On avait pris la route sur un coup de tête. Besoin de s'évader, de se sortir la tête des révisions intenses qui nous tenaient depuis plusieurs semaines... et de tout ce qu'il y avait à côté, chacun dans nos vies respectives. J'étais passé prendre Aurea chez elle et un peu plus de deux heures de moto après, nous étions arrivés à Plymouth. Cadre totalement différent de Boston, avec ses petites maisons toutes mignonnes et sa vue sur mer. Jusqu'à présent les seules fois où nous nous étions vus Aurea et moi étaient clairement dans un but précis: coucher ensemble. On pourrait même dire que nous étions ce qui se rapprochait le plus d'un plan cul, ou de sexfriends. Pourtant cette fois, j'avais réellement envie de passer du temps avec elle. Parce qu'au delà du sexe, Aurea c'était cette fille joyeuse avec qui je m'entendais bien, qui me faisait rire, aussi. Et savoir qu'elle n'était pas au top en ce moment m'avait donné envie de lui changer les idées. Après avoir mangé un bout nous étions allés nous balader, visitant les spots touristiques du coin et le vieux port. A présent sur la plage, j'étais en train de virer mes chaussures, trop tenté d'aller tremper mes pieds dans l'eau en voyant la mer malgré la saison. — Aller viens ! m'exclamai-je comme un gosse en retroussant mon pantalon. Profitant d'un rayon de soleil, je virais mon pull et m'élançais vers l'eau.

Route jusqu’à Plymouth. Ville que j’ne connais pas. Et pourtant j’suis impatiente d’y être. Week end de déconnection, au point que j’ai éteins mon téléphone à l’instant même où j’suis montée derrière toi sur ta moto. Besoin de pensée à autre chose, d’être loin d’Boston. Et je n’peux rêver mieux qu’toi pour ça. Fluide depuis l’premier soir où on s’est retrouvé enfermer dans ma pseudo chambre à Miami. Serré contre ton dos, regardant les paysages qui défilent, sensation de légèreté qui prend l’dessus, confirmant davantage que j’passerai ce permis moto prochainement. Quand l’argent sera au rendez-vous.
La journée s’passe et c’est sur la plage qu’on finit. T’en regrette presque ton pantalon, mais c’était nécessaire pour l’trajet en deux roues. « Elle doit être froide… » que j’rigole en t’voyant sérieux, retirer tes chaussures, remonter ton pantalon. Imitant tes gestes, j’peine à retrousser l’mien. Finalement, j’décide d’le retirer, question d’simplicité. Laissant l’reste des vêtements avec les tiens, gardant l’teeshirt et les sous-vêtements. « On va creuver d’une hypothermie Zayn ! » poussant un peu la voix, toi qui est déjà plus loin. Rejoignant l’bord de l’eau, craintive au départ, puis finalement jusqu’aux genoux. « Plutôt bonne en fait. » revenant vers toi pour t’prendre le bras.

Le plus dur était les premières secondes, choc de température qui faisait trembler l'échine quand mes pieds rentraient au contact de l'eau. Plus finalement le bonheur simple de se tremper dans la mer, de sentir les vagues aller et venir et de se remplir les poumons de l'air marin. Je redevenais un gamin l'espace de quelques secondes, mon regard se tournant vers Aurea, grand sourire aux lèvres. J'avais dû finir par la convaincre car je la voyais arriver en courant à son tour, ayant abandonné son pantalon dans le sable. « On crèvera face à la mer, ya pire » lançai-je, amusé. Je me foutais pas mal de tomber malade à cet instant, j'avais juste envie de profiter. Finalement elle semblait être plutôt à l'aise, puisqu'elle avançait dans l'eau bien plus que moi, ne craignant pas de se mouiller ainsi vêtue. « Ah ouais elle est bonne ? » demandai-je, railleur, avant de commencer à lui envoyer de l'eau dessus.

Pas très difficile à convaincre d’finir dans l’eau. Pas grand-chose m’faisait peur. Alors l’eau sûrement encore froide encore moins. Originaire de San Francisco, on n’attend pas forcément que l’océan soit à température pour aller se baigner. Riant quand tu m’dis qu’il y a pire que d’mourir ici d’une hypothermie. Tellement. C’est tellement déconnectant d’être ici, c’était une excellente idée cette ville. « Vient tester toi-même. » Alors que j’esquive les quelques gouttes d’eau fraîches que tu m’envoies. Vers toi, cherchant à t’faire tomber sur les fesses, joueuse et enfantine. On était là pour penser à autre chose, autant l’faire en s’conduisant comme des gosses. Chute dans laquelle j’fini avec toi, teeshirt trempée. « Alors pas mal hein. » riant d’plus belle, frissonnant quand un vent passe. On doit être les seuls dans l’eau, nous prenant sûrement pour des fous. « Si t’as froid, j’te réchaufferai. » haussement d’sourcil, regard taquin. J’perd pas l’nord pour autant, bien qu’notre relation ne s’limite pas à ça. Faudrait un jour que j’pense à remercier DJ d’nous avoir enfermer dans cette chambre.

Je riais de bon coeur, porté par cet instant enfantin qui me faisait oublier le reste l'espace d'un instant. Et Aurea qui rentrait dans mon jeu, essayant à son tour de me mouiller. Ca me faisait un bien fou. Cette ville, la plage, et la joie de la brune que j'appréciais de plus en plus. J'essayais à mon tour d'esquiver ses attaques, mais dans un corps à corps digne des plus grands lutteurs - ou pas - on finissait tous les deux pas s'étaler dans l'eau, rapidement trempé par une vague qui nous arrivait dessus. « Oh putain ! » m'exclamai-je en riant, mon t-shirt et mon pantalon complètement mouillés me collant à la peau. « Impeccable ! » répondis-je toujours hilare devant notre propre stupidité. On allait geler sur place, c'est clair. Puis je captais le regard d'Aurea, me pinçais les lèvres entre elles en haussant à mon tour mes sourcils en entendant sa remarque aguichante. « Autant avoir froid alors » répondis-je, malicieux, avant de lui envoyer à nouveau de l'eau dessus. On chahutait ainsi un moment puis, finalement, rentrait sur la plage à bout de souffle pour récupérer les quelques affaire épargnées par la mer. Frisonnant de la tête au pied sous le vent qui se levait, je virais rapidement mon t-shirt pour enfiler mon pull resté sec. Mais mon pantalon lui, restait irrémédiablement trempé. « En vrai, on se prendrait pas un hôtel ? Je suis gelé » dis-je presque en claquant des dents. Ouais je faisais moins le malin là. « Si on prend la moto comme ça, là on va mourir » ajoutai-je en riant.

Instant hors du temps. Coupé d’tout. A s’laisser porter par l’enfant en nous. C’est ça que j’aime, être spontanée, n’pas réfléchir à c’que j’vais faire ou dire. N’pas avoir l’impression d’être jugée par celle que j’suis. Même si tu n’connais pas forcément grand-chose de moi, mes liens familiaux conflictuels, mon histoire chaotique avec mon ex. Manque d’confiance camouflé sous une épaisse couche d’connerie pour souvent maintenir les gens à distance. Pourtant ça a été d’suite fluide entre nous, à point d’me retrouver sur un coup d’tête sur cette plage, trempée jusqu’aux os, frôlant la mort par hypothermie. Riant comme ci on avait quinze ans. « Ouai mais si t’as froid elle va être toute petite, j’pourrais rien en faire. » riant une nouvelle fois, jouant sur tes attributs, air faussement choquée par c’que j’viens d’dire.
Vent qui nous sort de l’eau, rageant contre l’temps d’pas nous donner un grand soleil. Mais la proposition est bien plus alléchante, dandinant des fesses pour rentrer dans mon pantalon avec mes jambes mouillées. « J’valide ton idée.. Puis on est bien là. » Et je n’ai pas envie d’rentrée tout d’suite. « J’espère qu’on va vite trouver un endroit où s’mettre au chaud. » Parce que j’crois qu’on est littéralement en train d’chopper la crève ici, remontant jusqu’à la moto. Regard qui s’perd pour trouver un endroit où s’poser, dormir. « Tu crois qu’on va nous accepter vu notre dégaine là ? » N’pouvant empêcher un rictus, pointant un hôtel du doigt. Et priant intérieurement qu’tu cherches pas un cinq étoiles, pas les moyens pour ça.

On s'était bien marrés mais clairement, là, j'avais froid. C'était ça aussi de faire les cons dans l'eau alors qu'on était à peine au mois de mai. Alors me venait l'idée de prolonger notre escapade en prenant un hôtel. Qui dit hôtel dit à minima une bonne douche chaude et rien que d'y penser, je me mettais à frissonner de la tête au pied. Aurea validait cette option, ce qui m'allait complètement car au déjà du froid, je me rendais compte que je n'avais pas envie que la journée se termine. Je souriais en l'entendant dire qu'on était bien ici, comme en écho à mes pensées. « Ouais, c'est exactement ce que j'étais en train de me dire ». On remontait la plage, retrouvant ma moto et du même coup la civilisation. Je sortais mon téléphone, checkant les hôtels autour de nous, avant de croiser le regard d'Aurea face à sa remarque. J'éclatais de rire parce que ouais, on était pas au top de notre apparence. « Tout-est-dans-l'attitude » répondis-je en faisant le con. On repérait un hôtel sur la map, et après un très court trajet en moto, on se présentait devant l'hôtesse d'accueil. « Bonsoir madame, vous reste t'il de la place ? » demandais-je avec un sourire affable, croisant les doigts pour qu'elle ne louche pas sur mes cheveux frisés par l'eau de mer. Mais finalement ça devait passer puisqu'elle nous proposa la dernière chambre de libre. « Et euh... vous auriez des... vêtements ? » demandais-je avec hésitation, déclenchant le rire d'Aurea. Et finalement, on s'en tirait même avec une pochette chacun contenant le minimum syndical: t-shirt xxl, brosse à dent, savon etc. C'était un petit hôtel, rien de fou, mais le confort y était. « Je te laisse la douche en première ? » lui proposais-je en enlevant ma veste.

Plage remontée, les vêtements d’plus en plus froid avec le vent qui s’lève. Quelle idée, mais je ris et ça fait du bien. Et toi également. J’crois avoir officiellement trouver mon binôme pour faire l’con, pour partir sur des coups d’têtes, agir comme une gosse sans être jugé d’être immature. « Dans l’attitude hein… Bah on va dormir sur la plage. » en t’regardant faire l’con, sourire béant. Pas un pour rattraper l’autre, c’est ce que j’aime. J’te laisse faire, et j’vois bien qu’à l’accueil, on n’est pas les mieux vu quand même. Mais j’imagine que tant qu’on règle, ça passe. « J’crois qu’elle nous a donné une chambre avec des mites et des cafards. » alors qu’cette femme s’absente pour… une pochette avec un espèce de kit d’survie que j’déballe en arrivant dans la chambre. « Nan mais sérieux !! On en met trois comme moi là dedans ! » J’sais pas si j’devais l’prendre avec humour ou m’sentir vexé parce que le t-shirt là. J’ressemblerai à rien là-dedans. Même si bon, pas sûre qu’ça soit mieux qu’ma dégaine à l’instant T. « mh… d’accord. » C’est mal d’connaître si tu penses qu’ça va s’arrêter à ça. Taquine, vêtements mouillés que j’abandonne déjà dans la chambre, n’laissant que sous-vêtement avant d’aller à la salle d’bain, en t’jetant un regard bourré d’sous-entendu. Porte que j’ne ferme pas, la salle d’bain n’paye pas d’mine, douche à l’italienne, lavabo, toilettes. Minimum syndical. Robinet d’eau, eau froide qui tombe, surprise par un petit cri. Puis l’eau chaude tant attendu… « Faut vraiment que j’te donne une invitation ou ça s’passe comment ? » t’cherchant du regard pour voir si tu n’étais déjà pas derrière la porte.

Je riais en entendant le commentaire d'Aurea en découvrant le t-shirt. C'est vrai que rien que là tendu devant elle, on voyait clairement qu'elle allait bien flotter dedans. « On est plus sur une robe qu'autre chose à ce stade » dis-je en riant. Même pour moi il avait l'air hyper grand. Bah, au moins on allait être à l'aise. Gentleman, je laissais à Aurea l'accès à la salle de bain en premier. Mais évidemment, elle ne l'entendait pas totalement de cette oreille là. Je venais à peine de poser ma veste sur le dossier d'une chaise que de coin de l'oeil, je la vis retirer ses vêtements un à un pour ne garder que sa lingerie. Une moue étira mes lèvres alors que mon regard glissait sur ses formes, avant de rencontrer son petit regard coquin là, qui en disait looong sur ce qu'elle avait en tête. A la fois piqué et amusé, je la suivais de peu, m'arrêtant sur le pas de la porte de la salle de bain qu'elle avait laissée ouverte pour l'observer. Adorant la vue qui s'offrait à moi, je riais légèrement en entendant son petit cri là. Puis haussais les sourcils de façon équivoque en l'entendant clairement me réclamer. « Pardon, madame est pressée » dis-je amusé. Mais il ne m'en fallait pas plus pour laisser mon envie de la rejoindre prendre le dessus. D'un mouvement je quittais mon pull et mon t-shirt mouillé. Virais mes chaussures et mes chaussettes avant de me rapprocher d'elle. Plus prêt, beaucoup plus prêt. « Je suis très doué.. pour frotter le dos » dis-je, taquin, tout en glissant mes mains jusqu'à son dos pour dégrafer son soutien gorge.

Si on me voyait avec une dégaine comme ça, j’sens que je subirais les moqueries encore longtemps. Et je les comprendrais, j’crois que si j’croisais une meuf avec c’genre de t-shirt, elle prendrait cher. « J’te défend de t’moquer d’moi. » que j’ris. Nous sachant dans l’même bateau en prime. Nan franchement, j’préfère encore être à poil jusqu’à c’que mes vêtements sèchent. Bassin qui se déhanche, petit spectacle que je t’offre en m’dirigeant vers la salle d’bain de fortune. Il ne m’faudra pas longtemps avant d’demander après toi, que tu viennes me rejoindre. Ça serait si triste une douche seule en t’sachant à côté. « Exactement, mademoiselle est pressée. » mettant l’accent sur le mademoiselle. Regard qui s’pose sur toi, détaillant ton corps que j’commence à bien connaître et que j’apprécie grandement. Typiquement l’genre que j’aime comme mec. Petit frisson en sentant la chaleur de tes doigts sur ma peau fraîche. Volontairement, reculant d’un pas quand le soutien-gorge arrive au sol. « J’suis certaine qu’il y a bien d’autres choses sur laquelle tu es doué. » Maintenant ton regard dans le miroir. J’aime l’image que j’y vois. Les regards qui brillent, les sourires qu’on n’peut effacer, tes mains sur ma peau.