C'est comme revivre. Un retour à la réalité qui fait autant de bien qu'il fait mal. Mal, pour cette gêne vis à vis de Maze qui ne le quittera probablement avant quelques jours. Pour tous ces mensonges qu'il donnera sans scrupule à quiconque l'interrogera sur son état. Mal, parce que ça le hante un peu plus à chaque fois. Cette sensation qu'une partie de son âme l'a quitté ce jour-là et qu'il ne la retrouvera jamais. Le temps guérit bien des choses, mais pas ça. Il commence à s'en rendre compte Jonah, se voilant la face en continu plutôt que d'affronter les problèmes. Les rendre réels. Faible sourire qui se dessine sur ses lèvres lorsqu'elle le prend dans ses bras et s'excuse. Deux fois. Geste apprécié qu'il ne comprend, quand ce serait plutôt à lui de s'excuser, encore et encore. — Ouais... grâce à toi. Regard qui cherche timidement le sien, sa façon à lui de la remercier avec sincérité. Il s'en veut autant qu'il lui est reconnaissant. — Donne moi encore une minute. Et après, il se remettra sur ses jambes. Et après, ils pourront reprendre la route et laisser cet incident au passé.

@Maze Faulkner

(( tw : crise de panique / @Jonah Blum )) Une part de moi se sentait fautive, de t’avoir poussé à vivre ou à revivre une situation comme celle-ci. D’ordinaire, nos moments étaient toujours de bons augures. On se sentait vivant, enjoués, souvent désinhibée par l’ambré qui coulait dans nos veines. La randonnée semblait être une bonne idée pour expier un peu nos péchés, mais au vu de l’état dans lequel je t’avais mis, je redoublais d’efforts pour t’aider sans sombrer. — Grâce à nous. Que je corrigeais, enfin debout. — C’était un travail d’équipe. Et c’était ta volonté plus que ma voix qui t’avait réellement aidé. — Tout le temps que tu voudras. Je marchais un peu en rond devant toi, pour me dégourdir les jambes après être resté accroupie face à toi. — Tu préfères continuer ou rentrer ? Moi, j’étais d’accord pour tout, tant que tu te sentais suffisamment en confiance pour me voir agir comme d’ordinaire.

Elle peut essayer autant qu'elle le veut, aussi bienveillants soient ses mots, il ne le se laissera pas convaincre Jonah. Que ce n'est rien. Qu'il a bien agi, suffisamment pour s'en sortir. Ce n'est pas ça qu'il appelle équipe, non. Il n'en a aucune envie. Et encore moins que leur amitié naissante ne résume à ce malencontreux incident. Alors il ne répond rien, préférant jouer la carte du silence. Parce que c'est pour le mieux. Profitant des quelques secondes suivantes pour se vider l'esprit et retrouver l'équilibre intérieur. — C'est peut-être mieux qu'on fasse demi-tour. Qu'il répond en se redressant, attrapant son sac à dos au passage. Pas d'humeur à faire semblant. Continuer la randonnée en sa compagnie n'aurait rien d'amusant ou de rafraîchissant, au contraire.

@Maze Faulkner

(( tw : crise de panique / @Jonah Blum )) J’essayais tant bien que mal de t’aider, pour autant, tu semblais prendre la bonne décision. — T’as raison, ton choix est le mien. Parce que mes mots étaient sincères, même si tu semblais mal vivre cette accro. Je pouvais certainement le comprendre, bien que je n’aie jamais vécu une situation similaire. Je t’offrais un bref sourire, alors qu’on prenait la route qu’on avait empruntée quelques minutes auparavant. — Tu voudras qu’on réitère l’expérience une prochaine fois ? Bien que peut-être tu ne voudrais plus me voir après ça, de mon côté, j’étais tout à fait capable de retenter, même si cela se soldait par un "échec".

Le pire étant passé, il ne lui reste plus qu'à faire semblant devant Maze. Que tout va bien, que c'est déjà oublié et qu'ils peuvent de nouveau discuter de tout et de rien quand en réalité, il voudrait s'enfouir sous terre et ne plus jamais avoir à la regarder dans les yeux. Il est gêné, embarrassé mais malgré tout il garde la face. Parce que c'est ce qu'il fait depuis des mois. C'est ce qu'il a toujours fait. — On peut ouais. Ça ou autre chose, c'est pas ce qui manque dans le coin. Dans six mois peut-être... voire un an. Là tout de suite, il a tout sauf envie de réitérer l'expérience. Mais ce dont il a encore moins envie, c'est de décevoir Maze davantage que ce qu'il n'a déjà fait.

@Maze Faulkner

(( tw : -- / @Jonah Blum )) Nous nous connaissions encore peu, dans le fond, mais ça n’empêchait qu’en peu de temps, tu t’étais immiscé dans ma vie, jusqu’à avoir une réelle place. Je ne pourrais jamais réellement savoir la multitude des pensées qui traversaient actuellement ton esprit, mais une chose était sûre, jamais je ne te traiterais différemment. — On se redira ça et si l’envie te revient, tu me le diras. Descendant doucement une pente assez enclavée, j’ajoutais : — Se retrouver chez moi et picoler, c’est aussi une très très bonne activité, ça va d'soi. En souvenir à des échanges légers, à la base de notre amitié. — J’ai toujours 8 petites bouteilles d’eau remplie de vodka à vider. Tu aurais vu la tête de mon frère quand je lui ai montré, je ne sais pas s’il me détestait ou s’il était fier de moi. Haussant doucement les épaules, je riais doucement, retrouvant ma bonne humeur.

Malgré ce qui vient de se passer, malgré l'ambiance complètement pétée par sa faute et surtout malgré cette gêne qui l'habite, il est reconnaissant Jonah. Envers Maze pour être soit la personne la plus géniale qu'il ait rencontré, soit une très bonne actrice. Non, parce qu'elle semble si détachée de la situation, à lui proposer une cuite pas même dix minutes après sa crise. Et la facilité, la légèreté avec laquelle elle s'adresse lui arrache in fine l'esquisse d'un sourire. — Si c'est une invitation, je serai ravi de t'aider à les vider. Parce que c'est ce qu'ils savent faire de mieux en fin de compte, lorsqu'ils sont ensemble et même lorsqu'ils ne le sont pas. — Histoire de rendre ton frère encore plus fier. Ou plus vénère.

@Maze Faulkner