crash cœur
with @Astra Rothschild
tw : mention de drogue, alcool, sexe, langage vulgaire

J’suis flippé. J’te sors de belles phrases de soutien, de compréhension, mais la vérité c’est que j’flippe comme jamais. Tu t’es éloignée, avant, pendant, et dans ce présent moisi, j’aime rien de ce que tu me sors, si ce n’est qu’au bout tu seras plus heureuse qu’auparavant. Y a cette belle lumière, claire, au bout de ton tunnel de rédemption. Et moi je peux pas lutter. J’ai même pas le droit de le faire, ou même d’en avoir envie. J’dois t’accompagner sur cette route qui s’étend, de l’autre côté de la mienne. Je sais que tu l’vois pas, que ça nous perdra, mais moi je le sais. J’le sais qu’un jour, tu comprendras que c’était pas pour rien, que mon nom était le premier sur la liste des indésirables, dans cet établissement. La lumière réclame des sacrifices. Puis moi, j’crois que je t’aime tellement que j’suis prêt à t’accompagner jusqu’à la table du mien. J’m’y allongerai sans regret. Mais donne nous un peu de temps. J’ferai les choses biens. J’ai pris des trucs à manger, des trucs pas trop sucrés, pas trop salés, parce que j’ai pas oublié que tu m’as dit que toutes les addictions devaient être abolies. De ma conso, il ne reste que mes yeux légèrement rougis. J’voulais tenter le jeun aujourd’hui, mais j’t’ai dis, j’suis flippé. J’ai pas résisté. Alors j’ai tout lavé. Ma peau, mes cheveux, changé mes vêtements. Pureté temporaire. Les boucles encore humides, quand j’frappe à ta porte. J’ai pas à boire, rien à fumer, même pas des clopes. Tu m’aurais insulté pour ça y a deux mois. Même pas de capote. Un vrai enfant de chœur qui sort de son bordel. T’ouvres, et le problème c’est que moi j’ai pas été faire une cure anti tout, alors j’te trouve toujours aussi belle. Plus, surement. Parce qu’on peut le tourner comme on veut, mais le repos, et l’absence de merde dans le corps, ça t’vas tout aussi bien. Mes traits illuminés d’un sourire trop spontané, j’retiens les gestes. “Hey.” Et les mots après aussi. “Tu m’as manqué”, “t’es trop belle”, tous ces trucs que je soupèse dans mon cerveau qui mouline. “Je .. euh..” Manque de te serrer la main ; j’y pense et j’me gifle mentalement pour ça juste après. J’te plaque un baiser sur la tempe, à défaut de t’plaquer contre un mur. C’est doux. Maladroit, mais incroyablement doux.

crash cœur
with @Horace Dawson
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Les azurs fixés depuis trop longtemps sur la porte d'entrée, parce qu'elle sait qu'à tout moment, tu seras là. Dans cette nouvelle temporalité où elle cherche la différence. Les chemins envahis par les flammes ont été déviés pour laisser place à un peu plus de lumière. En retrouvant ses repères et ses habitudes, elle avait maintes fois imaginé cette lumière s'étreindre. Il suffisait qu'elle observe sa chambre, délaissée par la vie qu'elle avait abandonnée, les cadavres de ses démons jaillissant comme des trophées. Mais ce ne sont pas seulement les objets qui la perturbent, reine de la fête en rédemption, toujours entourée de ceux qui lui ressemblent, capables de suivre son rythme et sa débauche. Alors depuis son retour, elle s'enferme entre les murs, persuadée que la plupart de ses proches pourraient la faire dévier à chaque instant. Comme toi, Horace, tu es peut-être même le premier sur la liste. Parce que parmi tout ce beau monde, tu étais celui qui la suivait, les yeux toujours aussi brillants, même lorsqu'elle ne tenait plus debout et qu'elle était incapable de retrouver son prénom. Tu voulais toujours l'embrasser lorsque les souvenirs les plus importants s'effaçaient, même après que la faucheuse ait tenté de s'emparer d'elle. Parce que tu l'as toujours acceptée telle qu'elle était. Alors, elle essayait de ne pas penser à combien ton visage avait traversé ses pensées lorsqu'elle avait pris cette décision. Son cœur s'accélère, sa respiration tente de se calmer, les ongles ont déjà creusé ses paumes tant il est difficile de maintenir le calme. Pourtant, elle essayait de voir cet instant comme un nouveau départ, comme l'occasion de repartir à zéro. Quand leurs âmes d'enfants étaient simplement bercées par les rires et les taquineries. Quand tout était simple. Peut-être qu'elle était naïve d'imaginer ça possible, mais c'était l'un des seuls espoirs qu'il lui restait, incapable de concevoir que les sentiments avaient trop fracassé son cœur pour qu'elle puisse t'imaginer, ne serait-ce qu'un instant, comme l'ami qu'elle avait rencontré lors d'une soirée. Le gong de la porte interrompt ses pensées perturbées. Elle inspire avant de se lever pour te faire face. Un sourire idiot s'affiche, tellement naturel qu'elle ne peut le retenir. C'est pour ça qu'elle veut être sobre, vivre pleinement ce genre de sensation, rendre la réalité encore plus réelle. Dans un autre monde, elle aurait été incapable de sentir son cœur battre aussi fort à cet instant. Allez, viens là, fais pas le timide dit-elle en l'attirant déjà vers elle pour une étreinte. Ses bras le serrent si fort qu'il pouvait doser le manque qu'elle éprouvait pour lui. Elle s'éloigne, son visage lumineux qui le scrute. Pas de gardes pour te virer cette fois et je crois que ça va être difficile de t'échapper dit-elle avec un sourire amusé. Son regard fait le tour, une gêne s'installant peu à peu. Qu'est-ce qu'on est censé faire quand on ne plane pas et qu'on ne s'arrache pas nos vêtements déjà ?

crash cœur
with @Astra Rothschild
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J’te pardonnerai tout, même le fait d’me laisser, seul dans notre misère dans laquelle on se complaisait. On était flingués et ça nous allait, parce qu’on l’était ensemble. Alors j’vais pas te mentir, c’est un peu plus compliqué depuis que tu t’es barrée pour rejoindre le camp d’en face. On se tient toujours la main, mais nos bras sont tendus désormais, et il faudrait surement pas grand chose pour rompre notre contact. Je sais que les différences peuvent marcher ; sauf que des différences, on en avait déjà un paquet. Un monde de différences, et juste nos doigts liés, entêtés dans le fait qu’un jour, on saura peut-être quoi faire de nous. Des doutes rajoutés sur des doutes. Sauf que j’les lave, ces doutes, je les fais disparaître par une bonne douche et une apparence parfaite. Plus clean que clean. Un vrai curé, Horace. J’veux être celui qui t’fait chuter, s’il doit en avoir un. J’veux être celui qui te soutient, dans tous tes schémas. J’veux tout un tas de trucs contraires, et franchement j’suis tellement paumé que j’sais même plus comment te dire bonjour. Tout à réapprendre, depuis le début. Peut-être qu’on devrait se ressouffler nos prénoms, mais j’aurais peur que ça n’éveille nos décadents souvenirs. Et moi, j’ai toujours envie, j’ai toujours besoin de l’extrême, de la perdition, de l’adrénaline, j’ai toujours besoin du frisson, et j’peux pas te rejoindre dans ton nouveau camp. J’en ai pas envie. Mais j’ai pas envie de te laisser non plus ; alors nous voilà, ma maladresse et moi. Tu nous attrapes et nous serrent contre toi. J’ai à peine le temps de nicher mon visage dans ton cou, d’en aspirer le parfum sans relent de clopes et d’alcool. De retenir un baiser, d’le garder pour moi, celui-ci. “J’suis sûr que j’peux passer par le balcon.” Soufflé, avec une moue amusée, l’air de chercher une porte de sortie. La vérité c’est que j’ai pas envie de m’enfuir, de t’échapper. J’veux que tu me gardes. Ton regard va ailleurs, et j’dois faire pareil. On doit tout recommencer, tout réapprendre. Le silence. Rompu par un discret : “Tu m’as manqué.” J’y arrive pas, à filtrer tous les gestes. Mes phalanges, ne pouvant se résoudre à mourir dans les poches de mon jeans, s’amusent d’une mèche de tes cheveux. J’dois pas te toucher, mais ça, j’ai le droit ? “Un peu.” Repris avec une moue taquine, comme pour amoindrir le fait que j’pourrais facilement basculer dans la mièvrerie. Un ado qui flirte avec son crush sans franchement savoir comment on fait. “J’peux négocier le “beaucoup”, si t’as du coca au frigo.” J’t’aide, dans ta nouvelle vie. J’te souffle ce que j’ai vu sur ce qu’il se fait dans la vie de l’autre camp. Le camp où on ne noie pas son coca dans divers spiritueux. J’lève le sac de bouffe. “Pour accompagner le jap'.” C’est sain, c’est varié, y a vraiment zéro addiction dans mon package invité parfait. J’me fous que t’en reprenne aucune, de tes addictions, tant que la nôtre est intacte. L’exception.

crash cœur
with @Horace Dawson
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Peut-être que c'est grâce à lui qu'elle a finalement pris cette décision, ce déclencheur qui a tout changé. Une sensation qui lui a rongé le cœur pendant des semaines avant de s'échapper, convaincue que leurs chemins divergeaient : celui d'Horace vers un monde meilleur, tandis que le sien restait proche des enfers. Elle ne pouvait plus continuer à brûler sans sa présence à ses côtés. Les flammes semblaient moins douces, moins réconfortantes sans son fidèle allié. Elle était persuadée que supprimer cette toxicité et cette colère incessante ramènerait tout ce qu'ils avaient été, loin des erreurs que les substances avaient souvent causées. C'était pas facile, les nuits sans sommeil, accompagnées de journées hantées par des cauchemars, le regard vide, la vie qui se défilait sans cesse devant ses yeux, marquée par des incertitudes et des indécisions. Elle se rappelait ses rêves d'enfant, des rêves inachevées, comme celui de marquer les esprits. Elle n'aimait plus celle qu'elle était devenue. Comment pouvait-il encore l'aimer si elle-même n'y parvenait plus ? Une boule au ventre lui serrait les tripes. Les retrouvailles se faisaient sous un air nouveau, les habitudes mises de côté pour quelque chose de plus sain, convaincue que cela leur ferait du bien, que ça pourrait peut-être tout changer. Incapable de réaliser que cette passion, cette adrénaline, cette capacité à frôler la mort, étaient ce qui les faisait briller et vivre leurs meilleurs instants, elle comprendra un jour que la banalité et le calme ne seraient jamais des alliés. Les âmes se retrouvent, Horace presque élégant, tant elle observait les efforts qu'il avait faits. Un sourire naturel, les appréhensions s'estompant, un visage familier qui lui faisait tant de bien à retrouver. Cette fois, il n'était pas seulement dans ses pensées ou ses rêves, le destin leur accordait enfin cet instant à deux. Le cœur s'agite à cette proximité, elle l'étreint peut-être trop fort, incapable de contrôler le bonheur de le retrouver. Bien sûr que je t'ai manqué, regarde, t'es presque en train de rougir tellement t'es content. Sourire taquin, une lumière naturelle revenant si facilement en elle, accompagnée de ses émotions, aussi fortes qu'un jeune vampire se délectant des sensations comme d'un festin. Mais j'remarque comme tu t'es fait beau pour moi. Après tu diras que je t'ai pas manqué. Toujours amusée, réfléchissant lorsqu'il demanda une boisson, loin de celles qu'ils avaient l'habitude de partager. En d'autres circonstances, ils se seraient déjà jetés l'un sur l'autre, bêtes enragées avides de se retrouver. Mais l'esprit clair lui permettait de voir qu'il avait écouté ses mots, ses convictions idiotes qu'elle espérait suivre, cette proximité qu'elle souhaitait imposer. Eh bien, tu sais quoi ? J'ai encore mieux : du jus d'orange pressé de c'matin Rituel banal qu'elle s'était imposé pour se donner bonne conscience. Son sourire s'élargit face au sac qu'il lui tendait, et encore plus en découvrant les sushis. T'es parfait, j'ai envie d'un jap depuis si longtemps dit-elle en déposant un long baiser contre sa joue, pourtant si proche de ses lèvres, consciente qu'il suffisait d'un millimètre pour déraper. Elle tentait de changer, c'est vrai, mais elle restait toujours la même, toujours cette Astra accro à toi.