Pandemonium quivers at his touch.
with @Landon Fabre-Spencer & @Salvatore Denaro
warning : sorcellerie, alcool, inceste.
19.12.23 Hocus Pocus.

Il n’était pas d’humeur. Et que faisait-il quand il n’était pas d’humeur ? Il sortait se vider la tête et une autre partie de son anatomie. Malheureusement pour lui, il était trop tôt pour le Havana. Il était trop renfermé sur lui même, en proie à ses démons, pour se rendre au Cheaters. Le Queer Lips était hors de question sans la présence de son propriétaire dont les dernières actions l’avaient repoussé dans ses retranchements. Et en suite du dernier esclandre qu’il avait fait au Lord Hobo la dernière fois qu’il s’y était rendu, il en était tout autant hors de question. Ne restait que l’Hocus Pocus qui était son endroit confort à Boston. Un lieu où il se sentait bien et en paix avec lui même. Un cocon où il pouvait se délivrer des incidences quotidiennes qui le tourmentaient et faisait de lui l’artiste talentueux qu’il était. Il était encore tôt, à peine 10 heures du matin, et il n’y avait pas grand monde dans les rues de la ville étudiante par nature. Il referma sur lui les pans de son blouson de cuir : il fallait souffrir pour conserver son style italien malgré les 5 degrés environnants. C’était dans ces moments là que son île lui manquait tout particulièrement, son île et ses habitants. Il glissa la main dans sa poche arrière pour attraper son téléphone et adresser un message sur le meetsa de sa cadette. Un sourire s’échappa de ses traits figés par le froid en observant le dernier post de cette dernière. Confortablement installée dans le canapé de la villa familiale, en pyjama, elle observait la décoration de Noël qu’elle avait fièrement installée. Elle était la seule à savoir lui réchauffer le coeur quand il était plus bas que terre.

Il poussa la porte de l’établissement en lui adressant un coeur en même temps que lui envoyant un selfie accompagné d’un message d’amour. Il ne fit pas réellement attention autour de lui en allant jusqu’au bar, par réflexe. Dans le même geste, il s’installa sur le tabouret sans lâcher du regard son téléphone. “Vodka pur, per favore.” commanda-t-il au barman, ne remarquant pas qu’il était le seul client du bar, bar qui n’était pas totalement ouvert compte tenu des chaises installées sur les tables et du seau d’eau qui traînait compte tenu de l’heure mâtinale. Autant rentrer dans le vif du sujet, il n’était pas d’humeur pour un chocolat chaud.

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Searching for words and praying for signs, I struggle to find the rhythm and rhyme.  

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warning : mafia, mort.
19.12.23 Hocus Pocus.

Il y avait foncièrement des moments aux termes desquels il se demandait pourquoi il était venu s’établir à Boston. Il aurait très bien pu continuer ses études en Italie : les universités de Florence et de Rome n’avaient clairement rien à envier à celle de Harvard. Il aurait pu partir au Japon découvrir un nouvel univers et se plonger dans une culture éloigné de la sienne, même si les yakuzas n’auraient sans doute pas apprécier l’arrivée d’un fils Denaro sur leur chef lieu. Quitte à partir aux Etats-Unis, il aurait pu décider de s’installer à Miami ou Los Angeles, là où son corps s’accommoderait bien plus facilement de la météo et des corps dénudés. Mais non, il avait fallu qu’il prouve à sa famille qu’il pouvait s’en sortir seul, loin d’eux et de l’héritage familial, loin de ses démons et de ses fantômes qui étaient peut-être un peu trop présents dans le regard des habitants faussement innocents de sa région natale. “Grazie.” remercia-t-il le barman, sans trop lui accorder trop d’attention, que ce soit à lui ou l’environnement des lieux. Il fronça néanmoins les sourcils à la remarque que ce dernier formula avant de rouler des yeux. Décidément, à Boston ou à Syracuse, les barmans avaient toujours tendance à trop parler et vouloir faire ami-ami malgré la frontière du bar entre eux. Il haussa les épaules avant de répliquer : “Il est 17 heures chez moi. L’heure de l’apéro.” A défaut de pouvoir être avec ses proches, il pouvait au moins lever leur verre ensemble.

Il glissa un billet sur le bar pour payer sa consommation et leva son verre pour le poser à ses lèvres mais suspendit son geste en entendant la confession de l’employé des lieux. Soudain, il sembla réaliser l’heure qu’il était et l’état dans lequel se trouvait le bar. Glissant un coup d’oeil autour de lui, il remarqua les chaises en hauteur, les larges traces encore humides sur le sol et les ustensiles de ménage disposés un peu plus loin. Il reposa alors son verre et glissa un billet à nouveau sur le bar. “Prenez ce que vous voulez et trinquez avec moi alors.” Il leva son verre : “A ce putain d’hiver qui n’en finira pas avant 6 mois !” Il avala d’un trait son verre avant de poser un regard suspicieux même si tardif sur son interlocuteur. “Vous travaillez pas pour Antonio quand même ?” Si le chef de clan d’Alcamo avait voulu obtenir vengeance pour la mort de son neveu, il aurait été droit dans le mille vu le peu de défense qu’avait le sicilien en cet instant précis.

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19.12.23 Hocus Pocus.

En comptant rapidement, il calcula que son interlocuteur de Grande-Bretagne ou d’Irlande et l’observa avec plus d’attention. Oui, il avait la peau aussi blanche que le royal postérieur du nouveau roi mais en bien moins flétri. “Alors, c’est l’heure du digestif.” Il lui adressa un clin d’oeil pour l’inciter à suivre le chemin de sa perdition, ravi de constater qu’il n’était pas si difficile à convaincre finalement. Les gens du Nord étaient bien trop facile à manipuler, même s’il avait entendu dire que les irlandais n’étaient guère le peuple le plus calme et mesuré. Ce n’était toujours rien à côté des siciliens. “Irlandais ou anglais ?” demanda-t-il, ne souhaitant pas commettre les impairs qu’on pouvait faire parfois à son encontre en le prenant pour un italien et non un sicilien. En l’entendant répondre, tout en couplant cette dernière avec son appréciation de la météo, Salvatore ne put s’empêcher de le titiller. “Voi, inglesi, mancarate a qualcuno una rotella…” (1) Histoire qu’il le comprenne, il donna un petit coup avec son index sur la tempe avant de poursuivre dans sa langue : “Il n’y a que vous pour apprécier l’hiver. Les couleurs sont mortes en hiver.” soupira-t-il avant de trinquer, se figeant quelques secondes lorsque son interlocuteur évoqua Déméter. “Tu connais la Mère de la Terre ?” s’étonna-t-il avant de réaliser qu’il travaillait dans un lieu ayant attrait à ce genre de croyances, plus encore s’il appartenait à la famille de la gérante.

Ce n’était pas qu’il voulait faire preuve de généralisme mais l’éducation et la culture des américains feraient peur à n’importe quel européen. Le fait que son interlocuteur le soit lui même aidait sans doute dans ses connaissances du monde qui les entourait. “Antonio cherche ma mort et celle de mes frères et soeurs depuis toujours.” répondit-il sincèrement, haussant les épaules comme si tout était normal. “La gelosia è davvero una bruttissima emozione. La jalousie est un vilain défaut.” Il fronça les sourcils. “Mais du coup, si t’es pas barman, tu fais quoi ?” l’interrogea-t-il alors que la réalisation l’emportait pour la première fois.

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1- Vous autres anglais, vous avez une araignée au plafond.

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