Le coeur meurtri, la tête de Némo sur ta cuisse, tu ravales ses larmes qui ne menacent sans cesse de couler, dévaler ces joues devenues si creuses par la maladie. La teint blafard, le nuit camoufle ces traits fatigués, mais ne peut réellement cacher ta dévastation. Il fallait prendre cette décision, il le fallait, et ça même si ça te déchire de l’intérieur. Aidan, tu l’aimes plus que tu ne peux quiconque sur terre et pourtant, te voilà de nouveau célibataire. Il te remerciera le jour venu, il comprendra t’es certaine, enfin peut-être pas tant que ça. En attendant tu va trouver refuge chez ta meilleure-amie. Arrivée en bas, tu sonnes et montes jusqu’à chez elle.

les semaines se suivent et se ressemblent. rares sont les moments où ta vie ressemble à une routine mais depuis le début d'année, c'est le cas. un semblant de stabilité s'installe entre les cours, ta vie relationnelle et tes rendez-vous médicaux. entre ton traitement hebdomadaire et tes rendez-vous chez le psychologue, tu es assez souvent à l'hôpital. et puis, il y a les dialyses de ta meilleure amie aussi, auxquelles tu assistes dés que tu peux être là. tu sais bien que ça n'est pas toujours simple, pour l'avoir subit pendant des années alors tu tiens à être présente au maximum pour elle. aujourd'hui, il semble qu'elle ait besoin de toi, mais pas pour ça et tu ne sais pas pour quelle raison exactement. forcément, tu l'accueilles chez toi les bras ouverts. la sonnette retentit et tu t'empresses d'aller ouvrir à capucine. visage livide et corps amaigri. tu fronces légèrement les sourcils, étonnée par la mine décomposée qu'elle présente. tu avais compris que quelque chose n'allait vraiment pas, mais tu n'avais pas mesuré l'ampleur des dégâts. tu te décales pour la laisser entrer et sans dire un mot, tu refermes la porte derrière elle. tu n'oses même pas la serrer dans tes bras, tu serais presque déstabilisée de la voir comme ça tellement c'est inhabituel qu'elle laisse transparaître ses émotions. — raconte moi tout.. souffles-tu en passant ta main dans la sienne pour venir l'accompagner à s'installer dans le canapé.

Cela fait un moment que tu y penses, que tu te dis que c’est la meilleure des solutions, lui rendre la vie plus facile. Mais avant, cela demande de passer par la case douleur atroce. Quoi que t’es en train de douter de ce qu’il peut réellement ressentir, lui qui n’est devenu qu’un colocataire. Seules les photos dans votre appartement peuvent attester de votre heureux mariage passé. Des fois, tu te demandes comment vous en êtes vraiment arrivés là. T’aimerais faire demi tour, mais t’as peu d’espoir en la vie. Carcasse qui suit la brune jusqu’au canapé, tu viens doucement t’y asseoir. ❝ J’ai quitté Aidan… voix basse, tu sembles marquer une pause, pause douloureuse qui se terminera en sanglot une fois la phrase achevée. ❝ Il ne s’y est même pas opposé. C’était ce qu’il semblait attendre.

loin de te douter de l'annonce que ta meilleure amie va te faire, tu restes préoccupée par son état dans tous les cas. elle a vraiment une mine horrible, et même si tu ne lui diras pas, tu le pense très fort et ça t'inquiète. tu l'entraines avec toi pour que vous vous installiez dans le canapé et tu n'as pas besoin de prier capucine pour qu'elle te fasse sa révélation. tu te figes un instant, abasourdi par ce que tu viens d'entendre. si il y avait bien une chose à laquelle tu n'aurais pas pensé, c'est bien ça. ses larmes dévalent ses joues et tu ne peux t'empêcher d'avoir toi aussi une immense peine qui t'envahit. ta main se pose sur la sienne, tu ne veux pas être trop brusque et la prendre dans tes bras, tu connais ton amie et son adoration pour les gens tactiles. — comment ça c'était ce qu'il attendait ? il t'as dit quoi ? ton pouce caresse doucement le dos de sa main. — attends mais capu, pourquoi t'as fait ça ? il s'est passé un truc ? t'as peut-être loupé un épisode puisque là comme ça, tu comprends pas ce qu'il s'est passé pour qu'elle décide de quitter aidan.

abasourdie, tu ne réponds rien aux paroles rapportées de capucine. tes yeux sont grands ouverts, choquée de ce que tu entends et que tu n'imaginais pas un seul instant qu'il puisse se produire. à ce stade, plus aucune de tes paroles ne pourraient être réconfortantes. tu lâches la main de ton amie pour venir la prendre dans tes bras. doucement, tendrement, son étreinte resserrée contre la tienne quelques minutes. lorsque tu la lâches, tu viens récolter les larmes qui coulent sur ses joues avec tes pouces, tes mains maintenant son visage. — je crois qu'il a réagit par fierté capu. il est blessé, il a pas réfléchi. il comprends pas ce que tu traverses et.. c'est plus simple pour lui de te rejeter que de courir après toi.. tu pèses tes mots, espérant ne pas vexer ton amie. — je comprends ta décision.. soupires-tu en relâchant son visage. tu te réinstalles en tailleur dans le canapé, faisant toujours face à la brune. — tu sais bien que j'aurais fais pareil. alors tu ne vas pas la critiquer sur son choix, au contraire, tu seras la pour la soutenir, aussi longtemps qu'il le faudra. tu tapotes sur le bas du canapé, appelant nemo pour qu'il vous rejoigne. la boule de poil accoure et tu l'aides à monter, l'installant entre vous deux.

T’es en train de te demander ce qu’il te reste encore pour tenir bon… pas grand chose, à dire vrai, tu penses même que t’as tout perdu et ça volontairement. Tu t’écartes de ta famille, de tes amis, de ton couple, tout y passe. C’est ce que tu fais à chaque fois, tout gâcher pour protéger. Étrange façon de procéder, mais c'est ce qui semble néanmoins le mieux fonctionner. On t’en veut toujours pour tes décisions, mais elles ne sont pas irréfléchies, malgré ce que l’on peut dire. T’en souffre plus que ce que tu peux laisser transparaître. ❝ Non, je ne pense pas… Mais c’était ce que je recherchais après tout … ça fait juste mal… Entre tes plans que tu fais sur la comète et la réalité, le moment venu, c’est différent. Visage que tu viens continuer à essuyer une fois qu’Ana relâche son étreinte, tu es persuadée d’avoir pris la bonne décision. ❝ Je sais … on fonctionne de la même manière, on détruit pour mieux préserver. Quelle ambivalence … Némo appelé, Némo vite arrivé pour obtenir toutes les caresses dont il désire, posant sa tête sur l’une de tes cuisses.

la tristesse de ta meilleure amie t'inondes d'émotions. tu ne pleures pas mais si tu te laissais aller, c'est sûr que cela arriverait. elle a l'habitude capucine, de te voir pleurer, mais cette fois tu n'as pas le droit du tout et tu t'en voudrais si ne serait-ce qu'une larme coulait. tu écoutais ton amie et avec une tendresse infinie tu l'avais pris dans tes bras quelques secondes. tu secouais la tête à ses mots. qui mieux que toi pouvait ressentir exactement les mêmes choses qu'elle? à sa place, bien sûr que tu aurais quitté ton bien aimé en pensant le protéger. vous êtes toutes les deux montées à l'envers, persuadées que pour protéger il faut s'éloigner. prendre des décisions à la place des autres n'étaient pas la meilleure chose à faire non plus, mais tête baissée, c'était fait. — tu restes ici le temps que tu veux capu.. le temps qu'elle aille mieux ou qu'elle se sente d'être seule. tu caressais le chien, installé entre vous deux. — misty s'est cachée tout en haut de mon dressing à mon avis! tu faisais bien évidement référence à la présence du petit chien qui avait du faire peur à ton chat. t'essayais de changer de sujet et surtout de lui changer les idées, tant bien que mal. — tu veux boire un thé? un café? disais-tu en te levant, — ou j'passe directement au shot de tequila? ça semblait bien mieux pour la situation.

❝ Non, t’inquiète, ça ira, je vais dormir à l’hôtel le temps de trouver un nouveau logement. Je peux rester juste cette nuit ? Il est tard et j’ai pas le force de chercher… Tu n’avais pas vraiment réfléchi à tout, tu devais tout annoncer à Aidan et rien que ça t’avait accaparé toutes tes pensées. ça t’avait demandé tellement d’énergie. Peut-être tout ce que tu avais encore, la maladie te puisant beaucoup de tes ressources. ❝ Ah … Il lui fera un peu la fête au départ, puis il se calmera rapidement avec un coup de patte. Il est habitué. Bien que la chat d’Aidan ne soit pas vraiment d’un grand intérêt à tes yeux, tu l’as tout de même adopté et lui apporte parfois toute l’attention qu’il réclame. ❝ Tequila ! La question ne se pose même pas. Il faut prendre le mal par le mal !

— bien sûr que tu peux rester cette nuit, la question se pose même pas! t'allais pas la foutre dehors, ça va pas la tête. elle pouvait même rester autant de temps qu'elle voulait et ce n'est pas faute de proposer, mais il semble qu'elle préférait aller s'installer ailleurs. tu n'allais pas la contraindre à rester chez toi de toute façon. le chien qui s'installe entre vous, tu ne manques pas de faire remarquer que misty est allée se planquer car elle flippe de nemo. petite chatte sans défense qui a peur de son ombre, pas étonnant d'elle. en direction de la cuisine, tu proposes à boire à capucine et sans grande hésitation, c'est la tequila qui est de mise. tu ne comptes pas lui faire une leçon de morale mais plutôt foncer dans son sens. deux shots à la main, la bouteille dans l'autre. verres vites remplis pour faire oublier à ton amie ce mauvais moment. — à la tienne shot approché du sien, prête à faire brûler ton oesophage.