Atteint les cieux. La fête en abandon. Cherche le silence. Lui qui l’a tant fuit. Terrasse suspendu. Sur l’un des transats mis a disposition, il trouve place. Attend l’arrivée de la brune. Elle à qui, il a envoyé un message sans réfléchir. Mauvaise habitude. Entre ses doigts, il fait rouler le joint éteint. Éloigné l’appréhension de sa poitrine. L’étouffe pour qu’elle demeure inexistante. Grincement. Annonce la présence. Sans couler un regard vers elle, il dégaine son briquet. Allume le bâton. « T’as été rapide. »

vibrations sur les draps épelle ton nom. toi. comme un écho turbulent dans la poitrine. invitation lancée, trop vite acceptée. comme si dans le fond, le manque attendait d’être rassasié encore. les étages sonnent dans l’ascenseur, énième lumière annonce le dernier étage de l’hôtel. termine la course dans l’escalier. les pas lents, la raison qui mitraille l’esprit. trop tard. porte poussée dans un bruit strident. claque derrière moi. endroit différent et familier à la fois. combien d’fois on s’est retrouvé sur les toits ? - faut croire que j’avais très envie d’fumer. nouvelle toxine. remplace l’addiction qui tourne encore dans la tête. prends place, sur le transat face au tient. - j’tousse même plus maintenant.. maigre sourire, les azurs qui chassent l’ombre avant d’abandonner. les yeux au cieux, pour pas trop m’en rappeler.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

« Juste fumer ? » Discret sourire qui s’évanouit quand elle apparaît face à lui. Seule reste, l’éclat dans ses prunelles. Il prend le temps d’enregistrer l’image. De voir si quelque chose a changer. « T’veux des félicitations ? » Porte à ses lippes, le joint. Braise sous les orbes. Souligne juste la profondeur. Aspire la fumée qu’il contient dans ses poumons, tandis qu’il se penche vers le transat qui lui fait face. Une jambe de chaque côté, tend le précieux pour qu’elle l’attrape.

- c’était ça la proposition, non ? le joint. comme prétexte, juste là pour nous donner une raison d’être ici. parce qu’il en fallait d’autres maintenant. l’envie suffisait plus pour nous donner la légitimité de se retrouver un peu. regard qui se croise. creuse dedans. secondes de trop qui s’écoulent avant d’abandonner. - une médaille. les bijoux ça vaux plus qu’les mots.. haussement d’épaules. l’encens qui se mélange à la brise. herbes cramées entre tes lèvres. attention qui se pose sur le bras tendu. doigts flirt avec le joint sans le récupérer. contact électrique. auriculaire en suspend, laisse la trace d’une caresse à peine perceptible. phalange effleurée, de loin. - tu l’as chargé ? se hissent les yeux, stagnent dans les tiens.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

« Ça et s’voir. » Repense à leur échange. À cette intention de réussir à maintenir quelque chose en vie. Peu importe ce que c’était exactement et ce que ça ne serait jamais. Juste faire survivre le lien, parce qu’il est trop dense pour se tarir. « T’en a déjà un. » Référence à l’ancien. Au passé presque présent. Vers elle, il finit par se pencher pour lui tendre le joint. Et les secondes s’égrènent, alors qu’elle fait durer l’instant. Sur son derme, son doigts s’aventure. Provoque le contact. Volontaire ou non. Sans interrompre l’échange, il arque la tête en arrière. Offre son tatouage en vision, tout en recrachant la fumée en direction de la voûte céleste. Les opales toujours dans les siennes, il revient droit. Eloigne la main tendu de la sienne pour à la place, s’aventurer un peu plus. Entre ses lippes, il positionne le joint, tout en parlant. « Goûte et tu verras. » Effleure sa lèvre inférieur du dos du pouce, avant de relâcher l’instant. De retrouver sa place initiale. « ça c’est arrangé avec l’accident de ton pote ? » Change la conversation. Éloigne les souvenirs.

- mh.. ça vaut pour les deux. l’impatience. curieuse d’essayer. autre chose que d’être nous. ce lien sans nom, sans adjectif assez complexe pour le préciser. assez puissant pour le définir. - tu parles d’ça ? pouce se glisse sous les fins médaillons de la chaîne. elle qui est à moitié dissimulée par le sweat. la soulève légèrement de la pulpe du doigt, quitte le derme. scintille dans le clair obscur d’un croissant de lune. ce que t’as laissé à mon cou la dernière fois. - ouais, mieux que des félicitations. ta présence. toujours sur moi. même quand on se faisait trop lointain. presque mort. couronne d’encre s’écrase quand tu remontes la tête. main quitte la moiteur de mes doigts. pulpeuses s’ouvrent légèrement, viennent accueillir le joint. la surface de tes phalanges. bâton qui vibre discrètement quand ton pouce écorche ma lèvre. tire dessus. les yeux qui s’éternisent dans les tiens. longue bouffée remplie les poumons. brûle la trachée. crache la fumée contre ton profil, brouille vision. - c’est pas mon pote. et, ouais.. ça va. viens m’allonger sur le transat. une jambe qui reste sur le côté, l’autre se plie sur le matelas. - c’était comment ton anniversaire ? tu l’as bien fêté ?

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Brille sous la Lunaire. Il apparaît. Le collier. Le prenant au dépourvu, il tache pourtant de n’en montrer aucun signe. « Tu l’a gardé. » Constatation. Sans forcément demander une réponse. Le joint offert à sa bouche, il reprend place sur le transat. « C’quoi alors ? » Il cherche les informations. Nourrie le lien d’une autre manière. « T’connais Naim. Il avait loué un bateau. » Lui qui fera toujours tout pour lui. Qui toujours, restera. « Passe » Tend une main, mais sans prendre la peine de bouger.

fais rouler la chaîne entre les doigts. pressions fais blanchir les phalanges avant de l’abandonner. fond de surprise dans ta voix. - ouais.. comme presque tout. de toi. déglutis plus lourdement. - tu sais déjà. lui. roméo. évoqué dans la dernière conversation. silence, arraché par le rictus. - ouais, toujours plus. sourire silencieux qui s’étire un peu plus. - t’as kiffé ? joue avec les coutures du sweat. oubliant le joint et la cendre qui s’entasse jusqu’à ce que tu me le rappelles. tête tourne avec nonchalance sur le côté. - non. volontairement sec pour attirer ton attention. - viens l’chercher. gamine. coince le bâton au même endroit où tu l’as laissé. entre mes lèvres.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

« L’fameux. » Celui là même qui connaît Ollie. Ça l’amuserait presque Scott. Cette situation. « Ouais. » Flashbacks. Remplis son esprit, avant de s’éteindre. À elle, sa voix réclame l’objet de la réunion. Une réclamation qu’elle rejette. Prend en bouche le joint. Joue ce qu’elle sait mieux faire : la provoque. De nouveau, il s’extirpe de sa position. Au bout du transat, il se place. Penche sa carcasse en laissant une main prendre appuie sur celui de son interlocutrice. Bras qui supporte son poids. Lui offre assez d’impulsion pour que sa main libre vienne capturer le bâton. Pendant un instant, son visage flotte au-dessus du sien. Croises ses azurs dont il connaît chaque recoin. Caresse de loin leur ténèbres. Entre ses lippes il reprend possession de son poison. Lui permettant ainsi de poser à plat sa paume sur le côté. Court instant. Il finit par le briser. S’éloigner d’elle pour arrêter le flux. Tire une nouvelle latte pour vider sa boîte crânienne. « Satisfaite ? »

- l’fameux, ouais.. aussi féroce qu’toi. dans toute son impulsivité. ma came, l’genre qui sait me garder captive. malice s’empare des rétines. invite à la proximité. celle à qui les transats marquent le frein. envie de tester les limites. les miennes. savoir si vraiment je suis prête, à te revoir sans faiblir encore. énième tentative. pour sauver le peu qu’il en reste. ta paume écrase le matelas, grince sous ton poids. sur le dos, immobile quand je sens ton ombre envahir l’espace vital. détache lentement les lèvres, celles encore collées au joint. libère l’emprise pour que tu récupères ton présent. yeux dans les yeux, silhouette prisonnière entre tes bras tendus. trop vite. avant que tu disparaisses. laisse l’air oxygéner le sang. celui qui coule intensément dans les veines. - ouais. hoche à peine la tête. jambe qui vibre dans la tension. quand le visage paraît impassible. azurs figés vers les astres en points désordonnés. - tu restes jusqu’à la fin ?

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;