourd'hui, oui parce que quand il ne peut plus rien faire chez lui, autant qu'il vienne en cours... Il avait une heure de trou et se dit qu'il allait en profiter pour avancer dans un devoir qu'il devait rendre le lendemain. Il ne voulait cependant pas se rendre à la bibliothèque. Allez savoir, il n'était pas vraiment fan de l'endroit. Il se dirigea vers une salle qu'il savait vide ces temps-ci, même s'il en l'ignorait les raisons. A chaque fois qu'il passait devant, il n'y avait personne à l'intérieur. Il poussa alors la porte et entra sans faire gaffe à l'intérieur de la salle. Ce n'est qu'en refermant la porte et en se retournant que Ric remarqua qu'elle n'était pas vide, puisque Andy était déjà bien installé. Ricardo ne pu s'empêcher d'avoir un sourire

Le sourire aux lèvres de Ric n'exprimait en rien un bonheur de voir le visage d'Andy, mais plutôt le fait que décidément en ce moment, rien ne se passait comme il fallait. Et il fallait que se soit Andy qui se trouve dans cette pièce, il n'y avait surement pas pire. Ricardo avait entendu parlé de lui au cours de l'année scolaire dernière, c'était un sacré homophobe à ce qu'on disait. Et Ricardo était très ami avec Bentley à l'époque, alors les remarques d'Andy envers ce dernier ne faisait que confirmer ces dires. Ensuite, leur relation s'est un peu plus dégradé après que Ric et Apple ait fricoté. Elle était fiancé à un autre à l'époque, mais ce que Ric ignorait, c'est que quelques jours après elle allait entretenir une relation cachée avec Andy. Bref, depuis ce jour là, les choses n'allaient pas en s'améliorant, et c'est pas comme si l'un des deux allait faire en sorte que les choses changent. "C'est parce que t'as l'intention de bousiller ma tranquillité que t'as ce sourire niais et suffisant ?" Ricardo ne pu s'empêcher d'intensifier son sourire. Il avança alors dans la salle et posa ses affaires sur une table. "Si tu t'en aller, tu sais où se trouve la porte. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, je ne vais pas te retenir". Ce qui était amusant, c'était qu'à l'heure actuelle c'était probablement la conversation la plus longue qu'ils avaient eu. Ricardo était arrivé après Andy, alors il aurait très bien pu partir. Mais ça ferait trop plaisir à l'Eliot, et puis sa présence ne le dérangeait pas tant qu'il restait dans son coin

"Non ? Je croyais que t'allais ramper à mes pieds et me supplier de continuer à rendre ton air meilleur, je suis déçu". Ricardo se mit à rire. Andy était un as dans l'art de l'ironie, on ne pouvait pas lui retirer ça en tout cas. "Merde alors. Décidément, c'est à croire que je ne fais rien comme tu le souhaiterais". Il grimaça légèrement avant de poser son cul sur la chaise. Il ne sortit pas ses affaires de son sac, il savait que c'était inutile d'essayer de travailler avec la présence du vice-président des Bleus. Déjà que Ric avait du mal à se mettre au travail même lorsqu'il était dans une atmosphère propice à ça.. Et puis, les prochains dires d'Andy lui confirmait tout ça. "T'es toujours pas au courant que j'ai un orgueil trop gros pour réaliser ton rêve ? J'préfère encore suffoquer dans cette pièce et te faire regretter d'avoir cherché la tranquillité dans la même pièce que moi, plutôt que partir. J'espère que t'avais pas l'intention de bosser, c'est pas ici que tu vas y arriver". Tiens ça oui, Ricardo avait oublié qu'Andy avait un peu l'habitude de péter un peu plus haut que son cul. Ou en tout cas, de vouloir montrer qu'il était un peu le boss. Dommage pour lui, Ricardo n'était pas forcément un bon partenaire de jeu. De nature plutôt pacifiste, il évitait souvent de chercher le conflit. Il prenait des cours de combat, mais c'était plus pour se défouler qu'autre chose. Ric se contenta donc de sourire aux propos du jeune homme. De toute façon, c'est pas comme s'il avait l'habitude de rendre ses devoirs dans les temps. "Tu as besoin d'aide mon ptit Rafael ?" Ric haussa les épaules. "Franchement, ça devrait aller. Mais c'est très gentil de ta part de demander". Même si, bien évidemment, la proposition d'Andy n'était pas sérieuse. Et il n'était pas assez con pour savoir que Ric l'avait comprit