J'avais besoin de changer d'air et ça Priam l'avait compris mieux que quiconque. Mais je ne pensais pas aller jusqu'à changer de pays pour ça. Lorcan ayant déjà mis les voiles pour quelques semaines, il ne serait pas du voyage. Terminant de régler les problèmes du cabinet, j'étais rentré rapidement à la maison pour préparer mon sac et dire au revoir à Anna avant de me rendre à l'aéroport.

Me rendant compte dans le hall qu'on aurait de la compagnie, je n'avais rien dit même si l'idée ne me plaisait guère. Capuche sur la tête, casque sur les oreilles, je m'étais isolé dans un coin, attendant l'embarquement. Le vol s'était déroulé de la même manière... Je n'avais pas envie de parler. Mes pensées se perdant avec les nuages qui disparaissaient à l'horizon. Le sommeil fuyant ma compagnie.

Je n'attendais rien de particulier de Paris... Pas de grande révélation. Pas de ville merveilleuse comme on pouvait la voir dans les films. Je n'avais même pas de réelle curiosité. Je me laissais porter par les idées de Priam, espérant seulement y trouver quelque chose au bout. Une solution. Une rédemption. N'importe quoi.

Suivant mes deux accompagnants, je les laissais appeler un taxi vers notre prochaine destination.

Voici quelques heures que l’on est ensembles avec Erika et Paz. Quelques minutes que nous sommes sur le territoire français. Paz est toujours renfermé, comme éteint et je commence limite à regretter le choix d’avoir fais venir Erika. Cela devient de plus en plus compliqué de mêler ma vie amicale et les liens que j’entretiens avec mes deux frères ainsi que la présence d’une femme, dans cette vie relationnelle que je galère à accomplir au mieux. Je ne sais pas faire plusieurs choses à la fois et c’est à ce moment que je m’en rends compte.

Le taxi arrêté, je décide de m’assoir devant aux côtés du conducteur. Au bout d’une quinzaine de minutes nous voici en centre de la capitale française, le chic à la française à chaque coin de rue. Des lumières en cette période de Noël qui réveille les rues. Devant l’hôtel, une grande bâtisse ancienne ornée de led, cinq étoiles en gros dessus, je me suis littéralement pas foutu de leurs gueules.

Franchement si on kiffe pas notre séjour, je vous ramène à Boston avec de grands coups de pied au cul. Sans même me retourner je fonce vers la réception. La réceptionniste nous donne deux badges, une suite avec deux lits pour Paz et moi ainsi qu’une chambre pour Erika. Une fois à notre étage, nous voici devant nos chambres qui se retrouvent l’une en face de l’autre.

On pose nos affaires, et on se rejoins à la réception dans une quinzaine de minutes comme ça on bouge dans Paris ? Je ne laisse même pas le choix à mes accompagnateurs, je me faufile dans la chambre laissant la porte se refermer derrière moi. Je dépose mes valises et attends Paz de pieds fermes.

La proposition de Priam acceptée sans même qu'elle ne prenne réellement le temps d'y réfléchir avait provoqué plusieurs réactions dans l'esprit de la brune. Mais cela l'avait surtout poussé à vérifier le contenu de sa valise avant qu'ils ne viennent la chercher. Les attendant en bas de son immeuble, elle avait salué les deux d'un sourire avant de les suivre. Et pendant le vol, elle s'était assurée de ne déranger personne, ayant même mis un écouteur dans l'une de ses oreilles tandis qu'elle prêtait attention au reste. La tête s'était posée de temps à autre sur la tête de Priam mais sans rien de plus.

Et maintenant qu'ils se trouvaient à Paris, elle ne disait rien, se contentant de suivre en silence par peur de briser ce qui semblait être un calme pourtant pesant. Laissant alors la parole à Priam, elle hocha brièvement la tête, se contentant de récupérer son badge avant de se diriger vers sa porte. La fermant derrière elle, elle déposa sa valise dans un coin avant de se laisser tomber sur le lit, désirant simplement faire comme si tout allait bien alors qu'elle venait de quitter son pays pour un autre, dont elle parlait au moins la langue.

Laissant les quinze minutes s'écouler, elle descendit à la réception après avoir troqué ses talons pour des baskets, ne voulant ni être gênée, ni être une gêne. Les bras croisés, elle attendait sagement que les deux hommes du voyage viennent la rejoindre afin qu'il puisse quitter l'établissement. Et un sourire étira ses lèvres quand elle remarqua qu'ils arrivaient. "Vous êtes prêts ? Vous êtes déjà venu ici, d'ailleurs ?" La question était posée avec intérêt, notamment parce qu'elle se demandait ce qu'elle pourrait leur faire découvrir si ce n'était pas le cas.

@Priam Lubbers  @Tybalt Pazelius

Je n'ai pas envie de parler... Encore moins devant une personne qui ignore mon passif... Les choses étaient déjà assez compliqués comme ça.

M'installant a l'arrière du taxi, je posais ma tête contre le carreau de la vitre, regardant les lumières de Noël défilés puis disparaître. Le temps passant sans possibilité de revenir en arrière. Pourtant je donnerai tout pour remonter le temps...

Retirant finalement mon casque en arrivant devant l'hôtel, un léger rictus se dessina à la commissure de mes lèvres. La vie que j'avais toujours eu envie de vivre...

Rentrant dans la suite en compagnie de Priam, je jette mon sac sur l'un des lits avant de sortir des affaires. Je prend une douche, j'arrive. Ça ne serait pas du luxe vu les dernières 24 heures...

Ressortant avant le temps imparti, les mains dans les poches de la veste en cuir, je suivi Priam jusqu'à l'accueil où se trouvait Erika. Secouant la tête négativement à sa question. C'est la première fois que je sors du pays... Je sentais les regards se tourner dans notre direction. Soufflant longuement du nez, je me dirigeais vers l'extérieur, j'avais l'impression d'étouffer...