Le stress est là, tu relis tes fiches alors que t'évites de passer ta main dans tes cheveux, t'es tiré à quatre épingles pour cette évaluation, cette mise en situation, ce jeu de rôle. Tu ne sais même pas comment l'appeler au final, mais tu sais que c'est côté, que ton professeur va évoluer les performances de chacun de ton adversaire du jour et de toi. La reconstitution d'un procès, avocat de la victime de fait de violence conjugal, ton futur job en soit, parce que tu veux te diriger vers ce domaine, pouvoir défendre les victimes dans des conflits familiaux, que ça soit le mari, la femme ou les enfants, mais surtout les enfants en réalité. C'est ce qu'il te tient à coeur de protéger, ayant eu un ami victime de cela pendant toute son enfance et ayant été impuissant face à cela... Une grande respiration et tu rentres dans la salle que ton prof à réservé pour cette évaluation, remettant un peu ta chemise en place. Le stress te donne l'impression d'étouffer. T'as toujours cette angoisse de te louper alors que tu taffes comme pas possible pour réussir tes études, ton travail à la pâtisserie te rappelant à chaque fois que tu ne désires pas être en bas de l'échelle.

Tu poses ton sac et te fiche sur un bureau à l'avant, tu ne prends même pas le temps de regarder qui peut bien être présent dans la pièce. Moins tu portes attentions aux spectateurs mieux ça sera pour toi. "Axel Reynolds, vous êtes prêt ?" Tu détestes tellement quand on appelle par ton prénom complet, préférant ton surnom, mais tu ne peux pas corriger les professeurs sur cela. Tu t'avances alors pour serrer la main de ton adversaire du jour et permettre aux hostilités d'être lancées. S'en suit alors une bonne demi heure d'argumentation et de contre argumentation de ta part et de la porte de l'autre étudiant, chacun cherchant à convaincre un jury fictif de l'innocence ou la culpabilité de son client. Ton prof finit par vous annoncer que le temps est écoulé et tu ne peux t'empêcher de venir te masser la nuque, sentant le stress retomber, bien que la boule dans le ventre soit toujours bien présente. Reste à entendre les commentaires. Tu t'écartes un peu pour la laisser faire en premier lieu à l'autre, toi, tu vas fouiller dans ton sac pour boire une grosse gorgée d'eau dans ta gourde. T'es alors à nouveau appelé et tu t'approches de la prof pour prendre les remarques, les points à améliorer. T'acquiessse, remercie la prof avant de récupérer tes affaires... C'est la que tu constates sa présence au fond de l'amphi... T'es passé limite à côté de lui sans le voir quand t'es rentré dans la salle ou bien est-il arrivé après ? T'en sais rien. Tu t'avances vers lui. "Salut." Tu sais même pas si il va te répondre, si c'est pas le cas, tu traceras juste ta route.

@Apollon D. Featherington

À l’approche des examens, la plupart des cours se donnent avec de la matière et de la théorie. Tu passes tes journées avachi sur un siège au fond de l'amphithéâtre, pas très chaud à jouer les premiers de classe, même si les études sont très importantes pour toi. Tu bosses dur, tu t’acharnes à rendre des travaux parfaits et à récolter les mentions d’honneur. Le cours prend fin et comme toujours tu restes sur ton siège pour écouter d’une oreille, le cours qui suit. En vrai, tu ne portes pas trop attention, tu restes là uniquement le temps de terminer tes travaux. Tu préfères largement cet endroit à la bibliothèque. Écouteurs dans les oreilles, tu cherches ta playlist du moment lorsque la voix du prof fait écho dans la salle. Axel ? Qui peut bien porter un nom pareil ? Tes orbes sombres se soulèvent sur le pauvre enfant victime de la connerie de ses parents et c’est alors que tu le reconnais. Lui. Un rire sarcastique caresse ta gorge et très vite tu lances la musique afin de te mettre au travail. Entre deux tableaux nutritionnels, tu te concentres sur l’argumentation qui se déroule sur le devant de la scène, étonné de voir que ce mec est capable d’être un minimum sérieux dans la vie. De nouveau dans ta bulle, tu reprends tes notes jusqu’à ce qu’une voix parvienne à ton conduit auditif. Comme t’es le seul planqué au fond de la salle tu devines que la salutation t’es adressée. D’un geste nonchalant, tu tires sur l’un de tes écouteurs, puis lève les yeux en direction de ton interlocuteur. Mine blasés, dégoût dans l’iris tu réponds un simple ‘’ J’peux faire quelque chose pour t’aider, Axel? ‘’ sans déloger tes mirettes des siennes.

Ton test terminé, tu récupères tes affaires pour quitter l'amphi, mais t'es alors surpris par la tête que tu vois installer pas loin de la sortie. Tu repenses aux coups qu'il t'a filer et tu te dis un instant que tu devrais éviter de lui reparler, mais t'es un brin maso parfois, la preuve en est avec la salutation qui franchit tes lèvres. Tu le regardes attendant de voir ce qu'il va faire, te répondre ? T'envoyer chier ? T'ignorer platement ? T'étais persuadé qu'il allait opté pour la deuxième ou la troisième option, mais non. Bien que tu ne sentes aucun enthousiasme dans son attitude et dans sa voix, il te parle. Ok, il te dit pas salut, mais c'est un bon début déjà non ? Par contre, tu grinces un peu des dents quand il dit ton prénom. Axel... Tu détestes celui-ci. "Lex, je préfères." Souffles-tu simplement. "Rien en particulier, juste te saluer." T'hausse un peu les épaules avant de passer ta main dans tes mèches décolorer pour les ébouriffer un peu, t'aimes pas être aussi guinder. "Et peut-être prendre la température savoir si t'as encore envie de me cogner ou pas." Parce que en tant que président de la confrérie dans laquelle il est, c'est mieux si  vous avez au moins une relation cordiale pour pas qu'il soit saoulé à chaque fois qu'il passe à la pfo ou à l'un de vos événements.

Ce mec n’a clairement pas toute sa tête pour venir te causer comme ça, après sa connerie monumentale. Tu n’es pas prêt de lui pardonner sa faute et ce n’est pas parce qu’il est sapé comme un pingouin que ça fait de lui un être intelligent et sérieux pour autant. ‘’ Et je préfère Axel. ‘’ Parce que ça le fait chier et que ça t’amuse. Il n’est pas en position d’argumenter de toute manière. Il reprend et ton sourcil s’arque naturellement. Tu ouvres les paumes dans sa direction comme s’il s’agissait d’une évidence et tu oses un ‘’ C’est fait non ? Tu peux disposer. ‘’ Tu allais remettre l’écouteur dans ton oreille lorsque sa voix résonne à nouveau. Soupir qui s’échappe de tes charnues, ta main vient se perdre dans ta chevelure lisse et propre. ‘’ T’as envie d’bouffer mon poing ? ‘’ Tu demandes, car avec ce genre d'énergumène on ne sait jamais. ‘’ J’suis chaud bouillant, ça se voit non ? ‘’ Si dans la cellule t’a fait un effort pour paraître sociable et ouvert, maintenant il doit faire avec le vrai toi. Pas de mur, pas de façade.

Tu grinces des dents quand il insiste pour t'appeler Axel plutôt que Lex, mais soit, tu ne vas pas insister, tu sais qu'il a déjà une dent contre toi, autant lui laisser ce petit plaisir. Tu ne rajoutes rien sur cela, l'écoutant alors qu'il te laisse comprendre de continuer ton chemin. Il t'avait prévenu après tout, que si on le trahi, il pardonne pas, du genre ultra rancunier, mais t'imaginais pas à ce point. T'hausse un peu les épaules quand il te menace à nouveau suite à ta question. "C'est bon, du calme." Rancunier et du genre violent, super quoi. Un mixte explosif et toi, tu t'en tente de t'y frotter. "Je suis désolé que t'ai pas apprécié la blague, mais je te jure que c'était pas contre toi." T'as déjà tenu un discours similaire lors de votre date, quand il t'a déjà collé un pain dans la figure. "Je pensais vraiment qu'on avait eu un bon feeling et que t'accepterais de déconner avec moi, mais faut croire que je me suis bien planté. Alors vraiment, je suis désolé Apollon." T'es sincère dans tes excuses cette fois, c'est pas comme la dernière fois ou t'avais vraiment la crainte de te reprendre un coup. "Je vais plus te faire chier, je ferais comme si je te connais pas les prochaines fois, comme ça t'auras plus à serrer les poings." T'hausse les épaules et ajuste ensuite ton sac en bandoulière sur ton épaule, t'es pas du genre à t'acharner sur les gens quand ils veulent pas te fréquenter, t'as fini avec les faux semblants, les relations pour le nom et la famille. "T'es un mec bien, dommage qu'on ai commencé à se parler comme ça." Dans un autre contexte, peut-être que t'aurais pu l'apprivoiser un peu et devenir un pote, après tout vous avez tout les deux une passion commune, même si toi, tu te tiens loin du terrain.

‘’ Je suis très calme. ‘’ Il n’a pas dû remarquer ta posture décontractée sur ton siège, à des lieues de celle empruntée lors de votre pseudo date. Muscles relâchés, sans aucune intention de bouger pour le moment, sauf s’il te donne une raison de le faire. ‘’ L’humour au deuxième degré il me semble que tu es passé maître non ? ‘’ Suffisamment pas assez pour comprendre tes nuances. À la différence de bien des gens, tu ne te mets pas à rigoler lorsque tu lâches une plaisanterie. Tu préfères leur laisser croire qu’il s’agit du fond de ta pensée et ainsi les voir disparaître sans avoir à trop forcer. Tu l’avais prévenu dans les capsules, l’humour noir et le sarcasme tu maîtrises. ‘’ Si ce n’était pas contre moi alors c’était contre qui ? ‘’ Bras qui se croisent au niveau de ta poitrine, tu attends une explication valable, car il me semble qu’il n’y avait que lui et toi de part et d’autre de ce mur. ‘’ Déconner ? ‘’ Sourcils qui se froncent. ‘’ Je ne suis pas le genre de mec à déconner comme tu t’amuses à le dire. Me foutre de la gueule des gens lors d’une activité comme celle-ci, encore moins. ‘’ Tu pousses un long soupir, exaspéré. ‘’ Imagine ta connerie si t’étais tombé sur un mec ou un meuf totalement sous ton charme ? T’aurais eu l’air encore plus con qu’à notre rencontre. ‘’ Ouais parce que toi t’en a rien à foutre de l’amour. C’est pas demain la veille que tu vas te coller une étiquette sur le front. Sauf que t’étais prêt à mettre un effort pour le programme. ‘’ T’aurais pu apparaître comme la meuf déglinguée et poilue évoquée lors de notre conversation, je l’aurais mieux prit que ça. ‘’ Même si t’aurais coupé cours à votre lien à la fin de la soirée. T’es trop fier pour paraître avec quelqu’un totalement déglingué et négligé. Lorsqu’il t’annonce être un mec bien, tu te marres. Visiblement, il ne te connaît pas. ‘’ J’suis pas un mec bien Axel. ‘’ Il ne te connaît pas, il ne peut pas dire une chose pareille. Sans plus attendre, tu rassembles tes affaires, il est bientôt l’heure de ton entraînement. ‘’ Dommage que t’aies merdé, ouais. Ça aurait pu donner un truc bien tu sais, si t’avais pas cette aubergine entre les jambes. ‘’ Tu envoies ton sac sur ton épaule, prêt à partir.

T'hausse un peu les épaules. "Personne n'était visé, c'était pour rigoler. T'as jamais fait de pari avec tes potes ?" Le questionnes tu tout simplement, parce qu'après tout tes délires entre pote il doit en avoir, surtout alors qu'il est joueur de foot non ? Tu l'écoutes alors que clairement il te dépeint comme un sale con, après c'est peut-être un peu ce que tu es. "Tu l'avais dit toi même au début, tu cherchais pas l'amour, t'étais là pour tester le truc tout simplement. Si t'étais là pour trouver la femme de ta vie, clairement je n'aurais jamais accepté le date." T'es pas non plus con à ce point, t'aurais coupé court à votre capsule. "Tu veux pas essayé de prendre les choses un peu à la légère et pas imaginer le pire ?" Vraiment, trop prendre la vie au sérieux ça apporte rien de bon et quand il aura la cinquantaine voir peut-être même déjà avant il regrettera de ne pas avoir profité de sa jeunesse pour faire des expériences. Tu ne peux réprimer un petit rire à sa remarque, qu'il aurait préféré te voir en gonzesse poilue et moche qu'en mec. A croire que ce mec est réellement homophobe pourtant tu tentes quand même de lui faire un compliment. Compliment qu'il rejette en te balancant encore une fois ton prénom en pleine gueule. T'hausses les épaules avant d'afficher un petit sourire en coin. "Donc t'as quand même apprécier me parler !" Tu prends les miettes qu'il te donne, après tout t'as pas besoin d'éloge ou quoi que ce soit d'autre pour flatter ton égo, t'es très loin de tout ça même si parfois il peut être mal placé.

Des potes, il faudrait déjà que tu en aies une collection et que tu t’amuses à traîner avec eux pour faire ce genre de connerie. Tes délires ne consistent en rien à ce genre de blague pourrie. Autant Nemo est capable d’aller loin dans l’imbécilité, il sait qu’il y a des limites à ne pas franchir et l’un comme l’autre, vous êtes trop fier pour endosser le rôle d’une donzelle. ‘’ Jamais aussi nul que les tiens visiblement. ‘’ Tes pari généralement, servent à te pousser toi-même ou à faire chier quelqu’un comme Sybil par exemple. ‘’ Au moins t’as un semblant de conscience. ‘’ Tu hausses simplement les épaules, mais rien ne sera jamais assez pour effacer son affront. ‘’ Dans d’autres circonstances, peut-être. ‘’ T’es un mec sérieux dans la vie. Est-ce que tu regrettes ton choix ? Non. T’as pas l’impression de ruiner ta vie en étant à fond dans les études et dans le sport. Tu fais ce que tu aimes et si ça ne plaît pas, tu retiens personne. Voir le bon côté des choses ne se résume pas à faire ce genre de connerie et être le bouffon de service. Sac sur l’épaule, tu te prépares mentalement à rejoindre les vestiaires. ‘’ J’irais pas jusque là. ‘’ T’as fait des efforts surtout, pour socialiser et de toutes tes capsules, elle était la moins ennuyante. ‘’ Prendre la vie avec un peu plus de sérieux ne va pas de tuer. ‘’ La réplique est valable pour les deux. Il te parle de t’amuser et toi tu lui conseil de se prendre un peu plus au sérieux. Neverland existe que dans l’imaginaire, il faut savoir grandir. ‘’ Ils repêchent dans l’équipe si jamais. ‘’ Ça pourrait être marrant.  Pour quelqu’un qui aime jouer, il devrait s’y risquer.

Prendre la vie au sérieux, il te parle comme si tu ne savais pas ce que s'était alors que c'est très loin d'être le cas... T'as été trop sérieux avant, tes parents te poussent trop à l'être encore et au final tout ça s'est surtout de la rébellion contre eux. A Amsterdam tout était plus concret, cela les faisait chier en temps et en heure, parfois un peu plus que d'autre surtout quand ils devaient allonger des billets pour acheter le silence de quelqu'un. "Tu me connais pas pour dire ça." En même temps ici sur Boston, il y a que quelques personnes qui peuvent témoigner du sérieux dont tu faisais preuve avant, du gamin qui faisait mine d'être parfait en tout sauf en sport, parce que s'était le seul truc ou t'as jamais excellé, mais t'étais studieux, sage, tu ne faisais jamais d'histoire. Tu rentrais parfaitement dans le moule que papa et maman avait crée pour toi. "Sans façon, je suis certain que t'as pas envie de te farcir encore plus ma tête." Il t'aime pas alors tu ne vas pas lui donner une raison de plus de le faire. "Sauf si tu disais cela pour que je me ridiculise." Après tout, tu lui avais dit dans votre caspule que le sport et toi, ça faisait deux. T'as certes commencé à courir avec Cheslea, mais t'es loin d'avoir déjà choppé une bonne endurance ou encore un bon cardio. "Mais si c'est un moyen pour que tu me pardonnes, pourquoi pas. Le ridicule ne tue pas." Et si ça peut au passage faire chier ton père parce que tu t'es ridiculiser en public sur quelque chose dont il te sait lamentable, pour sur que ça te motivera encore plus de le faire.