Il était affalé dans son canapé quand il avait reçu les messages de Raffaella. Après une longue journée de taff, glander avait été son plan du soir, mais il ne disait clairement pas non à un peu de compagnie ─ même si celle qu'il surnommait "Ella" pouvait avoir un bon mordant. Se relevant de son canapé dans un grognement mêlé à un soupir, il se dirigea ensuite vers sa douche pour l'allumer, se déshabillant ensuite. Même s'il avait sous-entendu qu'il ne se laverait pas pour elle, il était pas connard, ni crade, à ce point ; parce qu'il l'appréciait, mine de rien. Même si elle mordait, piquait, l'irritait parfois, sa présence était plaisante, et ce n'était pas pour rien qu'il avait cédé à l'attraction.
Mais dix minutes, c'était effectivement à peine le temps de se doucher. Si bien que lorsqu'il faisait glisser le rideau de douche pour sortir, il entendit sa porte d'entrée s'ouvrir. Il fit un bref arrêt dans son mouvement. « Huh, déjà là... » Serviette attrapée et placée autour de sa taille, il en sortait une deuxième pour au moins commencer à se sécher le visage et les cheveux, avant d'ouvrir la porte de sa salle de bain et sortir. « T'as pas traîné dis donc. Pas la peine que je me rhabille du coup ? » lançait-il à Ella avec un regard, alors qu'il marchait jusqu'à son frigo pour sortir de l'eau fraîche et se remplir un verre.

Après avoir passé l'après-midi à faire du ménage, Raffaella décida de prendre une pause. Son appartement était plus que propre. Elle pourrait manger sur le plancher, mais elle ne le fera pas. Après tout, l'étudiante avait du savoir vivre. Elle alla prendre une bonne douche chaude et, par la suite, enfila rapidement une tenue décontractée. Un simple short en jean avec une camisole rouge, une couleur qu'elle aimait beaucoup. Elle s'affala sur son canapé et ouvrit son téléphone. Sans savoir réellement pourquoi, Raffa envoya un message à Ace. Ce fameux jeune homme rencontré il y a quelques mois déjà. Jeune homme qui était insupportable, mais avec qui elle prenait toujours son pied. Ils n'étaient pas amis et ne le seront jamais. Mais ils s'entendaient bien au lit. Après lui avoir parlé, elle enfila des converses noires et quitta son logement, en direction de chez Ace. Ça allait lui prendre dix minutes. Il avait intérêt à être propre. La propreté était importante pour la demoiselle. Il ne fallait pas qu'il sente mauvais. Elle arriva enfin chez Ace. Raffa ne prit pas la peine de frapper à la porte. Elle entra dans l'appartement. La porte de la salle de bain était fermée. Signe qu'il prenait sa douche, mais la porte s'ouvrit. Elle vit Ace avec une serviette enroulée autour de sa taille. La vue était agréable. ─ Non, pas la peine que tu te rhabilles. J'aime la vue. Elle sourit et le suivit dans la cuisine. ─ Mais je vais encore plus aimer la vue sans la serviette. Raffaella ne perdait jamais son temps. Elle savait ce qu'elle désirait. Ace devait déjà le savoir, avec le temps.

Dos à elle, l'eau se versant dans le verre, Ace eut un bref rire. « J'en doute pas... » Reposant le filtre, il prit son verre en main et se retourna pour lui faire face, appuyant le bas de son dos compte le meuble. Il leva son verra devant elle. « Tu m'en voudras pas de boire avant, j'aimerais éviter de me taper une crampe. Et, par la même occasion, tu peux te mettre sur un pied d'égalité. » répondait-il avec un sourire en coin, sous-entendant qu'elle était trop habillée. Il ne décrochait pas son regard d'elle alors qu'il portait le verre à ses lèvres, tranquillement, ne semblant nullement pressé. Il y avait toujours un côté un peu jeu de séduction, mais aussi de la provocation. Ils savaient tous les deux comment ça allait terminer, mais Ace n'était pas non plus un animal qui aboyait au moindre mouvement de cheveux, et il savourait tout particulièrement comment Ella pouvait parfois lui rentrer dedans. Alors il buvait son verre, en l'observant silencieusement, jusqu'à ce qu'il lève le menton pour boire la dernière goutte. Le verre fut reposé dans son dos et il passa sa langue sur sa lèvre inférieure, avant de délaisser le meuble et se rapprocher d'elle. « Tu t'ennuyais, ou je t'ai manqué ? » Taquin, proche d'elle, le regard ne quittant pas le sien.

Ils aimaient se provoquer. Ça semblait plus fort qu'eux. Raffa le trouvait insupportable et, la plupart du temps, elle aimerait lui arracher la tête, mais l'attirance était présente et puissante. Ace savait comment la séduire, ce qui pouvait énerver l'étudiante en médecine. Ils ne seront jamais amis. C'était l'évidence même. Elle entra dans le logement du jeune homme, le rejoignant dans la cuisine. Raffaella l'admira boire son verre d'eau. Si elle enlevait sa serviette, il serait complètement nu. L'idée ne lui déplaisait pas, mais elle aimait le faire languir. ─ Hum. C'est une idée. Juste pour le rendre un peu fou, la demoiselle commença par enlever ses bas. Par la suite, elle enleva son soutien-gorge, tout en gardant son t-shirt. Une véritable provocatrice. Ace termina alors son verre d'eau. Il se rapprocha d'elle. Raffa soutint alors son regard, se mordillant la lèvre inférieure. ─ Je m'ennuyais. J'avoue que je n'avais rien d'autre à faire. Elle rit légèrement, venant chuchoter à l'oreille du jeune homme. ─ Suis les vêtements. Elle se recula et enleva son short en jean, marchant dans l'autre pièce, se demandant s'il allait la suivre.

Évidemment que c'était parce qu'elle s'était ennuyée, admettre l'inverse serait donner l'occasion à Ace de pouvoir la charier sur quelque chose d'autre, de se placer dans une position où il avait le dessus. Il ne perdait rien de son sourire, mais le regard intense qu'il lui offrait montrait autre chose que de l'amusement ; du désir. Le chuchotement à son oreille était chaud et il prit une profonde et discrète inspiration alors que la jeune femme s'éloignait de lui. Un instant, il regarda le canapé en face, puis il tourna la tête pour la voir commencer à se déshabiller. Sans un mot, il l'observait, dévorant du regard la silhouette qui partait en direction de sa chambre. Allait-il suivre son ordre ?
Ha. Pourquoi pas, hein ? Ils savaient tous les deux qu'ils en avaient envie. Malgré les quelques secondes en suspend, il se mit en marche pour la rejoindre, jusqu'à finalement tendre le bras dans sa direction et l'attraper par la taille ; il la tourna face à lui, venant la coincer contre lui par son bras, le visage se rapprochant du sien. La proximité de leurs lèvres pouvait rendre le baiser très facile, mais il n'en fit rien. À la place, il lui souffla d'autres mots à voix basse. « Qui te dit que j'ai envie d'aller dans la chambre ? » Les doigts de sa main posée sur elle étaient écartés, touchant au maximum sa peau, et il rapprocha encore un peu son visage, semblant à deux doigts de l'embrasser.

Raffaella n'allait jamais admettre qu'Ace lui manquait. Et le jeune homme n'admettra jamais qu'elle lui manquait. Ils le savaient, alors ils n'en parlaient pas sérieusement. Ils aimaient se taquiner sur le sujet, mais rien de plus. Ils aimaient surtout se retrouver pour assouvir leurs désirs les plus profonds. L'étudiante s'en alla dans le salon, après avoir enlevé son soutien-gorge, sans enlever son t-shirt. Depuis qu'elle connaissait Ace, Raffaella aimait la provocation. Ça rendait le tout encore plus excitant.
Alors qu'elle était dans la pièce, Ace la pris par la taille et la rapprocha de lui. Elle pouvait sentir le souffle du jeune homme contre sa peau. Elle en avait des frissons. Le moindre mouvement et ils pourraient s'embrasser. La tentation était forte, mais ils résistaient. Comment? Elle en n'avait aucune idée. ─ Qui te dit que je me rendais dans la chambre? Elle se mordilla la lèvre inférieure, posant sa main sur la joue droite d'Ace. ─ Sais-tu à quel point je te désir, maintenant? Toujours dans la provocation, elle caressa légèrement son torse. ─ T'es très beau. Vraiment beau.

Ce qui rendait les contacts encore plus brûlants, c'était toute la tension palpable. Cette attraction qui faisait que le simple geste de sa main se posant sur sa joue accentuait l'envie d'Ace de la dévorer sur place. De la sensualité, de la douceur, et des mots joueurs. Il n'y avait rien de sérieux, mais tout était sincère ; ou peut-être était-ce l'inverse ? Et si elle touchait son torse, lui resserrait légèrement l'étreinte de son bras autour d'elle, sa main libre venant frôler sa hanche du bout des doigts. Les lèvres se frôlèrent un instant dans une caresse furtive ; « C'est pas assez. » murmurait-il. Gourmand, arrogant, provocateur. « Je veux que tu brûles pour moi. » Et avec ses mots, ses lèvres frôlaient à nouveau les siennes, comme pour offrir le début d'un baiser qui ne venait pourtant jamais. Juste les souffles qui se mélangeaient, la chaleur montant à une vitesse folle tandis qu'il la gardait contre lui.

La tentation était trop forte. Il y avait cette attirance entre eux, celle qui est palpable. Raffaella n'allait pas pouvoir se contrôler encore longtemps. Le jeu de séduction était excitant, mais il fallait passer à l'acte. Ils le savaient tous les deux. Dans le salon, ils se touchaient, se provoquaient. Leur relation était compliquée, mais simple en même temps. L'étudiante en médecine jouait à un jeu dangereux, mais la vie était trop courte. Il fallait prendre des risques. Autant se brûler les ailes. ─ Tu veux que je brûle pour toi. La belle rousse passa une main dans la chevelure d'Ace, venant déposer des légers baisers sur sa joue et son cou. ─ Je brûle depuis que je suis entrée dans ton appartement. Touche moi et tu comprendras. Raffaella avait chaud, mais avait également des frissons.

Elle s'échappait à ses lèvres et le regard d'Ace se perdit sur la ligne de son cou, remontant jusqu'à sa nuque. Il appréciait ses baisers sur sa peau, légers et doux ; mais plus pour longtemps.