légère agitation que giorgia tentait de canaliser, devant la tour et les quelques étages qui la séparait des retrouvailles avec ses parents, en visite à boston. une relation beaucoup plus saine depuis que la distance avait été marquée entre eux, quelques années en arrière. l'impression de vivre enfin pour elle, et plus en partie pour le regard du paternel. des casseroles qu'elle n'aurait jamais pensé traîner jusqu'à la quarantaine, et pourtant, c'était bien là. les revoir, néanmoins, lui était nécessaire. ascenseur pris pour arriver au dernier étage de la tour, les portes de la cabine s'étiraient pour dévoiler une somptueuse vue sur boston. restaurant moléculaire, ambiance intimiste. l'habitude des beaux endroits pour les rockefeller. une hôtesse la guidait jusqu'à la table du fond. sa cadence réduisait nettement, lorsqu'elle comptait plus de têtes qu'il n'en fallait à la table. il n'était censé y avoir que ses parents, et voilà qu'elle pouvait y voir deux de ses cousins. première rencontre à laquelle elle ne s'était pas préparée. – qu'est-ce qu'ils font là, eux ? lancé à ses parents sans gêne, comme s'ils n'étaient pas là. son sac ramené fermement à son ventre, comme pour contenir son agacement soudain. l'impression d'être tombée dans un guet-apens, pas sûre de savoir si elle devait tourner les talons ou garder la face et s'installer à table tout de même.

Le hasard est un sacré farceur facétieux lorsqu’il le souhaite, une drôle de manière de te souhaite un joyeux anniversaire … lorsque Nico t’avait informé que la famille de ton père voulait vous conviez à un diner, tu avais d’abord exprimé une moue narquoise. Une blague ? Peut être si on peut la considérer de mauvais gout. Tu ne sais pas réellement comment ta grande soeur « apprécie » cette invitation si ce n’est qu’elle a décidé de s’y rendre. Bon gré ou mal gré c’est tout a fait de manière instinctive que tu l’as accompagné. Branche d’une famille qui t’es carrément inconnue et dont l’opulence de l’argent porte avec elle la crainte de la voir s’échapper. Tu es loin de tout cela, vous êtes loin de tout cela. Ta famille se résume à Ryogan et Nicola, ni plus ni moins. Mais bon, le hasard à décidé de te montrer un nouvel écho. Happy birthday Kobe ! Dans l’ascenseur qui vous conduit au dernier étage de la tour, tu observes ta frangine. Nico est silencieuse depuis que vous avez laissés la voiture sur la parking … d’ordinaire c’est toi le silencieux de la fratrie. « Tu es certaine que c’est ce que tu veux ? ». Une interrogation ouverte à laquelle elle peut répondre par oui ou non mais tu sais déjà quelle sera sa réponse. Les portes s’ouvrent et une fois la table rejointe vous pouvez déjà sentir les regards de la famille de votre paternel, un père qui a toujours été absent de ta vie. Tu n’en as jamais eu besoin d’ailleurs. Brèves salutations auxquels tu restes silencieux, observateur jusque’à ce que votre cousine fasse son entrée et pas des moindre pour vous saluer. Le diner risque d’être soit trop court, soit trop long.  

Une invitation, un dîner de “famille”, te voilà avec Kobe à devoir rejoindre ceux qui portent le même nom que toi. Ryo absent pour des raisons de déplacement, tu refuses de te défiler et de tout de même y aller. Après tout, tu les as déjà vu deux fois, enfin pas tous. Juste certaines fois lorsque tu étais à New York pour le travail, désireuse de les remercier d’avoir payé les frais de ton hospitalisation et une seconde fois pour évoquer la mort de ton père. Silencieuse, Kobe vient briser le bruit de cet ascenseur, te demandant si tu étais certaine de ton choix. ❝ T’en fais pas. Tout se passera bien. Enfin, tu n’en sais rien. T’as l’impression de te faire de nombreux films dernièrement, pensant que tout se déroule à perfection, avant que tout se termine sans lendemain.

le regard noir de son père posé sur elle l'empêchait de tourner les talons. ils l'auraient mérité, qu'elle fasse demi-tour pour les laisser à quatre. mais à la fois, ce n'était pas comme ça qu'elle souhaitait terminer leurs retrouvailles. et cette fois-ci, il valait mieux qu'elle soit présente pour ne pas manquer certaines informations. éviter de se retrouver sur le fait accompli une nouvelle fois, comme après le td garden où ils avaient décidé de prendre les choses en main et être en contact avec l'autre branche de la famille sans même lui en faire part. – bon, je vais pas me priver d'un bon repas. son père en tête de table, la mère à l'autre bout. pas le choix que d'être assise en face de ses deux cousins, dont elle ne connaissait finalement rien à part les prénoms et leur travail, que les parents avaient cité. les détailler du regard sans gêne. – joli haut, nicola. faut croire que l'art paie plutôt bien. parce qu'aux dernières nouvelles, n'étaient-ils pas censés être trop fauchés pour payer des frais médicaux ? – ou un deuxième virement de mes parents, peut-être ? sourire aux lèvres, alors que le géniteur lui intimait de se taire.

La réponse de ta grande soeur est bien celle à laquelle tu t’attendais. Pour autant faire acte de présence dans une telle ambiance est pour toi une perte de temps. Installé à la droite de Nico, tu peux sentir les regards de l’autre branche paternelle. « repas de famille », l’expression est en elle même risible. Giorgia s’installe en face de vous, s’installant tout en dévisageant avec cette arrogance légère mais qui frôle le ridicule. Tu sais que ta frangine possède la répartie verbale, tu n’as aucun doute là dessus mais ce genre de gaminerie à son âge à le gout de t’ennuyer au plus haut point. A croire que la richesse ne fait pas tout, encore moins les véritables bonnes manières. Dommage que Ryogan ne soit pas de la partie.  

Arrivés sur les lieux, vous venez saluer l’ensemble des personnes présentes et c’est avec étonnement que vous rencontrez l’un des enfants de cette famille encore peu connue. Magnifique dame, t’ignorais encore qui elle était véritablement, mais après une rapide présentation, tu peux enfin poser un visage sur ce nom. Assise à table, elle vient se positionner en face de toi, et complimente ce petit haut que tu portes. Petit sourire doux, il vient rapidement s’effacer pour laisser place à de l’incompréhension. ❝ Non, je … je ne comprends pas … il vient d’une friperie. Tête déconfite, tu n’as plus véritablement envie de rester ici. Tu n’es pas la bienvenue visiblement. ❝ T’avais raison, ne tardons pas trop. Je veux rentrer. dis-tu tout doucement à Kobe.

présentations faites en vitesse par le paternel qui avait rapidement pu sentir l'énergie se transformer avec l'arrivée de la rousse. sans doute la première information qu'ils venaient d'obtenir de celle-ci, tandis qu'elle, en avait amassé un paquet sur la fratrie. un qui manquait à l'appel. soit, elle se contenterait de faire connaissance avec les deux, à sa manière. pas des plus bienveillantes, et elle se sentait presque déçue face à la réaction de la brune en face. il lui en fallait peu pour être déstabilisée. une friperie. son rôle d'enfant miséreux joué à merveille, il fallait l'avouer. le regard qui ne quittait pas ses cousins, tandis que les deux se murmuraient des choses que giorgia ne pouvait pas entendre. – il me semble qu'un troisième manque à l'appel, non ? poids lourd ressenti, pression d'un regard désapprobateur du père. il la connaissait, sa fille. les années et la distance n'obstruaient pas sa connaissance des hostilités qu'elle savait mener. – c'est dommage, j'aurais été ravie de voir la fratrie réunie. faux sourire, calmer les ardeurs pour ne pas ruiner ce dîner avant même qu'il ne débute.

Visiblement, votre cousine a besoin d’ouvrir les hostilités mais également de les entretenir. Comportement quelque peu puéril à ton gout tout comme les propos que peut tenir Giorgia. Tu hoches la tête lorsque Nico te dit qu’elle veut rentrer, alors que la rousse relance encore la discussion pour énoncer le fait que Ryogan manque à l’appel. Tu le lèves,   les traits neutre s’exprimant sur tes traits qui sont difficiles à lire. « Il ne manque rien, il aurait perdu son temps. ». Commences-tu avant tout en pensant légèrement la tête sur le coté alors que tu remarques que votre oncle lance un regard emplit de sous entend à sa propre fille. « Ce besoin de toujours monopoliser la conversation et l’espace en dit long. ». Tu échanges un regard avec ta soeur, il est temps pour voir de partir.  

Mais pourquoi elle adopte ce genre de comportement ? Vous ne vous connaissez pas, et venez à peine de vous rencontrer. Ce n’est pas comme si avec Kobe vous lui avait fait du mal. Vous cherchez seulement à rencontrer la famille de votre père, savoir qui il était véritablement. Elle peut être sur ses gardes, être méfiante de la situation, mais il y a des limites à ne pas dépasser, et malheureusement elle a déjà franchi le pas de trop. ❝ Kobe ! Dis-tu doucement, gênée de toute cette situation qui prend en ampleur. ❝ Désolée, c’était une mauvaise idée de venir. A l’adresse de ton oncle, tu viens finalement te tourner vers ta cousine. ❝ Il n’est pas nécessaire d’être sur la défensive, on est venu dans de bonnes intentions, afin de connaître un peu plus notre père. On ne veut pas faire polémique, loin de là.

décider de davantage se canaliser, sous le regard des parents. elle savait qu'ils lui feraient payer le fait de s'être déplacés pour un tel fiasco, et c'était l'unique raison qui la poussait à se montrer plus cordiale. ce qui sonnait visiblement faux pour la fratrie d'en face, notamment le frère dont elle entendait la voix pour la première fois. – c’est qu’il sait s’exprimer. ses bonnes résolutions de s'adoucir avaient expiré en moins d'une minute, grand record. – il est certain que si on comptait sur toi pour animer le repas, on pourrait entendre les mouches voler. impossible de freiner face à une telle attaque. nicola s'adressait à elle, pourtant, c'est la phrase prononcée à son père qu'elle avait retenu. – une mauvaise idée de venir ? wow. après toute la générosité dont ma famille a fait preuve.. quelle ingratitude. j'espère que vous avez bien entendu ça. dernière phrase dirigée à ses parents, d'autant plus le paternel qui avait insisté pour venir en aide à sa nièce, façon de se rattraper auprès de son défunt frère. presque jubilatoire d'être en position de dire qu'elle les avait prévenus.