Date Aladdin & Aurora
• Depuis la fin des capsules elle oscille entre impatience et appréhension, une dualité qui a manqué de lui faire perdre la raison, bien que depuis qu’elle est à Boston, elle a appris à la gérer, l’ambivalence. Mais pour ce rendez-vous, son esprit s’est rendu un peu fou, car il est simple de parler avec un inconnu, de se trouver des points communs, les mêmes espérances et les possibles passions, en revanche pour qu’elles deviennent réalité… Ca peut être compliqué. Rendre le fantasme vrai, le retour sur terre, c’est douloureux qu’il peut s’avérer. C’est ce qui la perturbe tandis qu’elle achève de se préparer, le fait que tout peut arriver. La crainte de ne pas savoir sur qui elle va tomber. Quand la grande révélation sera faite, ce qu’il va se passer. Il n’y a qu’un pas entre le rêve et le piège, elle le croit.

Mais ça ne l’a pas empêché d’arriver en avance, de s’être annoncée et d’avoir pris possession de la chambre qui leur avait été désignée. Et dans l’attente, elle a repris petit à petit confiance, de fait elle s’est préparée, a retiré ses vêtements, passé un déshabillé de soie, justifiant un instinct pudique que détient Ellie et ne concordant pas avec Ophélia.
A présent, elle observe les couleurs, imagine d’avance celles qu’elle va utiliser en premier, réfléchis à ce qu’elle va pouvoir dessiner, jusqu’à ce que dans son dos se manifeste sa présence. Elle inspire longuement après avoir entendue la porte se refermer derrière lui, mentalement, elle compte jusqu’à trois, le temps nécessaire pour se dire qu’elle ne peut pas être déçue, la connexion existait, même sans l’avoir vu. « Bonsoir. » pas encore retournée, finalement, son compte à rebours, elle éprouve le besoin de le faire encore un peu durer.  

> @Jared O'Connell

Date Aladdin & Aurora
• Un décompte silencieux, un tantinet licencieux qui découle de son rythme cardiaque accéléré tandis qu’elle hésite toujours à se retourner. Finalement, c’est peut-être l’appréhension qui a gagné. Mais dans cet instant aphasique qu’elle s’octroie, elle capte son attention, ressent son regard sur sa silhouette dénudée lorsqu’il prononce d’une voix caverneuse son « Bonsoir » accueillant la morsure d’un frisson qui l’empêche de bouger.

Alors son visage s’incline vers le morceau de tissu qu’il dépose, peu surprise par son geste, car cette nuit, la nudité est de mise, nul doute que l’impudicité aussi. « J’ai envie de jouer. » Un soupir s’échappe des lèvres de la brune, intriguée par ce qu’il s’apprête à proposer, ce n’est même pas d’un millimètre qu’elle se permet de bouger, « Garde le silence si tu peux. » Un murmure ... Comme s’ils avaient déjà trop parlé durant les capsules et qu’à présent ce n’était plus utile de continuer. Les promesses quant à cette soirée, elles ont déjà été articulées. Quelque part, elle consent à se taire parce que l’idée lui plaît.

Et lorsqu’elle éprouve ce faible éraflement sur son flanc, un autre soupir vient mourir sur sa bouche. Surprise tandis qu’il retire la soie qui la sanglait, elle observe ses mains, fortes, à chaque extrémité de la ceinture qui la font doucement remonter. Au niveau de ses paupières, il marque un léger temps d’arrêt, néanmoins avec son silence, elle l’autorise à lui retirer la vue. Plongeant la tête la première dans ses travers de fille perdue.

Elle use de plusieurs secondes afin de s’habituer à cette nouvelle obscurité, avant de se retourner vers lui, du moins elle l’espère. Ses paumes se font chancelantes pour se poser sur ses avant-bras, si bien qu’une dizaine de questions s’attèlent à venir ébranler sa confiance. Mentalement, elle se conditionne, elle se convainc de lâcher prise, de ne pas avoir peur, de croire que les participants au Love is Blind ont été trié, qu’elle n’a rien à craindre de celui qu’elle rencontre à moitié. De fait ses doigts remontent avec lenteur afin de trouver l’ovale de sa mâchoire, en hauteur. Elle sourit, constatant qu’il n’avait pas menti sur sa grandeur, son pouce accrochant sa lèvre inférieure, avant de continuer son exploration, devinant sous ses empreintes, son expression. Et comprendre que lui aussi est dépouillé de la vision. S’ils devaient se fier précédemment à leurs voix, ici, c’est à la faveur du toucher qu’ils vont chercher à s’apprivoiser.

> @Jared O'Connell