Une robe rouge ne camoufle rien de mes formes généreuses, alors que le premier arrêt organisé par le Comité nous emporte Matthieu et moi au sein d’un magasin de lingerie. Depuis qu’une voiture est venue nous chercher l’un comme l’autre, je n’ai ni osé poser mes yeux de jade ni osé murmurer une seule parole à l’attention du seul homme provoquant tant d’émoi en mon être. Nous sommes désormais seuls, lui et moi, dans un décor aussi coquin que beau, décoré tout spécialement pour la fête des amoureux. J’ose effleurer de la dentelle de mes doigts fins, et mes joues virent entre carmin et tomate. Tu as déjà... Je ne sais pas quelle mouche me pique, ni d’où me vient ce culot alors qu’enfin, je me permets de le regarder droit dans les yeux, l’émotion faisant alors trembler mon corps. … offert de la dentelle à une femme ? Je veux dire… en tant qu’homme sublime, tu dois crouler sous les demandes. Mais… et si tu en choisissais une pour moi ?

Je crois que mon cœur et ma raison se sont barrés sans demander leur reste alors que Matthieu, lui, me demande s’il doit être sincère. Sincérité que je réponds d’une voix presque murmurante tant je crains de la réponse. De toute évidence, l’héritier a eu une vie amoureuse bien plus remplie que la mienne, qui me donne l’impression de n’avoir rien vécu du tout, hormis l’excellence de la danse. La compétition, l’exigence, voilà ce qui a peuplé ma vie sans aucune retenue. Tu as dû avoir les attentions de nombreuses jeunes demoiselles aux courbes généreuses, j’en suis certaine que je réponds en réprimant mes larmes et ma timidité. Très bien, puisque je n’ai que cela pour me défendre, je vais y aller franco, quitte à vouloir me cacher dans un trou de souris la seconde qui suivra… je le contourne doucement et choisis quelques pièces qui correspondent à la description qu’il vient de me faire pour mieux me dissimuler derrière un mannequin qui ne laisse entrevoir que mon visage et non le reste de mon corps. Fort bien… voyons voir : cette robe est donc de trop. Je dézippe doucement le vêtement qui cachait la lingerie déjà présente contre ma peau et effectue des mouvements d’une rare grâce, laissant entrevoir l’une de mes jambes délicieusement galbée. Ma robe se retrouve bientôt à même le sol, ainsi que la culotte presque transparente que j’avais choisie pour l’occasion. Je fais glisser l’ensemble de porte-jarretelles contre le mannequin en couvant Matthieu d’un regard aussi puissant qu’une éruption volcanique. La pièce de lingerie glisse bientôt contre ma peau et je l’enfile en laissant deviner la chose à l’homme me faisant face, ne dévoilant pas assez pour qu’il se lasse, mais suffisamment pour faire naître en lui un sentiment de désir intense. Le porte-jarretelles est en place, mais il manque un choix de string. Et bien Monsieur d’Harcourt ? Je l’invite à choisir lui-même la pièce lui plaisant le plus. Je crois que tout en moi crie que je veux qu’il me veuille. Moi. Personne d’autre et surtout pas toutes ces femmes qui ont gravité et gravitent hélas toujours autour de lui.