when the party's over
with @Horace Dawson

Sermons qui s'enchainent accompagnés des verres de champagne et des mets parfaits. Les reproches encore et encore, poigne qui ne cesse de serrer la tienne pour se retenir d'envoyer valser le cristal et les cuillères dorés. C'était peut-être pas une bonne idée de t'emmener ici, t'peux voir que face au roi, l'amazone s'échappe, exilé de ses armes et sa force légendaire. Appel résonnant sur le téléphone du paternel qui signe la fin d'un repas personnifié en champ de bataille. Chambre d'enfance retrouvée, te tirant avec elle dans l'échappatoire d'une adolescente mise en cage. Les vielles affaires ornant toujours les coins, les journaux intimes, les poupées, les robes de créateurs mêlés aux paquets de cigarettes et aux bangs. Silhouette féminine qui se laisse tomber sur son lit après la porte de sa chambre fermée à clé. J'suis désolée, t'étais pas sensé voir ça. J'pensais pas que ça serait si horrible. Long soupire qui s'échappe, les azurs sur le plafond, presque trop honteuse d'observer sa réaction à cet instant.

when the party's over
with @Astra Rothschild

L’or qui m’attire, le luxe qui me brûle les doigts. J’aurai changé ma demeure contre la tienne, ma vie contre la tienne, tout pour goûter à ce confort qui t'appartient. Je sais, que l’important est ailleurs. J’le sais mais ça m’empêche pas de passer la pulpe de mes doigts sur les couverts dorés, et d’halluciner devant chaque nouvelle pièce. Disneyland. J’ai loué une tenue de bourge chiant, j’ai même ordonné mes boucles, j’suis nickel, si on oublie les orbes légèrement rougies par les cônes pour détendre. J’suis nickel, si on oublie ma mâchoire qui se crispe à chacune de ses répliques, à Il. Mes doigts qui serrent les tiens, à défaut d’avoir le cran de l’ouvrir. Si j’étais aussi grand que vous, j’oserais, j’te jure que j’oserais. Mais moi, raté d’Angleterre, j’ferme bien ma gueule, me contentant d’orbes qui t’regarde, te voyant aussi flamboyante qu’il ne te verra jamais. Une sonnerie, et on s’échappe. Respirer, s’affaler. J’enlève deux boutons de ma chemise, j’inspire. “C’est moi qui suis désolé.” Autant de ce que tu subis, que de ma lâcheté. Mon regard qui se heurte à ton profil, tes yeux rivés sur le plafond. Fait pas ça. Alors, j’attrape un morceau de couette et je nous enroule dedans, cabane pour enfants. “Il nous trouvera pas ici.” Chuchoté contre ta peau ; à fuir le méchant loup Rothschild.

when the party's over
with @Horace Dawson

Elle apprécie pas revenir ici, se retrouver une fois de plus prisonnière entre les barreaux, les souvenirs remuants et s'agitant à chaque étage et dans chaque couloir. Les moments heureux, imprégnés de la chaleur et de la convivialité des Dawson, se dissipent rapidement devant la froideur et les reproches de la famille dorée. Ces derniers jours à ses côtés ont été merveilleux, parce qu'elle était incapable de ne pas regretter de ne pas appartenir à un monde empli d'amour et de sincérité comme le sien. Peut-être que maintenant, elle comprend mieux d'où vient son grand coeur, cette lumière brillante qu'elle aura jamais l'occasion d'égaler. Elle cherchait le positif à cette soirée et chaque fois qu'il serrait sa main, elle récupérait assez de courage pour rester en place, effacer les sombres idées de tout faire valser. Mais elle a réussis à tenir, grâce à toi, parce qu'elle avait pas besoin qu'on s'oppose à lui, mais simplement de soutien, une sensation qu'elle a ressentie intensément à travers l'épiderme de tes doigts. Lit retrouvé accompagné d'un long soupire face à la triste réalité de la situation, léger rire qui s'échappe lorsque la couette se transforme en toit, faisant de cet endroit leur bunker magique. Ça te dis de t'enfuir avant le petit-dej ? J'ai de nombreuses techniques d'adolescente fugueuse pour sortir d'ici, sans que le loup nous remarque. Parce qu'ici l'air devient de plus en plus étouffant et tu peux pas continuer d'être mon oxygène aussi longtemps. Amusée, la main qui vient se mêler dans les mèches brunes, défaisant cet air trop sérieux, retrouvant la liberté de ses boucles.  T'es mieux comme ça.

when the party's over
with @Astra Rothschild

La marche était trop haute, même pour nous. Moi, j’ne suis là qu’en représentation, j’ne suis là que pour être le nouveau gigolo d’Astra, la nouveauté autour de la table, qui élude le peu de questions qu’on lui pose. Plutôt que le mensonge, j’enrobe la vérité d’un vêtement plus saillant. De vendeur sous-fifre, je deviens “je bosse dans le commerce du vêtement de luxe”, et de prostitué, je deviens.. “et je fournis quelques services”. Ouais, ça fait une semaine que j’y réfléchis, à comment rhabiller ma vie incompatible avec ton nom de famille. Tu vois, comme dans l’autre sens ça passe mieux ? Ton or dans ma misère. J’t’ai trop regardé, durant ces jours. J’ai trop ressenti, durant ces jours. Je le sais, mon cœur est usé d’avoir trop battu. Faut vraiment que j’le calme. L’austérité dans le beau de cette demeure m’aide un peu, mais à peine. J’admire ce monde, tout en sachant que j’n’y ai pas ma place. Mes doigts ficelés aux tiens, je t’emmêle ensuite à mes jambes, sous cette couette qui nous coupe du monde comme elle peut. “Oh putain j’me demandais quand t’allais proposer ce genre de plan.” J’en soupire, la bouche rieuse juste après. “J’vais vite arriver à la fin de mes tenues de bourges.” J’ai pas franchement prévu dans la durée. Ma chevelure, libérée par tes phalanges, qui m’tire une légère grimace tant j’ai chargé sur la cire. J’essaye de te regarder, à travers le peu de lumière passant à travers le tissu. Bouche pincée. “Tu t’es jamais dis que t’aimerais que j’appartienne à ton monde.. ?” Peut-être que cachés comme ça, c’est un peu plus facile de parler. “... sérieux pourquoi y avait autant de couverts ?” Un couteau, une fourchette, une cuillère, ça suffit à la majorité des gens. “J’ai vraiment galéré." Et, ça m’fait marrer, désormais qu’on est à l’abri, foutons-nous de ce qui déconne.  

when the party's over
with @Horace Dawson

Des kilomètres éloignés du quotidien, un air de bon vieux temps lorsqu'ils parcouraient les rues et les bars de Bristol, enchaînant les pintes et scellant les toilettes de leurs ébats. Comme de grands enfants, ils riaient et souriaient, mettant de côté la réalité l'espace d'un instant. Sa famille l'avait accueillie comme si elle avait toujours fait partie des leurs, réchauffant son cœur de cette chaleur familiale. Elle aurait voulu rester là-bas durant toutes les vacances, loin des contraintes du capitole. Maintenant qu'ils y étaient là, parmi les préjugés et les convenances, elle s’en voulait de lui montrer tout ça. Laisser son paternel déferler son regard envahi par la honte et la déception. Elle aurait voulu qu'il soit accueilli en héros, celui qui avait apporté le vrai bonheur à sa fille, contrairement à tous ceux qui avaient échoué. Ils représentaient ces âmes perdues qui font de grands pas, découvrant des familles différentes, renforçant leurs opposés, mais au fond, rien n'avait changé : elle était toujours dingue de toi. Drap qui sert de protection, les sens qui commencent à s’apaiser, se réfugiant de plus en plus dans ce qu'il lui faisait du bien. Toi et moi, contre le reste du monde. Ouais puis comme ça j'te fais éviter la sortie chasse avec mon père, j'voudrais pas revenir sans toi. Dit-elle amusée et pourtant si sérieuse. On prend sa voiture de sport préférée puis on va se mettre la tête à l'envers à Londres avant de rentrer. Sourire qui s'étire de plus en plus face à l'idée du départ. Ses sourcils se froncent à l'écoute de sa question, surprise car elle ne s'y attendait pas et réalisant qu'elle ne s'était jamais posée une telle question auparavant. Si tu venais de mon monde, tu serais plus mon homme idéal. Parce qu'elle peut certainement compter sur deux doigts les personnes de la haute avec qui elle s'entend. Parce qu'elle s'est toujours persuadée qu'elle était à sa place dans ton monde à toi. J'ai jamais compris et j'crois que j'pourrais pas t'expliquer même si j'en avais envie. Plus j'voyais ces couverts, plus j'avais envie de manger un bon gros burger dégoulinant avec mes doigts. Léger rire qui s'échappe, le cœur qui s’apaise, instant dont elle avait besoin. Les doigts qui se caressent entre eux, silhouette se réfugiant dans le réconfort de ses bras.

when the party's over
with @Astra Rothschild

Les mondes s’attrapent les doigts et les enlacent ; les mondes s’essayent, un peu, l’un dans l’autre. Ils voient ce que ça donne, dans le reflet, quand le décor à l’arrière est changé. A quoi on ressemble, quand tout ce qu’on connaît est repeint d’une autre couleur ? J’le reconnais, j’ai le regard qui brille lorsqu’il se pose sur chaque parcelle de ton chez toi. Le vrai, l’essence de ce que tu es, d’où tu viens. J’ai mes vieux travers qui remontent, mes désirs de couronnes et d’or. Tout ce que je n’ai pas, qu’on me simule dans quelques bagues offertes, des vêtements empruntés, une attitude qu’on essaye de copier. J’suppose qu’on désire toujours ce qu’on a pas. Moi l’aisance, toi une famille unie, aimante. Etre aimée. Je me demande, quand j’intercepte ses prunelles sévères posées sur toi, bien mal compensées par ma main dans la tienne, s’il a déjà été capable de te donner ça. Une tranche sincère d’amour paternel. Les pères merdent, crois-moi. Pas besoin de faire beaucoup de psycho pour comprendre pourquoi j’veux pas faire partie de cette catégorie. Moi j’veux juste être celui qui courre avec toi dans les rues pluvieuses de Bristol, qui noie ses relents d’alcool, le corps encore marqué de tes griffures, dans un chocolat chaud préparé par ma mère. Ouais, là-bas, toutes les journées ont été mes journées préférées. “Quoi ?” Y a eu trop de trucs, et franchement “quoi ?” est la réponse parfaite à l’ensemble. “Attends, pause, quoi ?” J’me suis redressé un peu sur les avants bras, la bouche entrouverte dans une expression mi hébétée, mi amusée. Ca donne pas l’air très intelligent, mais c’est mignon, parait-il. C’est en phase d’être à nouveau, ma journée préférée. “J’suis ton homme idéal ?” J’ai retenu ça, en priorité. Un sourire vient stopper l’expression et illuminer les traits. Fallait pas dire ça, j’vais être obligé de t’emmerder. “Genre j’suis un peu ton prince charmant, sans royaume mais avec des fringues super classes ?” Ouais, il est temps d’arrêter de faire des princes blindés. Team Flynn, en bouclé. “Prince qui va t’laisser conduire la caisse, et qui est très motivé à s’barrer tout de suite.” Sur les genoux, déjà, la couette soulevée par la silhouette. S’mord la lèvre et amorce une grimace, rire noyé. “J'veux pas aller chasser, steuplait.” Ca m’aurait fait marrer si j’avais pas capté que c’était affreusement sérieux. Je bute pas les animaux moi. J’aime pas les armes. Donnez moi le drapeau blanc que j’en fasse une robe.