Garde à vue. Le terme était jusqu’ici très flou et mon imagination plutôt fertile, mais on peut dire désormais que l’envers du décor, je me le prends ni plus ni moins en pleine face. Encore bien alcoolisée d’un côté, échauffée de colère de l’autre, je lance plusieurs œillades à l’attention de ma Carmella adorée, curieuse de savoir laquelle de nous deux va péter une durite en premier. Bras croisés, à moitié gelée à cause de la tenue on ne peut plus affriolante que j’arbore un poil moins fièrement qu’en début de soirée, j’imagine sans peine la tête de Clive quand il apprendra la chose. Un savant mélange de rage et de moquerie, à n’en point douter. Désolée ma biche, mais tes collègues sont des abrutis que je lance en tentant un petit sourire, afin de lui assurer qu’évidemment, je ne la mettrais jamais dans le même sac. A mes yeux, l’inspectrice est tellement mon héroïne que la voir traitée comme une vulgaire criminelle me rends chèvre par avance et par principe. Probablement est-ce la raison pour laquelle je me mets à tambouriner contre la vitre de la cellule, n’ayant cure de m’abîmer ou pas la main au passage. Hey les poulets !! Pour pisser on fait comment, on prends rendez-vous où je me lâche sur vos bottes ?! Okay, j’aggrave probablement mon cas mais je m’en fous. L’alcool désinhibe totalement mes sens et le ridicule n’a jamais tué personne, jusqu’à preuve du contraire.