Je n'ai pas laissé le moindre choix à Arlan, ses précédents messages m'ayant mis les nerfs en pelote d'anxiété. Pour côtoyer la misère humaine à longueur de journée et aider les plus démunis autant que faire se peut, il est temps que je me rapproche des personnes comptant le plus à mes yeux, car il n'est pas question de vivre avec remords et regrets de ne pas avoir été l'ami qu'il fallait. Voilà la raison pour laquelle j'attends, adossé contre ma jolie Porsche, après avoir envoyé ce message à mon pote : je t'attends en bas. Toi et moi, on sort ce soir et c'est pas négociable. On pourrait croire que je compte lui faire la morale avec ce ton décidé et autoritaire, mais pas le moins du monde. Ce que je compte faire, avant toute autre chose, c'est l'écouter, quitte à ce qu'il ne dise rien de précis au début. Il me connaît suffisamment pour savoir que la patience, c'est mon dada.

l'impression que ça fait des lustres qu'on ne s'est pas vu, toi et moi. le besoin de voir mon meilleur ami se fait de plus en plus ressentir. je sais que la solitude que je ressens dans ma vie actuellement, je la ressens aussi avec toi. je suis à blâmer aussi. j'ai beaucoup de mal à communiquer avec les gens. à réussir à discuter. dire ce que je ressens. ma vie est un bordel sans nom mais je m'estime heureux car ça pourrait être pire. je suis conscient du truc mais en tant qu'hypersensible, je prends tout de plein fouet. une éponge à émotion. j'absorbe celles des autres en plus des miennes. c'est un joyeux merdier. je n'arrive pas à faire du tri. alors forcément, quand tu me dis qu'on se voit maintenant, je saute sur l'occasion. j'enfile un jean, un sweat, des baskets, un manteau et je me précipite dehors. effectivement, tu es bien là. large sourire qui s'étire sur mes lippes. je m'avance vers toi et arque un sourcil. « bonsoir, on s'connait ? » je te taquine, j'adore ça. ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu mais pas au point de s'oublier. de se perdre. « j'suis content de te voir » et je n'attends pas que tu réagisses pour te prendre dans mes bras. que c'est bon de te retrouver, bo. - @Bohème Chatelain

Calé contre ma merveille de voiture, l’esprit vagabond, mon expression demeure sérieuse jusqu’à ce qu’une voix que je pourrais reconnaître entre mille est captée par mes oreilles. Mmmh… non je crois pas j’attends un beau gosse pour l’emmener dans un lieu de perdition que je réponds du tac au tac, sans exercer la plus petite réflexion. Avant même que je n’ai le temps d’avoir ce réflexe, Arlan me prends dans ses bras et je peux dire que mon pote m’a manqué. J’ai tellement de choses à lui raconter que tout se bouscule dans ma tête, n’offrant finalement qu’un simple toi aussi t’as pas idée pour toute première réponse. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans la sienne, mais si mon instinct ne me fait pas défaut, j’imagine que ça doit être costaud. Je le garde quelques secondes dans mes bras avant de lui faire un signe de tête, l’incitant à monter côté passager. Grimpe, je t’embarque que je reprends en ponctuant ma phrase d’un petit sourire amusé. Sortir, j’en ai besoin, et potentiellement lui aussi, ce qui tombe extraordinairement bien. Tu choisis le lieu ou tu me laisses faire ?