sorry for leaving - with yuri
tw ; syndrome stress post traumatique + angoisses et phobies
ressortir, un peu, prendre le temps de sortir, pas de mise en danger pour autant, on reste dans des lieux safe. l'idée c'est de reprendre confiance en l'environnement qui t'entoure, l'idée c'est de ne plus avoir peur, ne plus imaginer qu'il peut se passer le pire à tout moment. c'est difficile, la foule, les phobies qui se sont crées, l'hypervigilance qui te fais sursauter, paniquer au moindre bruit suspect. tes nuits ressembles enfin à quelques choses, les cauchemars s'estompent peu à peu, tu revis. en profite de ton temps de travail aménagé en télé-travail pour redevenir la mère que tu commençais à devenir juste après avoir quitté les bancs de la fac, te familiariser enfin avec ce rôle que tu as trop souvent délaissé. si tu veux t'en sortir, faut que tu deviennes autonome, pour tout le monde. pas facile de se sentir comme un poids, une charge pour son ex mari, tu vois bien l'regard triste qu'il pose sur toi. tu l'sais malgré tout, il aime pas t'savoir comme ça, il aimerait qu'tu t'en sortes, t'en es persuadée, qu'tu gères avec eva seule sans avoir besoin d'demander son aide.

(…)
cet après-midi, t'en profite que ce soit à son tour de s'en occuper pour bosser un peu, t'as entendu parlé d'un endroit, un open space fait pour les gens en télé-travail, proposant environnement calme, des tables de travail et un coin dédier à la restauration. tu sais pas trop c'que ça vaut. de ce qu'on t'a dit, c'est l'endroit idéal pour toi.
sur l'chemin, sac en toile sur l'épaule avec toutes tes affaires à l'intérieur tu files tout droit vers l'adresse qu'on t'a indiqué. y a un peu de monde sur les trottoirs mais tu réussis à les éviter en te faufilant assez rapidement. faut pas que ça dure trop longtemps sinon c'est la panique. analysant devant toi, tu remarques qu'au bout de quelques mettres il n'y aura plus que toi sur le trottoir alors tu presses le pas pour retrouver rapidement cette safe place. au même moment tu bouscules quelqu'un, trop pressée il paraît. l'sac glisse, manque de tomber, tu le rattrapes à la voler, t'as sauvé ton ordi.
« -- pardon... » que tu lâches doucement tête baissée, vite retrouver la safe place, tu commences légèrement à angoisser.

Bouquin qui ressemble plus à un parpaing qu'à un ouvrage en bonne et due forme dans la main, sacoche sur mon épaule et chevelure toujours aussi batailleuse, je marche en quête d'un Starbucks afin de m'octroyer une pause sucrée. Il sera toujours temps de reprendre révisions et suées du même calibre après cette parenthèse, ce qui m'offre une perspective agréable et fait doucement s'étirer mes lèvres en un semblant de sourire. Pour la première fois depuis des lustres, mon corps est moins douloureux et la fatigue un brin en sourdine. Un répit que j'accueille non sans joie, craignant que ce dernier ne soit que de courte durée. Je ne pense pas à quel point j'ai raison jusqu'à ce que l'on me bouscule sans ménagement. Hé ! que je m'exclame aussitôt, parvenant à éviter la catastrophe à ma personne mais pas à mon bouquin, qui lui vient de se la jouer Il believe I can fly sans aucune grâce. Le simple mot qui atteint ma faculté auditive met subitement mes sens en alerte alors que ma pavasse est encore à mes pieds. Oh putain... Le sourire qui se trouvait sur mes lèvres quelques instants plus tôt n'est désormais qu'un lointain souvenir. Mon visage se ferme à double tour tandis que mes iris deviennent aussi glacés que l'acier. Toi... le monde est petit. La chaleur de mon corps s'est définitivement dérobée.

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tw ; syndrome stress post traumatique + angoisses et phobies
évidemment tu percutes quelqu'un sinon c'est pas drôle, ça te ralentit dans ta course vers la safe place, tu sens que tu commences à avoir chaud, comme si des gouttes coulaient le long de ta colonne vertébrale. des frissons, sentiment de froid, de chaud. pourtant tu ne laisses rien paraître, c'est pas l'idée, surtout pas quand tu vois la personne que tu viens de percuter. ses paroles t'interpellent et rapidement tu relèves la tête, yuri. l'envie de disparaître une seconde fois, de te cacher sous le sol, dans un trou, bouche d'égoût peu importe.
« – salut... » que tu lâches tout doucement, timidement. la dernière fois que tu l'as vu remonte à avant le concert. plus d'un an que t'as disparu, ne répondant plus à ses messages, au début tu répondais clairement à personne. sauf que les autres, enfin seulement tes amies précieuses, avaient réussis à s'imposer d'elle-même, venant directement là où tu te trouvais, chez achille. évidemment que pour yuri ça avait été différent. trop traumatisée pour l'avouer, le montrer à celui que tu fréquentais à l'époque, puis jamais t'aurais osé l'ramener chez ton ex mari, question d'respect.
« – je … attends... on peut se décaler un peu... ?» que tu demandes, ne perdant pas l'idée première qu'est de sortir de ce trottoir trop plein pour t'y sentir à ton aise.

Je crois que si j'avais su, j'aurais attendu deux bonnes heures avant de flanquer le nez dehors. Cette partie de passé, qui, comme toutes les strates que je trimballe tel un boulet à ma cheville, vient de me péter à la tronche sans aucun ménagement. Sans pouvoir répliquer quoi que ce soit dans un premier temps, j'esquisse un mouvement de recul à son salut. Mon regard se fait aussi glacé qu'un iceberg et se plisse sans ménagement à sa demande. Pourquoi, t'as le virus de la parlotte maintenant ? Impossible de laisser ma phrase s'échapper sans rictus mauvais. Je n'ai pas envie d'écouter la plus petite excuse de sa part, j'estime qu'elle a plus que dépassé le délai. Après tout, les moyens de communication ne manque pas de nos jours : mail, téléphone, lettre, même pigeon voyageur avec un peu d'imagination. Non. Brutal et incisif, ce mot tombe comme un couperet. T'as quelque chose à dire, tu le lâches sinon j'ai piscine. Fût un temps où j'aurais pu tout entendre et tout accepter. Mais ma leucémie ne me laisse plus le luxe du temps.

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évidemment fallait pas t'attendre à des retrouvailles en bon et du forme au vu de la distance, voir même de l'absence que tu avais imposé, depuis maintenant une année complète. le temps qu'il avait fallut pour que tu commences doucement à te remettre de cet épisode et des traumatismes qui avaient apparus à sa suite.
 « – hm... non... mais, bon... » bien sûr que c'était compliqué parce que tu ressentais son aura te frapper de plein fouet, et elle n'avait rien d'agréable, à juste titre. il était difficile de ne pas comprendre qu'il t'en voulait, à ses paroles, au ton de la voix qu'il employait. encore une fois, ça s'comprennait.
« – c'est sûrement pas c'que tu veux entendre, mais j'suis désolée, d'avoir disparu, sans donner d'nouvelles comme ça », c'était sincère et ça s'entendait au son d'ta voix, sûrement parce que t'étais touchée d'tout ça, d'savoir que tu avais mal agi, malgré toi, pourtant la culpabilité était là. l'temps passé avec lui avait toujours été des instants agréables, qu't'avais profondément apprécié.

Mes iris saphirs ne quittent pas ce petit corps contre lequel j'ai osé m'abandonner, il y a un bon moment de cela. L'amertume est d'autant plus vive que j'ai osé ouvrir la porte de mon vrai moi. Que j'ai pris le risque de laisser quelqu'un m'approcher d'aussi près. Je peux dire sans crainte de me planter que la chose ne s'est pas renouvelée depuis. Ma leucémie n'aidant pas, je passe le plus clair de mon temps à tenir les autres à distance, quitte à passer pour le type le plus désagréable qui soit. J'aurais pu l'entendre... avant que je réplique sans ménagement, incapable de faire se détendre les fibres de mes muscles. Pourtant je sens comme une sorte de malaise évident chez Iseul, une impression qui ne me quitte pas et fait écho à ce jeune homme gentil que je suis, enfoui sous de très nombreuses strates de protection. Je ne m'empare pas de sa main - refusant le contact physique de qui que ce soit - mais de sa manche, sans brutalité, afin de l'emmener dans une ruelle adjacente, quasi déserte. A croire que l'on ait carrément changé d'endroit en l'espace d'une cinquantaine de pas à peine. Mieux ? Je crois que je n'espère même pas de réponse. Mon instinct s'est exprimé, et je souhaite que ce soit dans le bon sens. Pourquoi m'adresser la parole maintenant ? Si t'en avais rien à foutre, fallait juste continuer en fait.

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tw ; syndrome stress post traumatique + angoisses et phobies
avant... mais si t'en avais été capable, tu ne l'aurais pas fait. simplement parce que les raisons de l'incapacité et de l'absence étaient les même, traumatisée, encore toujours.
 « – avant j'pouvais pas... », que tu lâches sans donner de réelles explications de toute façon t'es pas dans un bon mood là, y a toutes ces angoisses qui sont présentes autour de toi, le bruit, la foule, l'extérieur simplement. et comme si il l'avait senti, voilà qu'yuri t'embarque avec lui, dans une ruelle à l'abri du monde, et tu peux enfin souffler.
hôchement de tête quand il te demande si c'est mieux, t'le reconnais bien là à faire attention aux autres, à toi, bien qu'il t'en veuille et que ce soit flagrant.
« – j'en avais pas rien à foutre... même si c'est l'impression que ça a pu donner, j'pouvais juste pas, faut vraiment que tu m'crois quand j'te dis ça, et que j'suis désolée aussi, j'déteste savoir que je t'ai blessé... » seulement quelques jours que t'arrives enfin à sortir, à vivre normalement, enfin de la façon dont tu le peux, après presque une année cloîtrée, fallait reprendre possession de ses moyens, de sa vie, pour eva puis surtout pour toi.

Faut-il que je sois fou pour mettre ma rage et mon ressentiment de côté afin de quitter l'artère bruyante dans laquelle nous sommes. Cette impression de cocon de foule ne me dérange pas, au contraire je m'y sens comme chez moi. Ce sont là des réflexes d'ex-enfant des rues tokyoïte n'ayant pas l'impression d'avoir réellement quitté cette vie. Pas la peine d'être désolée que je hausse les épaules. Ma voix n'est plus aussi tranchante, l'épuisement a repris le dessus. Je suis incapable de saisir la fin de sa phrase que déjà, je pose une main contre le mur avoisinant pour ne pas tomber. Ma tête joue les carrousels et m'incite à m'asseoir au beau milieu de cette ruelle, sans un nouveau regard pour Iseul. En même temps, je suis dans l'incapacité pleine et entière de parler alors la regarder, la fixer, en faire mon point d'ancrage n'est tout bonnement pas faisable. Il me faut un bon moment pour reprendre pied, genoux ramenés contre mon corps faible et amaigri, alors que mes cernes, elles, ont viré au violacé. Tu veux un bon conseil, Iseul ? Continue à tracer ta route. Fais ta vie. Tu devrais pouvoir rejoindre des rues moins fréquentées en passant par la droite. Paupières mi-closes, une partie de moi prie pour que justement, elle fasse ce qu'elle faisait si bien jusqu'à lors : ne pas se préoccuper de moi.

sorry for leaving - with yuri d'harcourt
tw ; aucuns triggers mentionnés
ça te brise autant que tu t'en veux, parce que tu te souviens encore des bons moments en sa compagnie, quels qu'ils soient. tu t'souviens comment tu t'sentais bien, légère quand il posait ses mains sur toi. tout ça s'est fini, et encore une fois tu ne peux t'en vouloir qu'à toi, encore une fois tout gâché. à croire que t'y es habituée.
baisse la tête quand il te dit de ne pas être désolée, pourtant tu ne peux l'accepter, tu l'es, c'est indéniable que tu le resteras tout le temps qu'il le faudra.
t'as à peine le temps de relever la tête que tu comprends pourquoi d'un coup tout est devenu silencieux. yuri ne se tient plus aussi droit, appuyé contre le mur comme pour se tenir, tu te souviens des peu de fois où il a osé se montré comme ça, devant toi. sa maladie, tu la connais.
t'oses pas vraiment t'approcher, tu sais pas comment ça pourrait être accueilli, sûrement qu'tu te ferais envoyer balader, qui peut s'en étonner ?
« – yuri... ? » prénom soufflé, tout de même inquiète de son état. et alors qu'il te demande de partir, de le laisser, tu ne peux t'y résoudre. ta tête te dit de lui obéir pourtant tout ton corps refuse de bouger, t'avances même, t'accroupissant à sa hauteur.
« – j'te laisse pas comme ça... laisse moi t'aider, au moins à te relever... » que tu lâches, presque sûre qu'il refusera, pourtant, pas prête de répondre à sa demande.