Depuis le retour d'Islande, les choses étaient plus calmes. Me permettant de garder le contrôle sur ma maladie sans avoir recours aux herbes. Mais rien ne pouvait durer éternellement. Et là c'était deux coups de poings dans la gueule que je me prenais. Le premier était l'échographie, me rappelant l'existence que l'être qui grandissait dans les entrailles de ma compagne. Le deuxième était la réapparition de mon frère que je pensais disparu... Les choses ne pouvaient elles pas venir les unes après les autres...?

Enfermé dans la serre, j'étais installé dans une chaise longue, un pétard à la main, la fumée s'échappant doucement de mes lèvres, en train de profiter du soleil d'hiver. Tentant de me vider l'esprit.

Après les vacances en Islande, ça semblait aller mieux avec Paz. Il était encore difficile pour lui d’accepter la grossesse d’Anna, mais il était présent. Il lui a alors avoué que son frère était de retour. Ça devait être un choc pour lui. Après le boulot, elle entra dans la demeure et n’entendit personne. Les filles devaient dormir. Elle se rendit dans la serre et vit son fiancé en train de fumer. Anna entra et alla le rejoindre. — Paz… ça va?

Anna était déjà là ? Combien de temps s'était écoulé depuis que j'étais rentré dans la serre. Réalisant finalement que la nuit était tombée, il devait s'être écoulé facilement trois ou quatre heures. Pendant lesquels je n'avais pensé à rien. Une accalmie dans mes pensées néfastes. Dans le pot qui se trouvait à mes côtés, cinq ou six cadavres fin de joints. Me sortant de mes pensées, je pris une grande inspiration avant de laisser tomber le septième au côté de ses confrères. Un silence s'installe pendant ce qui semble être une éternité. Avant que je ne réponde finalement. Ca va... Posant les mains sur les accoudoirs, je donne une impulsion pour me relever avant de la regarder, le regard presque éteint, encore en compagnie des nuages. Comment ça s'est passé ?

Paz semblait perdu, déconnecté. Comme si plus rien autour de lui existait. Anna s'inquiétait, même si ce n'était pas une bonne idée. Étant enceinte, le stress pouvait être mauvais. La demoiselle s'approcha de son fiancé, le regardant fumer. Il semblait épuisé, mais il lui dit que ça allait. — Es-tu certain? Parce que, même s'il lui disait que ça n'allait pas, Anna s'inquiétait quand même. — Le boulot? Bien. Disons que je suis fatiguée et j'avais hâte d'arriver. Elle lui fit un beau sourire et se blottie quelques secondes dans ses bras. — As-tu passé une belle journée?