depuis 10 minutes les orteils en éventail, les ongles manucurés aux rebords un peu dépassés. les doigts qui viennent retirer la mousse rose inconfortable, libérer tes mouvements. quelques pas sur place les yeux vers tes pieds. trop bien, regardes comme c'est cool ! le doigts qui insiste en montrant vers le sol, comme ci elle n’avait pas assez vu tes pieds en gros blanc pendant des dizaines de minutes juste avant. le corps qui commence à te déhancher une gauche qui s’amuse vers la gauche et la droite, le rythme avec la musique dans la tête, sur les pointes pieds. je pourrai mettre les talons ouverts demain, avec les lacets jusqu'aux cuisses pour aller danser et m’exciter contre le sol. tu t'arrêtes devant elle finalement. tu devrais venir avec moi.. quoiqu'on serait sûrement virer pour mettre trop de chaleur dans le studio. la danse, révélation totale de ta féminité déjà trop souvent exacerbée. quelques heures à bouger pour te sentir puissante et libérer toute ta sensualité que tu sais dégager. le repère pour reprendre confiance en toi quand tu te sens trop souillée par les hommes incapables, par cette vie trop maussade parfois.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

c’est la danse qui te sert de repère, d’ancrage. c’est comme ça que tu t’harmonises, avec tes énergies, les féminines, celle qui te donnes tout ce pouvoir. le féminin sacré qui brule quand t’enfiles ces talons et que tu suis les mouvements, les yeux dans l’miroir. que tu ne contemples que toi. le brasier qui rayonne de toute ta confiance en toi, celle que tu perds parfois trop souvent, surtout en ce moment. y’a rien qui tourne rond. toi qui n’as pas couché depuis des semaines avec un homme, le carnet de notation qui ne se remplis pas, et pire encore : simplement l’angoisse de découvrir que ta libido est trop en faillite. pourtant y’a elle, ses mains parfaitement agiles, sa peau toute douce qui sait parfaitement où s’aventurer. c’est alix qui sème la révolte dans tes hormones en ce moment et c’est diablement bizarre, pour toi. tu ricanes à ses mots. j’crois que t’es pas bien au courant de ce que je danse en général. de la heels dance, du nom officiel. et c’est sa main qui claque sur tes fesses qui laisse résonner un frisson le long de ton corps. j’ai testé la pole dance mais c’est beaucoup plus physique en vrai, mais carrément sexy aussi. tu t’aventures trop souvent dans la sale d’à côté, admirer les hommes dénudés qui prouvent toute leur musculature sur une barre en métal. ton visage qui se décompose, les traits outrés d’un tel affront à tes oreilles. les azurs qui l’observent de bas en haut. ça va pas non ? t’es magnifique ! et putain de sexy et tu donnes carrément chaud à tout le monde qui te regardes deux secondes. tu t’es rapprochée d’un pas devant elle, les visages qui se collent. comment on peut ne pas apprécier autant de charisme réunis au même endroit ? les paroles qui se murmures quand tes brilles scrutent le moindre centimètres de son visage et finissent par s’arrêter sur ses lèvres. un instant pour analyser ton corps qui frétille. mais tu te recules cette fois, rapide. les doigts qui attrapent le vernis pour aller les ranger dans une boite. maaaaais j’avoue que tu serais trop une distraction, j’pourrais plus me concentrer, mauvaise idée !

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.