à peine arrivé chez ta mère, que t'as qu'une chose en tête, parler avec river. pas d'la mort de votre père non. plus important pour toi que ça. elle. les confidences de laia sur son inquiétude envers river. ses problèmes de santé, son moral qui n'est pas au top depuis quelques semaines. tu fais rapidement signe à ta sœur de te suivre dans la cuisine. en effet, elle semble assez amaigrie depuis ton départ. elle te suit, sans trop broncher, ne se doutant pas forcement d'la nature de ton invitation à quitter la table pour vous retrouver entre vous. une fois dans la cuisine, t'en profites pour te servir une bière dans le frigo. refermes ce dernier, puis une fois la bouteille décapsuler, tu t'adosses au plan de travail de la cuisine. regard rivé sur elle ― j'avais besoin de te parler. seul à seul. le ton est calme, pour l'instant. et pourtant, au fond de toi, tu sais que la meilleure manière de tirer quelque chose d'elle maintenant n'est pas de la forcer à parler. t'espères juste pouvoir rester calme et ne pas t'énerver en voyant qu'elle te ment.

À table, tu joues avec ta fourchette à trier les aliments alors que ta mère et ton frère discutent de ce que faisait Iwan à l’étranger. Tu es dans une bulle personnelle, où seul les échos de leur discussion te parvient comme un fond sonore. Le portable de ta mère brise le silence, un appel urgent qu’elle prend dans sa chambre alors que ton frère te fait signe de le suivre dans la cuisine. Tu en profites pour prendre les assiettes et une fois dans le cuisine, tu remarques la vaisselle à faire dans l’évier. Tu ne trouve pas ça étrange que iwan veuille te parler, il l’a toujours fait après tout. Tu ouvres le robinet d’eau chaude et commence la vaisselle alors que ton grand-frère prend une bière et s’’appuie contre le comptoir. Son ton est tempéré lorsqu’il t’affirme qu’il voulait te parler seul à seul. Tu continues ta tâche, les yeux rivés sur la vaisselle. « Ah bon ? Tu sais si tu veux parler du décès de papa … j’essaie de relativisé mais c’est frais alors … je ne sais pas trop j’imagine … ».  Lui dis-tu d’une voix lointaine tout en haussant les épaules.  

pas sur que t'arrives à lui tirer les vers du nez. c'est une lockhart après tout. si elle a décidé de ne pas te parler d'un truc, elle le fera. sauf que toi aussi t'es un lockhart. dommage pour elle. tu comptes pas la lâcher. surtout lorsqu'il s'agit d'une chose qui peut être aussi importante. si laia ne peut rien dire, river le fera elle même non ? elle s'affaire à nettoyer la vaisselle sale. surement pour focus son esprit sur autre chose que sur c'que tu lui dis uniquement. tu viens t'adosser au plan de travail, juste à côté d'elle, penches la tête pour essayer de capter son regard ― non c'est pas de lui. maman m'a dit qu'elle te trouvait bizarre en c'moment. et c'est pas récent. ouais t'utilises ta mère en premier lieu. river sait que sa mère a du capter quelque chose; donc ça risque passer crème. même si, votre mère s'inquiète un peu pour pas grand chose quand ça vous concerne.

Adossé juste à coté de toi, ton frère décapsule sa bière avant d’entrer directement dans le vif du sujet … tu te doutais que votre mère partagerait les changements qu’elle a repéré chez toi. Tu essais de donner le change mais ta mère te connait trop bien et ton grand-frère encore plus. Par appel ou visio, tu pouvais encore faire comme si tout aller bien mais plus maintenant. Tu manques de lâcher le verre que tu es en train de laver avant de terminé et d’arrêter l’eau. « oui je suis un peu soumise au stress mais rien qui devrait l’inquiéter … j’imagine … ». Tu te demandes ce que votre mère à bien pu lui confier car tu es persuadé que laia ne lui a rien dit, elle t’a donné sa parole et tu sais que Benjamin, n’a rien dit non plus …  

tu comprends pas pourquoi elle te caches tout ça. t'essayes d'utiliser ta mère, ses inquiétudes en tant que maman, mais river continue de te cacher la vérité. d'un côté t'imagines qu'elle te caches tout ça parce qu'elle pourrait connaitre tes réactions. mais d'un autre, tu penses juste qu'elle t'écartes de tout ça, parce que t'es parti et que pour elle, elle n'a plus vraiment d'intérêt à te raconter ses problèmes. dès que tu vois qu'elle commence à perdre le contrôle, tu te rapproches d'elle, essayes de capter un peu plus son regard ― rien qui pourrait l'inquiéter ? t'es sure ? tu veux pas m'en parler à moi ? quelle question ! elle l'aurait surement déjà fait si elle voulait.

L’eau du robinet est arrêté, tes mains restent mouillées, suspendues au dessus de l’évier. Ton regard est perdu dans le vague alors que les vestiges de cette fameuse soirée de janvier te reviennent. Te reviennent et te tordent le ventre. Tu attrapes finalement le torchon pour t’essayer les mains alors que ton frère se rapproche pour te demander ce qui ne va réellement pas. Tu fermes les yeux brièvement avant de secouer négativement la tête, forçant la barrière du sourire que tu espères assez fin pour paraitre naturel. « ça va je t’assure … ». Tu étais contentes de son retour, plus que tu ne pourrais le lui dire mais tu sais combien il est heureux en Italie. Là bas il semble y avoir trouver un équilibre qu’il lui est favorable. Si tu lui disais, il péterait un plomb, il se sentirait coupable et tout cela tu ne veux pas. Tu veux seulement le meilleur pour ton frère comme il l’a toujours fait pour toi. Il t’a toujours protéger, maintenant c’est ton tour.