Respiro aria pulita che alimenta il fuoco dentro di me.
with @Artemisia Denaro & @Salvatore Denaro
warning : sentiment incestueux.
07.04.24 Artemisia's.

Un dimanche comme les autres. Les cheveux emmêlés sur les draps non plus immaculés. Le corps qui craque sous les étirements et gémissements jusque dans le bout des orteils. La nicotine qui se fait absente et se rappelle à lui. Le sicilien finit par se redresser dans son lit de fortune, les prouesses de la veille se rappelant à lui, alors qu’il saisit son paquet de cigarettes et son téléphone portable pour surveiller l’heure. Mince, il allait être en retard s’il restait à profiter d’une grasse mâtinée qui n’en avait plus le nom au regard de la position du soleil dans le ciel. Il laissa tomber la cigarette qu’il était prêt à allumer afin de se lever et de s’habiller en vitesse. Il n’y avait qu’une raison pour laquelle il acceptait de sortir du lit avant le milieu d’après-midi et elle avait les plus beaux yeux qui puissent exister en ce bas monde. Attrapant la caisse à outils qu’il avait emprunté à son emménagement à Boston sans jamais penser à la rendre, il se rendit rapidement dans le centre de la ville tentaculaire pour retrouver sa tendre soeur qu’il portait tant dans son coeur comme nulle autre. Parvenue en bas de son immeuble, il sonna chez elle afin de s’annoncer avant de prendre l’ascenseur et de se retrouver face à sa porte. Ne prêtant guère attention aux voisins, il toqua, attendant que sa mutine cadette lui ouvre. “Explique moi pourquoi on n’habite pas ensemble en fait ?” lui demanda-t-il faisant mine de se plaindre de la distance parcourue pour être à l’heure. “C’est plus simple de traverser le salon que la moitié de la ville quand tu as besoin de moi, colomba mia.” Il se pencha vers elle pour lui déposer un baiser sur le coin des lèvres, frissonnant en sentant la douceur de ses dernières frôler les siennes. Il connaissait pourtant déjà la réponse à sa question. C’était trop dangereux pour eux de se retrouver sous le même toit de celle qu’il considérait être l’amour de sa vie.

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07.04.24 Artemisia's.

Une légère inspiration l’étourdit durant quelques secondes alors qu’il s’enivrait du parfum délicat de sa cadette. Aucune substance chimique, aucun faux semblant n’émanait d’elle. De par sa simple présence, elle comblait son monde et le rendait plus coloré, plus joyeux, plus apaisé. Le bonheur qu’il avait ressenti en apprenant son arrivée dans cette ville, lors de leurs retrouvailles, il n’y avait aucune comparaison possible et imaginable avec ce dernier. Elle était lui. Il était à elle. Il rouvrit ses yeux, appréciant cette tendresse qui perdurait entre eux, ce fil de funambule sur lequel ils dansaient toujours avec talent sans jamais que leurs pieds ne leur fasse défaut. Elle est belle quand elle lui sourit comme ça, ce sourire qu’il n’a jamais vu autrement que pour lui. Elle est belle quand elle le regarde comme ça, comme si le monde disparaissait pour ne les laisser qu’à deux. Elle est belle quand elle le complimente comme personne ne sait si bien le faire. A-t-elle conscience que de toutes les oeuvres d’art chez elle, elle en est le joyau ? “Si c’est pour tenter de m’amadouer et de m’attirer dans vos filets, jeune demoiselle, sachez que c’est inutile. J’y suis déjà bien à l’aise.” Il haussa ses sourcils d’un air entendu avant de glisser son regard sur le véritable champ de bataille que constituait la pièce.

“Amore…” souffla-t-il, d’un air consterné en voyant le meuble en kit revenu à son état d’origine. “Si c’était pour reproduire le bûcher de Jeanne d’Arc, tu sais qu’il aurait fallu laisser ça aux anglais.” Il haussa négativement la tête avant de poser la caisse à outil à côté et de poser ses mains sur ses hanches, ne sachant pas par quel bout le prendre. “Un verre pour commencer.” répondit-il à sa belle. “Je pense que c’est une bonne manière de débuter ça.” Il regarda ensuite autour de lui, prenant en considération le cocon que sa cadette s’était construire, laissant la nostalgie le gagner et l’envie furieuse de la conserver tout contre lui. Une partie de lui était gonflé d’orgueil et de fierté à la voir ainsi voler de ses propres ailes avec brio. Mais la majorité de son être s’y refusait, ne voulant pas la partager avec le monde extérieur. Elle était son bébé, son amour qu’il devait protéger au péril de sa propre existence. “Comment ça se passe depuis ton arrivée ?” l’interrogea-t-il finalement, conscient qu’il ne pouvait pas la garder que pour lui malheureusement. “Ca te plaît ? Les gens sont gentils avec toi ?” S’il ne l’était pas, il leur casserait la tête et les ferait prendre les eaux, les pieds dans du béton. Il était le fils de son père après tout.

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07.04.24 Artemisia's.

Son sourire s’accentua. Tout était tellement plus simple et léger lorsqu’il était avec elle. Tous les éventuels soucis du quotidien, toutes les noirceurs de son coeur et de son passé s’envolaient lorsqu’elle posait ses grands yeux semblables aux lacs du Nord de l’Italie sur lui. Elle était son ange gardien sans qu’elle le sache et il ferait tout et n’importe quoi pour la protéger, quitte à renverser les rôles. Un éclat de rire chargé de soleil s’échappa de sa gorge avant qu’il lui adresse un clin d’oeil complice. “Ca, c’est parce que tu traînais plus dans les jupes de maman que dans les pattes de papa.” On ne faisait pas dans la dentelle chez les Denaro, du moins dans le pendant viril de la famille et cela se répercutait tout autant dans l’humour particulier de la famille. “Laisse ça aux hommes.” poursuivit-il, s’imprégnant du rôle de macho sicilien pur souche qu’il n’était absolument pas, au grand dam de son frère aîné. Peut-être avait-il trop traîné dans la penderie de sa mère également lorsqu’il était petit. “C’est quoi que tu as comme vin ?” demanda-t-il. Certains diraient qu’il était peut-être un peu tôt mais c’était un jus de fruit comme un autre, juste un peu fermenté. Il fronça le nez quand elle lui présenta la bouteille proposée et finit par opter par la solution la plus sage pour une fois. “Un smoothie, c’est bien.” Artemisia avait cette fâcheuse tendance de le tirer du bon côté de l’âme, ne volant pas son rôle d’ange. Même si cela versait un peu trop dans la tentation démoniaque lorsqu’ils s’enlaçaient.

Sans un mot, il la regarda s’agiter et s’inquiéter pour lui, s’amusant de sa fibre maternelle autant que son hyper activité. Il secoua la tête. “J’avais oublié combien tu étais pleine d’énergie dès le matin.” commenta-t-il avant de poser sa main sur sa tête, la laissant reposer sur cette dernière pour la dévorer des yeux. “Que c’est bon de te savoir ici.” souffla-t-il pour lui-même, sans réaliser qu’il l’avait dit à voix haute. C’était sans doute égoïste de sa part mais c’était ce qui avait été le plus dur ces dernières années. La savoir loin de lui, loin de ses yeux, sans qu’il puisse veiller sur elle (ou surveiller comme dirait Bernardo). Le bonheur qu’il avait ressenti quand il avait appris qu’elle le rejoignait n’avait pas de pareil. Même si elle était venue pour ses études, il voulait se complaire intérieurement dans l’idée que c’était lui qu’elle était surtout venue rejoindre. Sans qu’elle ait son mot à dire ou ne puisse réagir, il l’attrapa par la taille pour la rapprocher de lui et la serrer doucement dans ses bras pendant de longues minutes. “Tu m’as manqué, Amore.” Chaque heure de chaque journée. Il resta ainsi quelques secondes avant de la libérer, déposant un baiser sur le sommet de son crâne, et reprit l’idée de la titiller. “Ce n’est pas un gâteau que tu as fait toi même au moins ?”