Who the fuck are you ?

i knew you were trouble

En l'espace de quelques jours seulement, j'avais remis un beau bordel dans une vie déjà chaotique. Le pire, c'est qu'à la base tout ça était fait pour remettre de l'ordre dans tout ce que j'avais pu faire de mal depuis ces deux dernières années. En arrivant au Summer Camp, j'avais retrouvé ma soeur, ma femme, et deux trois personnes qui gravitaient autour de tout cela. mais j'étais tombé aussi sur Apple, sur Briony, en bref sur des gens qui me prenaient pour quelqu'un d'autre et qui n'avaient rien du tout à voir avec la personne que j'étais censé être. C'était fou, excitant, et terriblement destabilisant, au point de me faire me poser sévèrement un nombre de questions incroyable lorsque je me retrouvais seul.
Et comme une problème n'arrivait jamais seul, voilà qu'un autre allait pointer le bout de son nez. le plus gros des problèmes, ou en tout cas le point central de tout ça. Le noeud de tout le mystère qui planait autour de moi depuis trop de temps maintenant.
« Ils te plaisent les fringues que MA femme t'a payés ? »
Andy s'était imposé devant moi. J'avais, en face de moi, la copie exacte - a quelques détails près - de ce que je représentais. Avec peut être un peu plus de classe et de style. Mais aussi un air définitivement antipathique. En tout cas, pas très avenant. J'étais trop étonné pour répondre ce que j'avais exactement envie de répondre, et j'essayais réellement de comprendre, en me disant pertinemment que j'avais enf ace de moi la clé de tout ce qu'il m'arrivait.
« Je... Je dois admettre que j'ai plutôt apprécier le geste. On ne m'avait jamais autant gâté.» Pas de provocation gratuite, pas un mot plus haut que l'autre. Une réponse à la hauteur de sa question, ni plus ni moins. je me mettais à son niveau pour lui montrer que je n'étais pas du genre à courber l'échine.

Who the fuck are you ?

i knew you were trouble

« T'as intérêt d'avoir apprécié, c'est à ma femme que t'as roulé des pelles.» A peine venais-je de tomber sur lui qu'il me mettait déjà un coup. Et un bon coup de poing. Visiblement, il n'avait pas aimé ma réponse, et en même temps, je l'avais un peu provoqué. Après, je savais que j'étais comme ça, jouant un peu sur la provocation dès que j'en avais l'occasion. Et enfin, maintenant que je tombais sur cette personne qui m'avait causé tant de trucs bizarres depuis que j'avais mis les pieds à Harvard, l'occasion était trop belle pour ne pas m'en emparer et la saisir. Je l'aurais fait je crois bien, quoi qu'il arrive, surtout que nous n'étions que tous les deux - mis à part les gens qui nous regardaient maintenant -. Il voulait jouer ? Très bien. Je me tenais le visage, car je n'étais pas un grand habitué des bastons de rue. Bien sûr, en Angleterre, c'était monnaie courante ce genre d'attitude. Mais depuis que j'étais avec Eva, j'avais évité ce genre de bagarre stupide pour ne pas la mettre en danger. Sauf qu'aujourd'hui, elle n'était pas là.
« T'es qui bordel ? »
« Intéressant, tu poses enfin une question avant de taper. C'est bien, tu fais un effort. » Je marquais une pause, avant de reprendre. « Je suis le mec qui est tombé dans une spirale basée sur le mensonge, la tromperie de l'autre, et le mal d'autrui. Ca te dit quelque chose ? J'ai peut être embrassé ta femme, mais je lui ai fait sûrement moins de mal que toi. Oh mais.. attends. Elle est au courant ? »

Who the fuck are you ?

i knew you were trouble

Ca ne s'était pas engagé de la manière dont je l'avais espéré en fait. Pendant tout ce temps, je me demandais ce qu'il se passait autour de moi, pourquoi on me confondait toujours avec quelqu'un et surtout, pourquoi on ne me disait rien à propos de cela. Et maintenant que j'avais enfin la réponse sous les yeux, que tous les détails qui me manquaient étaient là, et que le voile sur tout ça se levait, ça n'allait pas vraiment dans la bonne direction. Enfin, je m'attendais à quoi après tout ? Je ne sais pas. Je crois que je ne savais plus grand choses, ces derniers jours, tous comme les personnes qui devaient tomber en face de moi, certainement. Ma soeur, puis Eva, et maintenant lui. Ils font plus ou moins tous la même tête. A l'exception près que Reaghan m'a sauté au cou, Eva m'a embrassé, et lui m'a cogné. Chacun son truc, on va dire.
« T'as vraiment envie de jouer à ça ? Tu veux qu'on parle de ta propre femme pour savoir qui détient le jackpot ?»
« Qui joue le plus de nous deux ? Peut être qu'on est à égalité, ou presque. Moi je ne crois pas la tromper. Mais je crois qu'aujourd'hui, je ne devrais pas te juger sur ça. Tu es censé être qui ? Et pourquoi tu parles d'Eva ? Tu sais quoi exactement ? »
Là, j'enchainais les questions, mais à vrai dire, ce n'était qu'une infime partie des questions que j'avais réellement en tête et que j'avais envie de lui poser.

Who the fuck are you ?

i knew you were trouble

Dans mes rêves les plus fous, je ne crois pas que j'avais déjà imaginé avoir un frère de la sorte. Je veux dire, faire des milliers de kilomètres et tomber sur quelqu'un qui me ressemble comme deux gouttes d'eau, pour moi ça paraissait complétement improbable. Et je crois que ça ne paraissait pas improbable que pour moi, vu les questions qu'il était en train de me poser également. Si les morts sont censés rester morts ? Je crois bien que dans l'ordre des choses, c'est ce qu'il doit normalement se passer. Mais je crois que je n'avais pas décidé de faire comme tout le monde.
« A vrai dire, ouais, je suis censé être mort. Mais ça, c'était avant. Ou alors, on m'a peut être donné une deuxième chance. » Bon, dans le genre de réponses pas claires, c'est vrai que j'étais plutôt pas mal là. Mais il fallait dire que la situation ne m'aidait pas à avoir l'esprit à l'endroit. « Mais il y a vraiment eu un accident de voiture, par contre. » Ca c'était vrai. en revanche, tout ceci avait été scénarisé, c'était le genre de petite information qu'il pouvait manquer à tout le monde, et que j'étais bien content d'en être l'unique détenteur. Là, il me balançait encore des questions, et je comprenais qu'il pouvait en avoir autant, parce que moi j'avais la dose également. Avec ce qu'il venait de me dire, je comprenais enfin comment ma dette avait été réglée. Je faisais une légère moue, parce que j'étais loin d'être fier de ça. « Je comprends mieux maintenant. C'était déjà gens à qui je devais de l'argent. Tu me diras combien je te dois, alors. Désolé pour ça. » Je tenais à régler cette dette, pour effacer tout ça. Adopté par ses parents. Je crois que tout devenait clair. Really ? En fait non. C'était de plus en plus sombre. Je comprenais simplement pourquoi je ne l'avais pas rencontré avant. Mais j'avais du mal à me faire à l'idée que je pouvais avoir un frère. Un frère jumeau qui plus est. Pourquoi on me l'aurait caché ? « Ca explique toutes les merdes qui m'arrivent depuis que je suis ici. Je ne sais pas comment est ta vie, mais c'est un beau bordel avec les filles. » Loin de moi de lui faire une leçon de morale. C'est juste que depuis que j'étais arrivé ici, il m'était arrivé trop de choses irréalistes.

Who the fuck are you ?

i knew you were trouble

Je n'aimais pas la tournure que prenait la situation. Je n'aimais pas le fait de pouvoir tomber sur quelqu'un qui me ressemble sans le connaitre ni d'Eve, ni d'Adam. Je n'aimais pas le fait qu'on ai pu me cacher autant de choses, comme ça, consciemment. Qui était au courant de tout ça ? Le pire, peut être tout le monde. Tout le monde, sauf moi bien sûr. Même lui en savait beaucoup plus que moi. Je n'aimais pas non plus la sensation que je pouvais ressentir lorsqu'il me dévisageait. J'avais la sensation d'être constamment jugé, par mes actes, par ce qu'il connaissait de moi, par ce qu'il était en train de voir. Et ça me mettait dans une position plutôt inconfortable. Déjà qu'à la base, je me reprochais ce que j'avais pu faire, alors le voir des yeux d'un autre, de son double. M'enfin, c'était moins grave que de les voir des yeux d'Eva. Elle, je ne supporterais pas. Pourtant, je méritais sûrement. Sûrement.
« Je rentre me changer et je t'apporte ça chez toi.» Chose demandée, chose acceptée. C'était la moindre des choses et ça ne me dérangeait pas du tout à vrai dire. C'était même plutôt embarrassant de les porter. Malgré le fait d'être stressé par ce qui était en train de se passer, je décrochais un sourire lorsqu'il me confirmait que c'était un bordel dans sa vie affective. Tu m'étonnes ! Il aurait dit autre chose que ç'aurait été un pur mensonge. Je n'aimais pas ma place par ce que j'avais fait, mais je crois que je n'aimais pas la sienne non plus. « Il faut croire que c'est de famille de se mettre dans ce genre de situation.» disais-je alors, ironisant sur nos deux vies, même si ce n'était que peu comparable. Puis, je le voyais m'observer davantage. Mais son regard changeait un peu. peut être était-il moins dur, un truc comme ça. Je ne saurais pas dire vraiment. « C'est marrant, je me disais la même chose. »