fast times

and fast nights

✧ no time for rewrites, we couldn't help it. give me a second to forget I ever really meant it

Cette soirée est étonnamment longue... J'ai rejoins papa à Las Vegas pour le week-end. Il m'avait prévenue qu'il y allait pour le boulot mais j'avais bêtement espéré que ça ne prendrait pas trop longtemps. Je ne l'avais pas vu depuis Noël, entre ses déplacements, mes cours et la distance qui nous séparait, je ne pouvais généralement le voir qu'en visio. Alors pour une fois, j'ai tenté ma chance. Mais voilà que je me retrouvais toute seule dans cet immense casino. C'est sûr qu'ici, ça n'a rien à voir avec celui que nous avons à El Paso. C'est plus grand, il y a plus de jeux, plus de machines, plus de paillettes. Mais je trouve que le notre a plus de charme à sa façon. Ici, l'ambiance est trop guindée, trop froide à mon goût. J'ai bien quelques jetons pour faire passer le temps mais je ne suis pas vraiment d'humeur. Dommage que Maman soit restée à Calgary, ça m'aurait fait de la compagnie. En plus, les talons que j'ai aux pieds me font souffrir le martyre. Je scrute l'heure sur mon téléphone, espérant recevoir un message mais toujours rien. Alors, soupirant d'ennui, je me pose sur une machine à sous libre et insère machinalement un jeton. Les symboles défilent sur l'écran et oh ! Quelle surprise ! C'est perdu. Je ne m'attendais pas à grand chose d'autre de toute façon. Mais je n'ai clairement pas envie de passer ma soirée assise là. En quête d'une distraction, je regarde les gens autour de moi. Puisque mon père ne semble pas se libérer, je pourrais peut-être me trouver de la bonne compagnie. Et justement, il y a ce petit croupier aux cheveux bouclés un peu plus loin qui est très sexy dans son petit gilet rouge. Les lunettes qu'il porte lui donne un petit charme qui ne laisse pas indifférent vu le nombre de femme en train de minauder à sa table. Un peu plus loin, un serveur aux cheveux blonds avec un air un peu viking et des muscles qui transparaissent sous sa chemise déambule avec un plateau rempli de flûtes de champagne. Quel heureux hasard, on dirait bien que j'ai soif moi. J'allais me lever quand une voix à côté de moi me fait sursauter. Je souris face à son agacement et manque de lui répondre que de toute façon, ces machines là ne sont pas faites pour nous faire gagner de l'argent mais me mord la lèvre juste à temps en me rappelant que ma famille se fait aussi de l'argent avec ces trucs là. Pas de chance, malheureux aux jeux, heureux en amour comme on dit. Je suis sûre que vous pourriez vous amuser deux fois plus si vous tentiez la roulette. Quoi ? Non je lui ai pas montré la table du croupier aux cheveux bouclés. Enfin, si peut-être. Mais peut-être bien que je vais y aller moi aussi. Et je vais accidentellement faire un détour pour me prendre du champagne.

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En partenariat avec le casino ? Je me mets à rire doucement en me rendant compte qu'effectivement, je marchais un peu sur les platebandes des vrais employés. En plus, dans un casino qui était littéralement en train de me voler ma soirée avec mon père. Oh, je peux vous assurer que non. Si j'avais eu le choix, je ne me serais même pas retrouvée ici. Mais puisque j'y suis autant essayer de faire passer le temps. C'était ça ou mettre le feu à cet endroit. Mais même pour moi, c'était un peu extrême comme moyen pour écourter la soirée. Mais visiblement, la roulette n'avait pas l'air d'intéresser la rouquine. Faire un tour au bar ? Pourquoi pas ? Je jette un autre coup d'oeil à mon téléphone, envoie un énième message à mon paternel pour lui demander où il en était, même si je le connaissais suffisamment pour savoir que je n'aurais pas de réponse avant qu'il ait terminé et que par conséquent, le harceler de SMS ne servait strictement à rien. Je pouvais bien m'accorder un ou deux verres. Oui, c'est pas une mauvaise idée non plus. Si vous êtes aussi condamnée à passer la soirée avec vous même, je veux bien vous accompagner si ça ne vous dérange pas. C'est vraiment trop triste d'être seul dans un casino, ça ne devrait être permit que pour les accros au jeu, et encore...

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Sans plus traîner, nous voilà à nous diriger vers le bar. Je n'ai jamais été quelqu'un de réservé, mais ce serait mentir que de dire que j'ai l'habitude de boire des verres avec des inconnues. Si on exclu les soirées étudiantes... Nous nous installons au comptoir et voilà qu'elle me demande de me présenter et en même temps comment je me suis retrouvée là. Évidemment. Mira Morterero, enchantée. Par chez moi, j'avais tendance à ne pas donner mon nom de famille, mais ici, à moins de tomber sur une texane, personne ne connait mon patronyme. Et bien, disons qu'une personne qui m'est très chère et à qui je ne sais pas dire non m'avais promis une soirée et qu'au final, je me retrouve abandonnée avec moi-même pour une question de business. Bon, tâchons de ne pas gâcher l'ambiance avec des jérémiades. Mais bon, je ne vais pas perdre ma soirée pour autant. Et vous alors ? Le barman vient enfin s'occuper de nous et je commande un mojito. Grand classique, mais pour tout bar digne de ce nom, c'est un cocktail inratable. J'en profite même pour lui glisser un billet en guise de pourboire dans la poche de son veston en lui lançant un petit sourire aguicheur. On ne perd pas les bonnes habitudes.