Des mois de silence, des mois d’absence, et voilà qu’une faille s’est installée entre vous. En voulant cacher tout ce mal qui te dévore, t’as emmené ton couple dans tes mauvais travers. La distance vous brise et les nouvelles s'empirent. Il n’y a d’autres solutions et tu le sais. Le coeur lourd, celui qui se brise tellement cela te déchire de l’intérieur, mais rien n’a plus d’importance que de le protéger d’une affreuse vie. Il en sera dévasté par tes mots, mais cela ne sera rien comparé à ce qu’il pourrait vivre à tes côtés. Un jour il comprendra et te remerciera de ce geste pur : un amour incomparable. Tu ne peux t’empêcher de vouloir tous les protéger, mais Aidan est au-dessus de tout. Assis au bar, un verre d’alcool entre tes mains, tu réfléchis honteusement à ce que tu vas dire.

tu m'as demandé si je rentrais ce soir. et comme depuis des semaines, je n'ai pas envie de passer la porte de ce qui était censé être notre bulle à nous. je rentre pour nos chiens et le chat, je rentre parce que je suis épuisé de fuir des Andréa, je rester tard au boulot, d'aller picoler dans des bars. ce soir j'ai juste envie que les choses changes. quand j'entre dans l'appartement, t'es assise au bar du salon, un verre d'alcool entre les mains. depuis que je t'ai surpris en sortant de l'hôpital, les conversations sont encore plus fuyantes et je n'ai même plus cherché à partager quoi que ce soit avec toi. je dors dans une autre chambre, on est devenu des colos. tu voulais me voir ? que je demande en arrivant à ta hauteur. plus aucun geste tendre, je me contente de remonter les manches de ma chemise pour me servir un verre. mon alliance, ça fait longtemps que je ne la porte plus.

Alcool qui vient brûler davantage le creux de tes entrailles, tu t’armes de courage. Le courage de faire ce qui va te briser un peu plus encore, ce qui semble encore t’accrocher à la vie. Sans lui tu n’es qu’une coquille vide. Et c’est à mourir de rire en y pensant. Tu détestais ce genre de personne, celle qui ne peut vivre que par amour. Enfin, t’as peu d'espoir en ton espérance sur terre. Elle est quasie nulle depuis quelque temps et tu n’arrangeras rien. T’es persuadée que t’es devenue une étrangère à ses yeux, que toute flamme s’est éteinte. Un dernier je t’aime glissé par message, une absence de retour, un alliance portée disparue, il n’y a aucun doute, et tu pleures de l’intérieur. Verre que tu viens terminer d’une traite avant de t’en servir un autre, tu souffles. ❝ Je pars. dis-tu sans même le regarder, buvant de nouveau un verre d’alcool. ❝ Autant arrêter de se voiler la face. Il y a bien longtemps qu’on n’est plus un couple et je suis fatiguée de tout ça. Raclement de gorge, tu te lèves, sans remettre sur table cette bague si significative pour vous. Non, il ne l’aura pas. Elle reste tienne. Au moins tu n’auras pas tout perdu.

au moment où tu me dis que tu pars, je bloque ma respiration. putain Capucine est-ce que tu te rends compte que tu es en train de nous détruire. je ferme les yeux un instant, toujours en apnée avant de poser violemment mon verre sur la table. je soupire, lève mon verre pour boire cul sec son contenu et planter mon regard de colère dans le tiens. on est plus un couple à cause de toi. parce que t'as décidé de me cacher ton état de santé, tu m'a tenu à distance, tu m'as repoussé, tu m'as laissé penser que j'étais pas assez, que j'étais pas celui dont tu avais besoin, pour être à tes côtés. je commence à hausser le ton. pourquoi tu m'as épousé si je suis pas celui que tu veux auprès de toi même quand ça va mal ? et me dire pas que tu veux me protéger s'il te plait, parce que non seulement j'ai pas besoin qu'on me protège mais en plus de ça c'est à moi de choisir où je veux être quand toi t'es pas bien ! t'as pas à choisir pour moi. putain mais Capu tu vois pas le mal que tu nous fait ?

Rupture. Voilà où vous en êtes, et tu sais parfaitement que tout est de ta faute. Tu te refuses cette réalité, celle qui t’éloigne définitivement de lui et tu voudrais qu’il te supplie de rester, te dire à quel point il t’aime à en crever, que vous tomberez ensemble. Mais il a baissé les bras, jouant au roi du silence, celui qui n’est plus marié, laissant son alliance à la salle de bain, te brisant un peu plus encore. Alors tu restes silencieuse, comme une enfant qui se fait disputer. T’es si fatiguée, à bout de tout, les nerfs à vif. Silence imposant, long, le blanc qui perdure alors que tu voudrais te retrouver au creux de ses bras. ❝ Je vais vivre à l’hôtel le temps de trouver une solution pour un logement plus durable. Ne pas répondre, éviter les sujets fâcheux, éviter le mensonge de plus. T’es incapable de lui dire que ton amour pour lui n’est pas assez fort pour résister au mal qui te ronge, au contraire, il est trop fort pour lui faire supporter ta propre souffrance. ❝ Némo vient avec moi. Tu parles comme le robot que l’on dit de toi.

t'es en train de me rendre fou. t'es en train de me briser le coeur comme on l'a jamais fait. j'y croyais moi à cette relation, à ce mariage. je pensais que rien ne nous séparerais, qu'on serait ensemble pour la vie. c'était ce qu'on s'était promis, que ce soit entre nous ou même pendant notre mariage. je pensais que tu me verrais comme ton allier, pas que tu me dégagerais comme ça, aussi facilement après des mois de mutisme et de rejet. et la colère monte en moi. je tape sur la table, violemment, au point de me faire mal. putain Capucine t'es sérieuse là ? je suis en train de te parler là, je suis en train de poser des mots sur ce que je ressens et toi tu me mets encore une fois un énorme vent pour me repousser. mais putain de merde c'est quoi ton problème ? tu te rends compte que j'essaie de parler avec toi et toi tu t'en branle ? cette fois c'est trop. je sens les larmes monter. j'attrape le verre que je balance dans la pièce, le regardant s'écraser contre le mur derrière toi. j'aurais dû m'en douter. tu m'as jamais aimé autant que moi. j'aurais pu crever pour toi, aller en taule, te donner mon rein. toi au premier problème tu préfères te barrer en silence. t'as raison, va crever toute seule les mots dépassent ma pensée. fais ce que tu veux que je lâche en rigolant nerveusement. la seule chose que t'arrives à me dire c'est que tu déménages et que tu prends ton cleps. très bien.

Mouvement de sursaut, son poing vient briser ce silence, marteler brusquement la table. Colère qui s’empare de lui, ça te déchire davantage. Malgré ta froideur, la distance que t’as décidé de mettre entre vous, tu crèves d’envie de venir le prendre dans tes bras et de lui dire que c’est tout le contraire justement. Le voir se mettre dans tous ses états devient un supplice. Geste de colère ultime, il s’empare de son verre et vient le jeter derrière toi. Bras au-dessus de ta tête, tu viens te protéger la tête avant de reposer tes yeux sur lui, la crainte au creux de toi. Coeur qui s’emballe, souffle qui suit le même schéma, tu luttes pour ne pas te briser sous sa rage. Mais il y a trop longtemps que tu luttes contre toi même, contre vous. Mots de trop, ton visage se décompose, sans un mot qui ne puisse sortir de ta bouche tant la tristesse s’empare de toi. Regard fuyant qui s’embrume, t’as envie de mourir sur place. Opales à l'affût, tu recherches Némo du regard, prête à prendre la fuite pour une fois de plus souffrir en silence. Sans réponse à lui accorder, la retenue dans l’âme et le coeur, tu viens finalement à aller le retrouver en compagnie des autres animaux, versant des larmes de manière incontrôlée, tout en les caressant, avant de sécher ses joues trop humides. Moment de concentration, tu souffles et demandes à Némo de venir avec toi. ❝ Tout est dit. On part.

tu me brises le coeur encore un peu plus. ça fait des semaines que je me sens comme une merde, comme un moins que rien. et là encore tu me fais ressentir la même chose. pas assez aimé, pas assez important pour que tu me dises que tu étais sous dialyse, que ça allait mal. pas assez tout court pour que tu aies besoin de moi et que tu me veuilles à tes côtés. des voeux qui ont été finalement bafoués, parce que dans la santé comme dans la maladie, ça ne voulait rien dire pour toi. à cet instant, t'as arraché mon coeur de ma poitrine, tu l'a recollé avec le morceau que je t'avais donné et tu l'a piétiné. en mille morceau. t'es froide, sans aucune émotion. encore une fois je parle dans le vide. t'as même plus assez de respect pour moi pour me répondre. tu me méprises tellement que tu me lâches encore un vent. et cette fois j'en ai marre. la colère qui fourmille dans mes mains. la rage qui prend le dessus et qui me pousse à balancer mon verre contre le mur. t'en as tellement rien à foutre de moi que tu me lâche juste un tout est dit. comment j'ai pu penser que tu m'aimerais vraiment, jusqu'au bout. j'avais raison quand je disais qu'un jour tu allais m'abandonner, que tu allais te laisser et ne plus m'aimer. j'avais raison putain et pourtant je t'ai fait confiance. je te regarde récupérer Némo, me contrôlant pour ne pas me mettre à sangloter. tu m'as assez humilié, je veux pas t'offrir ça en plus. bonne continuation que je lâche avant de simplement quitter la pièce.

me brisée, tu te bats contre toi même pour ne pas faire marche arrière, lui dire de tout oublier, de revenir là où vous étiez heureux, là où la vie ne craignait pas. ça serait si facile de revenir à cette période là. Mais tu as fait un choix, et tu ne peux dire que vous oublier pour repartir de plus belle. Pourtant tout en toi, te demande de ne pas faire ce que tu fais, vous briser davantage, jusqu’à vous perdre totalement. Tu as fait cette promesse, de l’aimer dans la joie comme dans la peine. Tu la tiens, car jamais tes sentiments ne pourront s’effacer, tu lui évites seulement de devoir accomplir son devoir qui pourrait le perdre en chemin. Lui parti, tu te mets à nouveau à pleurer en silence, récupères les quelques affaires que tu avais rassemblées et viens envoyer un message à ta meilleure amie pour savoir si elle était libre. Impossible de te retrouver seule, le cœur en miettes, l’impression de perdre pied.