fatigue camouflée par le maquillage discret mais efficace. quelques heures de sommeil par-ci pour beaucoup d'heures de travail par-là. préoccupations multiples qui te mènent la vie dure, empêchent la pensée. encore une journée de travail chargée, que tu quittes plutôt satisfaite. t'as décidé de laissé la fermeture à quelqu'un d'autre pour rentrer chez toi et faire un coma devant la télé. tu sais que tu seras toute seule ce soir car reese t'as prévenu hier de son absence. marches montées deux par deux pour arriver jusqu'à chez toi au plus vite. temps d'arrêt marqué lorsque tu arrives sur le palier de la porte. — qu'est ce que tu fou ici? fronces les sourcils en le regardant. tu le détail pendant plusieurs secondes. c'est bien lui devant toi, roméo. tu soupires, agacée de sa présence non désirée devant ta porte d'entrée de laquelle tu n'oses même pas t'approcher.

s'il y a bien une chose à laquelle tu ne t'attendais pas, c'est de voir roméo sur ton pallier. à quelques mètres de chez sa soeur. c'est le visage fermé que tu accueilles sa présence. il n'est pas le bienvenu et tu lui fais savoir sans attendre. — c'est pas mon problème hausses les épaules alors que son regard brave le tien. il se rapproche, près, trop près. franchis la limite du raisonnable et de l'intime. le poignet entre sa main alors qu'il sort la carte de la menace. — me touche pas! dis-tu avec virulence alors que ton poignet cherche à se libérer de ses doigts. — réponds, qu'est-ce que tu fou ici? il s'imaginait quoi ? que t'allais l'accueillir à bras ouvert, tomber à ses pieds les yeux en coeur? trop peu pour toi. tu l'affrontes autant qu'il le fait, le repousse pour inverse la tendance physique et te retrouver devant la porte de chez toi. — alors quoi? j'dois t'inviter à entrer et qu'on s'fasse un date autour d'un verre de vin là ?! référence à l'une de vos rencontres, chez lui.

il y quelques mois maintenant qu'il a choisi de se barrer. en connaissance de cause, bafouant en un geste absolument tout. vous, si tant est qu'il y ait eu un jour un vous. mais te laissant digérer le coup de ton agression. réaction sur laquelle tu n'aurais jamais misé un sous si l'on t'avais questionné à ce sujet. et le revoilà, alors que les semaines ont passés et que les blessures sont pansées, venir rouvrir la plaie. — tu sais pas pourquoi t'es là affirmes-tu, la voix claire et plus posée tout en le regardant de bas en haut, une once de dédain largement perceptible. tu fronces légèrement les sourcils, soupire et te tourne pour finalement ouvrir la porte de chez toi. quelques secondes à hésiter avant de franchir le seuil de la porte puis te retourner vers lui pour le tirer à l'intérieur. tu peux être mauvaise, mais le but n'est pas de le mettre en froid avec sa soeur, tu ne t'abaisserais pas à ça. — j'veux rien de plus. c'est toi qui est là, c'est à toi que je devrais poser cette question. sac à main et manteau dont tu te délestes, accrochant le tout à leurs places habituelles. — alors, roméo, tu veux quoi d'plus ? tu quittes l'entrée dans la pénombre et passes la porte pour accéder au salon, sans l'inviter à te suivre mais tu te doutes qu'il le fera.

colère qui grimpe mais que tu canalises. tu pourrais lui coller ta main dans sa figure, mais à quoi bon? qu'il croit que t'es qu'une pauvre tarée qui en a encore quelque chose à faire de lui ? jamais de la vie. tu préfères ravaler l'envie de te venger plutôt qu'autre chose. trop pleine de fierté pour s'abaisser à ça. tu le suis du regard, il est l'aisance à proprement parler. — tu l'as déjà dis par message ça. tu crois que t'excuser en vrai ça va m'faire retomber dans tes filets? un léger rire s'extrait d'entre tes lèvres. tu n'es que plus provocatrice lorsque tu sais que tu es en position de force. — alors dis moi roméo, pourquoi j't'ai manqué? tu te laisses tomber dans le fauteuil en face de lui. talons aux pieds que tu ôtes pour venir regrouper tes jambes sur le côté et te pencher sur l'accoudoir en sa direction.

— le seul responsable d'un échec ici, c'est toi. piquante pour venir contrer ce qui pourrait ressortir de manière plus susceptible. t'es pas responsable de l'échec de quoi que ce soit et tu ne le laisseras pas te cracher ça si facilement au visage. regard qui suit ses gestes, découvre le paquet de cigarettes puis celle qu'il brandit fièrement entre ses lèvres. — j'te sauve le cul abruti. parce que le laisser dans le couloir n'était bon pour personne. si toi tu te foutais que la vérité de votre relation éclate un jour devant giulia, lui par contre n'était certainement pas du même avis. — et quand bien même, si j'voulais réduire la distance, ça t'poserais problème peut-être? tes yeux soutiennent son regard, persiste à vouloir avoir le dernier mot, l'ascendant.