Nous vivons, nous naissons, nous mourons. Le cycle de la vie a toujours été aussi simple mais les embûches qu’il sème ne le sont pas pour autant. Malgré les instants de bonheur, chacun trouve quelque chose à redire sur sa famille, ses fréquentations, sa propre attitude ou encore ses capacités et compétences. Dans le cas de Maxence, une bonne dose d’optimisme allié à un manque de confiance fut son cadeau empoisonné car à espérer que le monde s’attendrisse, la déception ne fait que s'accroître dangereusement à mesure que le temps nous prouve que nous avons tort. Né à Springfield, une ville américaine type, siège du comté de Hampden situé dans l’état du Massachusetts, connue pour être le lieu de résidence de la famille Simpson, Maxence comprit vite, et sans le vouloir, que l’amour est une lutte de tous les instants. Il ne connut pas grandement son père biologique dont sa mère divorça pour des raisons de mésententes et d’amour réduit à une profonde indifférence. Alors qu’il n’était qu’en junior school, le jeune garçon vit sa mère passer d’un amant à l’autre. Son « nouveau » père est un anglais d’origine, pétillant et agréable ainsi qu’attentif. Sa présence à la maison permit à Maxence de grandir avec une figure paternelle, comparé à son père de sang qui était toujours en déplacement. Avec les années, Maxence prit même l’accent anglais de son père, alternant les deux accents sans véritablement le désirer. En parallèle à son éducation, le père Rosenfield vivait mal d’être éloigné de son fils tandis qu’un nouvel homme avait pris sa place, ayant même apposé son nom de famille Jenkins à celui de son nouveau fils, à savoir le jeune Maxence. De cet épisode s’en suivit une bataille entre les parents biologiques de l’enfant pour avoir sa garde, le père cherchant à dénigrer la présence d’une mère également, fort occupée au travail, et  d’un père qui n’était pas le sien et qui l’écartait de son propre fils. Forte car libérée d’un vil manipulateur, l’ex madame Rosenfield réussit néanmoins à calmer le jeu en prouvant que les efforts de son ex-mari étaient vains et qu’il n’arriverait jamais à gagner une guerre perdue d’avance.

Durant ses premières années scolaires où le jeune âge veut que l’on se prépare à la puberté, Maxence comprit, après quelques baisers échangés avec de quelques filles de son âge, qu’il n’était pas réellement attiré par elle. Très tôt, il subit les critiques sur sa réserve et son physique de poussin alors qu’il couvait déjà intérieurement d’une peur plus justifiable : celle d’affirmer une homosexualité qu’il avait de plus en plus de mal à cacher. Ce fut au middle school qu’il prit conscience de ses attirances et finit, au bout d’un an et demi, à s’affirmer, se confrontant de force à ceux qui pouvaient le blesser aussi bien moralement que physiquement. Sa détermination, appuyée par ses quelques années de judo, lui permit d’éviter d’être houspillé régulièrement par les terreurs immatures. Son combat se poursuivit au lycée où il agissait différemment selon l’attaque : soit il répliquait verbalement et physiquement, soit il ignorait totalement voire souriait pour agacer. Malgré sa réserve, il ne supportait pas que sa sexualité lui soit reprochée alors qu’il ne peut la contrôler ou la modifier. Il est tel qu’il est et rien ne peut changer cela. Très vite, les bruts comprirent que perdre son temps, avec un adolescent sage mais avec du potentiel défensif, était inutile. Ses années de lycée furent vécues presque comme un soulagement pour lui. Il s’entoura de personnes ouvertes d’esprit ainsi que de femmes. Beaucoup de femmes. À force d’attirer les hétérosexuelles aussi mignonnes les unes que les autres, il finit par attirer les mâles en recherche de femmes et un échange de bon procédé finit par s’installer entre les réticents à sa sexualité et lui sans qu’aucun n’ait quelque chose à dire. Cela se termina par quelques querelles ainsi que de jolies ouvertures d’esprit lorsque ces personnes comprirent qu’il n’était nullement néfaste et que son activité sexuelle était fortement réduite. En effet, Maxence est vierge. D’un côté, il n’a jamais fait l’amour avec quelqu’un mais de l’autre, il goûta moult fois au plaisir des préliminaires dont il était, la plupart du temps, celui qui s’agenouillait face à son partenaire prêt à profiter d’un moment de sexe oral. Cela se poursuivit mais s’atténua également lorsqu’il dut rentrer à l’université. Son comportement exemplaire ainsi que sa force de travail lui permirent d’entrer aisément dans l’université de Harvard où il se décida d’y prendre une chambre et de quitter le nid familial.

La première année universitaire devait se résumer à un défi, une découverte mêlée à un enjeu de réussite. Très vite, Maxence posa ses marques et réussit à se faire bien voir de tous, toujours malgré sa réserve non négligeable. Il se battait sans cesse contre cette étrange timidité ou plutôt cette méfiance envers tous. Mais par chance, ses relations s’améliorèrent avec autrui et il comprit que les mentalités avaient changé. Il était temps pour lui de donner sa chance à l’autre plus facilement, tout en restant sur ses gardes. Néanmoins, le drame se produisit lorsqu’une personne mal intentionnée décidé de faire la guerre à Harvard, faisant résonner des bombes au sein de l’université. Des morts, des blessés, des traumatismes, tout cela en résulta. Fort heureusement, Maxence ne fut pas blessé mais observer cette peur de la mort dans les yeux des autres étudiants et surtout la faucheuse œuvrer sur des personnes qu’il connaissait de près ou de loin, cela le traumatisa. Les semaines et les mois qui suivirent furent difficiles, tant les cauchemars s’intensifièrent et se succédèrent sans qu’il ne put calmer le jeu. Il fallut attendre la fin de l’année, de faire de nouvelles rencontres et de se changer les idées pour qu’il se calme. Et un tour à Londres lui permit de s’éloigner de son quotidien, d’échapper à des terreurs nocturnes et de profiter d’un monde différent qui lui plaisait. Revenu de son voyage avec son père sentimental, Maxence se sentit prêt à affronter une nouvelle année.