Presque timidement, sa voix s’élève. Répond à sa question avec une sincérité déconcertante. Dévoile une solitude qu’elle n’essaie pas de cacher. Et ça, ça le prend au dépourvu. Pourtant, il n’en montre rien. Reste de marbres, alors qu’elle fait déjà marche arrière. Avant qu’elle ne s’échappe, le blond s’élance. Le corps qui se penche suffisamment pour l’attraper. Encercle son poignet de sa paume, avant de l’attirer près de lui. Reprend alors, sa position contre le pilier. Le bras de la brune tiré, il bloque son poing contre son torse. Se rive sur elle, ses billes bleues. “Reste.” Les basses trop forte, changent le son. Du genre à vous prendre aux tripes. “T’as quoi d’mieux à faire t’façon ?”

Soupire qui s’échappe. Il peut l’entendre d’ici. Si proche. “Uniquement c’soir ?” C’est déjà la troisième fois qu’il la rencontre. A errer. Et cette fois-ci, il le voit, le poids invisible sur ses épaules. Le mal-être qui stagne dans ses iris. Et quand elle lui retourne la remarque, il ne dit rien. Pas tout de suite. Il est seul, parce que la plupart du temps, il taff ou erre, mais c’est la même chose. Pas vrai ? Les orbes silencieuses, restent en suspens sur la brune. Enfin, sa bouche s’entrouvre. “J’suis jamais seul.” Il se fait légèrement taquin. Le pouce qui remonte jusqu’au creux de son poing, il resserre davantage sa prise. L’attire un peu plus. Souffle sur ses lippes. “Parce qu’à chaque fois tu t’ramènes.”

Filament invisible. Relie les regards. Alimente l’interrogation. L’étrangeté de leurs rencontres. Les contradictions qu’elle provoque. Il ne sait pas comment la prendre Pax. Incapable de bien définir ce qu’il pense d’elle. C’est comme un flou insaisissable. La pensée qui cherche à capturer dans un brouillard. Se referme sur du vide. « Je t’ai trouvé au bon moment c’soir ? » Langue qui se délie. Serpente les mots jusqu’à elle. Main toujours maintenu, il impose son contact. Ressent le poids du sien.

« Maintenant quoi ? » La poigne qui la relâche. Glisse sous sa veste pour atteindre sa taille. Y ancrer sa paume calleuse. Endurcie par le travail. De lui, il la rapproche un peu plus. Presse sa fine silhouette. La hanche délaissée pour pouvoir la maintenir d’un bras autour de sa chute de rein.

Il lui donne le choix de reculer, mais il sait, qu’elle n’en fera rien. Il devine déjà son action. Et quand ses lèvres se scellent aux siennes, elle ne fait qu’assentir. Corps pressés. La serpentine qui se lie à la sienne. Prend possession de sa bouche pour la faire sienne. Mis sur pause. Recule légèrement sa tête. Cherche son regard un instant. Le bras qui la libère quelques secondes. D’un geste brusque, il la retourne. La coince contre la rambarde. Face au vide. Plane dans l’atmosphère, la tension. Elle ne sait rien de lui. Plonge tête la première dans son antre. Sans réfléchir. Sur ses épaules, les mains se baladent. Attrapent la longue veste pour la faire glisser le long de ses bras. Bruit imperceptible. Sur le sol, le tissu s’éteint. Cours alors sur sa silhouette, ses prunelles. Attrape le dos de son col, avant d’y enrouler son doigts. Exerçant une légère pression. “Maintenant j’vais t’baiser.” A l’oreille de la brune, les mots se logent.