Etouffés par la moquette, le bruit de ses pas sur le sol, devient silence. Arpente le couloir jusqu’à la porte lointaine. Légèrement entrouverte, il repousse le panneau. Laisse planer un grincement singulier. Contre l’embrasure, il se cale. Croises les bras. Observe la brune d’un œil alerte. Comme s’il recherchait quelque chose. N’importe quoi qui marque le changement dont elle a parlée. Elle qui dit avancer. Loin de leur emprise malsaine. Une part de lui se refuse à y croire. Bataille encore avec la fin programmée. Inconsciemment. « ça été l’entraînement ? » Tête en appuie sur le chambranle. Rempli le début de la conversation. Converse comme si de rien n’était, tandis que ses abyssales orbes, s’accrochent aux pointes humides de sa chevelure. Aux gouttes qui poursuivent leur route sur son dos.

devant le reflet. devenu exécrable, médiocre, déteste l’envers du décor. sombre, celui qui se terre sous la porcelaine immaculée. édulcorée d’artifice. brosse arrête sa chute aux pointes de la crinière encore trempée. les yeux stagnent sur le bijou, là, sur la coiffeuse. énième mensonge acidulé. beau dans ses palabres d’une histoire achevée. régnera au-dessus du cœur pour ne jamais oublier. jamais vraiment. penchée au-dessus, les doigts se perdent sur les fins maillons de la chaîne. tes pas silencieux se perdent sous les pensées encore lourdes. le coeur en attente, parce que j’sais pas c’que ça me fera. parce que moi aussi j’ai besoin d’savoir que j’avance sans toi. j’ai besoin d’savoir que ça m’fait presque plus rien. que c’est moins douloureux, moins encombrant dans la poitrine. sursaut à tes mots, tourne la tête pour accuser le poids de ta présence. - j’t’ai pas entendue entrer.. attrape le débardeur pour le plaquer à la poitrine cachée de son sous vêtement. - désolée. enfile rapidement le haut pour hocher la tête en ramenant les cheveux sur un seul côté. - ouais, ça fait du bien. ça m’vide la tête. regard qui vagabonde entre tes yeux et la pièce indifférente. - tu veux boire un truc ?

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

L’ardeur redoublée, camoufle rapidement l’absence de haut. Sur le tissu, les gouttelettes continuent leur course. Accroche un instant son regard, avant qu’il ne l’affronte elle. Les azurs pleine. Face à lui. Subtil reflet. Fait jour sur le pendentif. Lui qui patiente. Objet devenu l’union. Juste pour ce soir. « Non merci. » Formule trop aimable. Met en relief l’étrangeté de la situation. La carcasse qui se redresse, l’ombre ferme la porte derrière lui. Les plonge dans l’intimité. Sans échappatoire. Près d’elle, il se rapproche. Juste pour toucher le saphir. Caresse le pendentif du bout des doigts, alors que sa présence se fait dominante. L’échappatoire bloqué par sa carrure, il tourne son visage vers elle. Croise le bleu de ses orbes. « J’trouvais qu’il allait bien avec tes yeux. » Le ton est presque trop lisse.

orbes en collision, ne savent plus comment se regarder. intensité enterrée sous les peines et les déceptions. celle de trop. image d’une autre qui remplit tes draps, tes bras, flashs poison poussent à réparer le coeur. combler le trou qui débordait encore. loin de toi. tension différente, pointe le brouillon des gestes quand on ne sait plus comment être. qu’est ce qu’on devient, qui on est quand on est plus ce nous. courant d’air fait flotter ton parfum, ferme les yeux quand tu te rapproches. manque de respirer quand ta présence étouffe. appuyée contre la coiffeuse, les doigts serrent le bois. - mh.. tu trouves ? murmures. regard se bloque sur la caresse du saphir, remonte vers tes onyx profonds. se noient les azurs dans le vert ténébreux. - tu l’as acheté quand ?

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Presque inaudible. Grince sous la pression de ses mains, la coiffeuse. Attirées, les opales du brun s’apposent sur la vision. Le geste démontrait-il une certaine tension ? A cause de lui ? Sans plus s’y attarder, il revient à ses lippes qui s’entrouvrent. S’expriment. « J’trouve ouais. » Autour du saphir, sa poigne se resserre. « Avant l’voyage qu’on aurait du faire au ski. » Celui annulé. Preuve d’un de leur nombreux échec. Arraché. Quitte le meuble, le bijou. La poitrine lourde, il se recule. S’éloigne d’elle. Découvre, la pression qu’il pensait inexistante. Légèrement, elle délivre son thorax. « Tourne-toi. »

ténèbres vicieux, dévoilent les reliefs d’un visage retracé trop de fois. reste intacte dans les souvenirs, encore trop précis pour pouvoir en oublier les détails de ses lèvres embrassés de toutes les façons. de ses yeux qui ont fait mal et du bien en même temps. dans lesquels vivaient encore tous les degrés de désirs. flammes s’essoufflent doucement. je le vois, quand tu me regardes maintenant. les lignes d’encres qui lissent le « chaos » sous ton œil. le notre. celui qu’on fait renaître ce soir encore. dans le cadeau abandonné, remonte à la surface dans le deuil infernal. hoche lentement la tête. - pourquoi tu m’le donne que maintenant ? suis l’ordre, pivote, dos à toi. poitrine s’enfonce lourdement, la main moite ne lâche pas le meuble quand le regard trouve le vide. les rebonds du myocarde se font pesants, les vibrations visibles sous le fin débardeur. sein tremble dans l’attente.

Let me be there

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'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Bleu délavé. L’impression d’y discerner la tristesse trop lisse. Sans éruption. Lasse fatigue. Les sentiments étirés de nombreuses fois. Malmenés jusqu’à être trop douloureux. Toxique amour. Broie le pulsant du brun quand il l’a regarde. Vaporeuse tenebreuse. Devenu insaisissable. Pourtant, il en ressent toujours l’ombre de ses chaînes. Myocarde entravé. Pompe à vide. « Parce que c’etait l’occasion. » Surement qu’il l’aurait laissé s’oublier dans le tiroir, si elle ne lui avait pas parlé de cadeau. Parce que quoi qu’il dise, ça allait être douloureux de la voir le porter. Obtempérante gamine. Sur ordre, lui tourne le dos. Et il les perçoit. Les tremblements. Il les ressent.   Poids mort. Soulève le collier. Lui qui parait si lourd au bout de sa main. Rempli de ses émotions. Rempli de lui. Sans croiser son regard dans le miroir, il orne la précieuse du froid précieux. Pendant un instant, il reste fixé sur le fermoir. Puis, s’arme de courage pour relever les yeux. La regarder elle avec. Affronter tout ce qui ne sera jamais. Manque un battement. Suffoque silencieusement. Le chagrin camouflé par la froideur. Sur les trapèzes de la brune, s’attarde ses doigts tièdes.

broie les silences par les futilités. sans intérêt, ne laisse pas l’occasion d’entendre des mots qui hanteront encore demain. les jours d’après. préfère garder les derniers échanges comme unique bouée de sauvetage. la seule que j’ai trouvé pour t’effacer. toi et les espoirs que j’acceptais pas de voir crever. le regard qui ose pas, qui patientent sur les doigts nerveux. l’or glacé brule le derme, contact avec la peau embrasée. se réchauffe vite, léger et lourd à la fois. les sentiments prisonniers du saphir noir, signe les désastres d’un amour chiffonné. pression qui relâche la chaîne, la pierre qui glisse à peine. azurs qui se dressent pour capturer les reflets. les nôtres. lèvres entrouvertes laisse échapper un soupir vibrant. gorge serrée, les mots font barrages, s’entassent dans la trachée. - alors ?.. paupières se ferment quelques secondes de plus quand tes doigts dessinent les ossements. - il m’va comment ?.. maintiens le regard, le tien dans le miroir. parle en silence, sous les questions monotones, les aveux s’écrivent dans les yeux translucides.

Let me be there

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'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Emporté par le tourbillon de ses azurs. L’obscure en habite chaque recoin. Empêche la lumière de s’y refléter. « Il est fait pour toi. » Voix rauque. Trahit l’émotion qu’il étouffe. Sur ses trapèzes, les doigts se mettent en mouvement. S’éloignent définitivement. Quitte le contact qui l’emprisonne. Flash insidieux. Ravivent les souvenirs qu’il tente d’oublier. Ombre pesante. Toujours derrière elle, l’instinct prend le dessus. S’ancre à sa chevelure ébènes, ses mains. Sur sa nuque, ses doigts ramassent les quelques mèches folles, avant de former une queue de cheval. Offre au miroir, la vision d’un visage dégagé. Seul le collier se démarque. « Tu vois .. » Reste suspendu à son regard. « Il est bien mieux ici. » Instant brisé. Relâche ses cheveux. Tombe en cascade.

baisse la tête dans un hochement fébrile. les doigts qui grimpent le long du débardeur, montent jusqu’au saphir scintillant. caresse son ovale. - t’as bien choisis.. proximité que tu brises. je le sais, ce sera trop dur de l’enlever maintenant. trop dur de m’en séparer un jour. tu viens ajouter un souvenir, me rappeler que t’étais là ce soir, que c’est tes doigts qui l’ont accrochés à mon cou. cheveux ramassés, dans le creux de ta poigne, en suspends, les pointes chatouillent la nuque. - t’es débarrassé. de tout de moi. de tout ce qui restait encore, même au fond d’un tiroir. tu me rends tout, tout ce qui a existé. sourire faux. pivote doucement, crinière qui te glisse entre les doigts. te faire face, abandonne le reflet pour une réalité plus brutale.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;