Tullio a pris une place immense dans ma vie. Je l'ai laissé me rejoindre à New-York pour voir ma mère. Elle n'est pas dans une forme olympique. La présence de Tullio m'a aidé à ne pas flancher en apprenant les détails de sa maladie. les risques et surtout, l'issue possible. Je m'en doutais depuis des semaines mais je ne pouvais plus éviter cette réalité frappante. J'essaie chaque jour de ne pas y penser plus pour ne pas m'inquiéter. Surtout parce qu'à mon tour, j'étais allé avec lui en Italie pour qu'il puisse rendre visite à sa mère. A la différence de NY, là-bas, on a pu vivre plus librement. ça m'a fait bizarre de pouvoir me balader dans la rue en étant très proche de lui. D'aller à un dîner romantique devant tout le monde. Assumer ça, j'étais partagé entre la peur et le bonheur. Mais ce sont ces moments qui n'ont fait que renforcer ce que j'ai toujours pas admis. Il me plait. A l'inverse de ma précédente relation, même si tout n'est pas parfait, je me sens bien dans cette relation. Plus douce, plus passionnée et surtout, je me sens plus en confiance. Parce qu'il ne cache pas ce qu'il ressent. Quand il m'a dit qu'il m'attendait, ça m'a fait quelque chose. Je me suis senti honteux de ne pas lui donner ce qu'il attendait alors que je le voulais aussi. Je suis étreint par une peur dont il n'est même pas la cause. Cette peur est alimenté par un passé douloureux. Par un homme qui n'a cessé de jouer avec les autres. Alors que Tullio n'a pas cessé une seule seconde d'être présent pour moi. Il m'accepte avec ma fragilité et ça me fait tellement de bien. On doit parler, n'est-ce pas ? C'est une façon de présager ce qu'il va se dire, non ? Le soleil est déjà couché quand je frappe enfin à la porte de son appartement. A sa vision, je lui offre mon plus beau sourire avant de me rapprocher pour l'embrasser. -- Bonsoir... J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre ? Je me recule à regret pour retirer ma veste et la ranger. Le palpitant s'affole sous le stress ressenti à cet instant. A tel point que je ne trouve pas un meilleur moyen de me détendre que de retrouver son étreinte pour l'embrasser. plus longuement. plus fougueusement. Ma main vient emprisonner son haut. la jointure de mes doigts blanchit sous la pression.

Le temps avance et les choses changent. Parfois, elles s'améliorent, parfois, non. Tullio s'attache à celui au départ pour qui il n'aurait jamais cru possible de s'attacher. Ami, pour qui les sentiments étaient plus négatifs au départ par leur façon de s'exprimer l'un envers l'autre. À s'insulter par moments. Frustrés. L'incompréhension dans leur vie mutuelle.. et tout a changé lorsque Tullio a parlé de ce qui s'était passé avec Vito et pourquoi il gâchait sa vie de cette façon. Pourquoi il buvait et s'intoxiquait avec la drogue de cette manière. Il veut oublier. La mémoire de son défunt fiancé. Sa mort. L'image. Et il avait quelque peu abandonné jusqu'à ce qu'il commence à ressentir ces sentiments pour Ruben. Mélangé, stressé. Il n'a jamais voulu le brusquer. Il l'a laissé voir qui il veut. N'étant pas jaloux parce qu'il n'a pas le droit. Il ne le possède pas de coeur, ils ne sont pas un couple et ainsi, le jeune homme ne peut pas lui demander d'arrêter. Car la fidélité vient uniquement avec l'officialisation. Il ne partage pas, Tullio. Il n'a jamais partagé Vito une fois leur couple officiel. Mais avant ça... Ils pouvaient bien voir qui ils voulaient.

Ruben a ainsi pris de plus en plus de place dans sa vie. Tellement que Tullio pense à le présenter à son frère, un jour. À Vincent. Puisqu'il connait déjà Khol, il n'aura fière à le lui présenter. Mais Vincent, c'est son grand frère et depuis son défunt fiancé, Tullio n'a présenté personne. Il n'est tombé pour personne et aujourd'hui, les choses ont changées. Ce voyage à NY a été compliqué, car Tullio ne pouvait pas le toucher comme il le souhaitait, mais il a été présent du début à la fin pour lui lors des épreuves avec sa mère et il n'a jamais jugé aucune de ses réactions. Il l'a encouragé à exprimer ses émotions, à les faire sortir. Le réceptionner en lui caressant le dos... Et l'inverse en Italie lorsqu'ils ont été voir la mère de l'Italien. Une femme adorable, mais qui ne se souvient de rien. Tullio lui raconte à chaque fois qui il est. Qui elle est. Certains souvenirs de Milan. Parce que sa mémoire à cet instant est une bénédiction afin qu'il puisse raconter tout ça. Ils se sont rapprochés, ils se sont permis de s'afficher comme un couple, en quelque sorte, dans les rues d'italie. Jusqu'au restaurant chic où il avait sorti un complet bleuté. Il avait sorti le grand jeu jusqu'à la danse et le chauffeur. Ils ont pleinement profités de se retrouver ensemble, même une bonne partie de la nuit et Tullio, dans cette relation... Vit ce qu'il désirait vivre depuis longtemps.

Il lui a dit avant ne pas être prêt à plus, à paniquer... Mais tout cela était dû au fait qu'il ignorait comment réagir. Il avait peur. Il a encore peur, mais il sait ce qu'il ressent et il sait ce qu'il veut : il le veut lui. Entièrement lui. Il est prêt, si c'est ce que Ruben veut. Une relation plus douce et il sait que, malgré ses défauts comme avec la drogue qui est un gros problème qu'il tente de supprimer, Tullio est heureux lorsque Ruben se trouve près de lui et le pfo lui manque de plus en plus. Il l'attend. Il ne peut le brusquer et il ne veut pas le faire. Les coupes de vin sont prêtes, elles sont aérées afin que les goûts soient plus prononcés lorsqu'il va arriver et dès que les coups se font entendre à la porte, il s'approche pour ouvrir. Miroir à la beauté du brun : il sourit lui aussi d'un sourire sincère et véritable, appréciant et acceptant volontiers son baiser avant de reculer pour le laisser entrer, refermant et verrouillant derrière. << Bonsoir mon beau et non, tu ne m'as pas fait trop attendre. >> Tullio est un peu surpris du second baiser, mais il ne résiste pas. Ses mains se posent sur ses hanches, dont l'une temporairement puisqu'elle remonte le long de son dos jusqu'à sa nuque pour le maintenir contre lui alors que la fougue prend place dans leur baiser. Jusqu'aux langues qui se caressent un moment et il finit par rompre, baissant les yeux sur son visage pour venir embrasser son front, voulant calmer la tempête anxieuse qu'il perçoit dans ses orbes vertes. Les siennes tentent de représenter un ciel dégagé. Tullio l'amène pas à pas vers la cuisine afin de lui présenter sa coupe. << Vient.. >> qu'il lui murmure alors qu'il le fait l'accompagner jusqu'au canapé. Le foyer déjà brûlant et il vient doucement s'asseoir après avoir déposé la coupe sur la petite table du salon. Il attend que Ruben fasse la même chose avant d'ouvrir ses bras et l'un d'eux vient envelopper sa taille. Gentiment, l'Italien ramène le corps de celui qui désire contre lui. Son autre main vient alors se poser sur sa joue, caressant celle-ci de son pouce jusqu'à capter ses yeux sans le brusquer dans le processus. Il fait ainsi ce qu'il lui avait dit pour ce soir. Son approche est tendre, sans pression. << J'aimerais que tu me parles quand tu te sentiras prêt... >> Il sourit, tentant ainsi d'être le plus doux possible. Parce que c'est Ruben qui a voulu qu'ils parlent... Alors Tullio veut qu'il démarre le bal.
Mais ça l'angoisse aussi d'une certaine façon.
Mais il en a besoin.
Il caresse doucement son bras, jamais il ne compte le laisser sortir de ses bras tant qu'il ne le demande pas clairement.
Alors il le tien.  

Je me laissais porter par ce quotidien qui semblait convenir. Tullio était la personne la personne la plus importante dans mes relations à Boston. Il avait pris une place que je n'imaginais pas au départ. Et pourtant, il me rend heureux et surtout apaisé. Il parvient à me garder sur Terre sans que je m'effondre de trop pour ma mère ou même quand il y eu mon histoire avec Hans. Quand on a plus ou moins parler de nous deux, la dernière fois, j'ai paniqué et je me suis accroché avec l'idée qu'il n'était pas prêt non plus. Je suis conscient que son passé ne l'aidait pas mais en plus, sa vie personnelle n'est pas la plus rose. Je me disais qu'il n'avait peut-être pas envie de tout ça. Ou j'ai mal compris. Je n'en sais rien. Mais c'est ce qui m'a raccroché pour ne pas me lancer avec lui. Pour ne pas lui demander plus. Et voir les autres... ça m'aidait à ne pas trop espérer. Je pourrais me retrouver dans une situation similaire, qu'une personne apparaisse et me l'arrache. C'est ce qui me fait enrager quand j'y pense. Je ne peux pas "profiter" de la chaire avec les autres et me dire qu'il est chaste de son côté. Je ne pensais pas qu'il me dirait tout cela par message. Qu'il était prêt à cette relation. A vrai dire, je n'en ai jamais vécu beaucoup de mon côté. Devoir se cacher, ça ne durait qu'un temps et je ne le cachais jamais. Je ne suis pas à l'aise à afficher mon intimité en public.

Ce n'est qu'une fois que la porte se ferme, que je suis l'homme qu'il connait. Que je suis dans cet environnement qui me rassure. Je retrouve la chaleur de ses lèvres. de son corps. et ça me fait du bien. seulement quelques jours nous ont séparés mais ça me semblait déjà trop. On se voit régulièrement le midi mais tout de même. C'est différent. Je ne peux pas m'emporter comme je le fais à cet instant. Dans les bras de cet ange. Mais c'est aussi une manière de me dire que la discussion approche et qu'elle me fait peur autant que j'en ai hâte. Ce que je veux, c'est la même chose que lui. Je me laisse guider, prenant la coupe qu'il m'offre, j'observe l'ambiance cosy de son appartement. Elle est parfaite pour cette discussion. Pour ces mots qui veulent s'échapper. Pour ces désirs d'appartenance. Verre laissé à l'abandon sur la table à côté de son jumeau, je profite de la chaleur réconfortante de celui qui rend ma vie tellement meilleure. Je ne peux pas dire "joyeuse" aux vues de ce qu'on vit tous les deux. Nos mères, toutes deux malades, celles que l'on aime par dessus tout, ce n'est pas facile de profiter à fond. Tullio me demande de lui parler mais en me calant contre lui, je voulais entendre quelque chose avant.

Je toussote. -- Je voudrais que tu me redises la même chose que par message, Tullio. J'aime nos échanges mais par la voix, ça me rends plus légitime d'en parler. et une part de moi a envie d'être conforté qu'il attends bien ce que je veux lui dire. Qu'il ne s'attende pas à seulement un aveu d'une forte amitié après tout ce qu'on a vécu ensemble. Ce que je ressens, ce n'est pas quelque chose d'explicable. C'est à la fois un désir, de l'admiration, tout cela arrivant inexplicablement. Mon regard se plante dans le sien en attendant ses mots, dans le confort de son étreinte.

Est-ce qu'il a peur ? Bien sûr que oui.
Est-ce qu'il est sûr de ses sentiments pour lui ? Oui.
Il n'a plus raison de penser ou de se convaincre qu'il ne ressent qu'une simple attirance physique pour Ruben. Oh non. Aucune.
Il est tombé dans le piège de l'amour et il y s'est noyé. Le voilà dans les rouages d'un univers qu'il ne pensait pas revivre de sitôt après la mort de son fiancé, mais il se dit qu'il est peut-être temps de tourner la page avec quelqu'un qui en vaut la peine. Réfléchir sur  un avenir possible avec un nouvel homme le rend angoissé, mais il est prêt. Il espère sincèrement que tout ira bien ce soir entre eux.

Mauve. Rouge. Cassis.
L'alcool qui danse dans cette coupe aux notes hypnotisantes l'amène à penser. Trop souvent il s'était laissé emporter aux lappes d'un alcool trop fort, à s'endormir par les vapeurs qui embrumaient son cerveau tout comme les cicatrices des aiguilles ayant perforées sa peau sur ses avants-bras témoignent de son addiction pour une substance bien plus grave que l'alcool. Plus nuisible, mais il tente de s'en sortir comme il peut parce qu'il a enfin un nouveau but dans sa vie. Une personne sur qui il peut compter autrement que sa famille. Une personne qui se trouve dans ses bras et d'une gorgée, il se penche ensuite pour déposer la coupe sur la table. Son bras se referme sur le corps plus frêle de celui qui accapare ses pensées. Qui les hante depuis quelques semaines. Celui qu'il a accompagné et réconforté. Oh, il est celui - mis à part sa famille - qu'il n'a pas laissé tomber.

Tullio frotte doucement son bras avec tendresse, baissant un peu les yeux sur son doux visage pour capter ses jades. La demande de Ruben le fait froncer le nez. Il ne s'y attendait pas et il inspire.
Petite rougeur. Petit picotement. Ses joues s'enflamment peu à peu et il émet un léger grogement pour dégager sa gorge de cette boule qu'il ressent. Il se contrôle, ce qui est déjà une bonne avancée.
- Entre nous, Ruben, les choses ont... Changées. Si au départ je n'étais pas prêt à vouloir voir plus que ce que nous avions et que nous nous amusions... C'était parce que j'étais encore blessé et toi aussi. Ce n'était pas un environnement sain pour pouvoir avancer sentimentalement parlant. Néanmoins... Et heureusement, les choses changent et elles ont changées pour le mieux entre nous. Tu as compris mes blessures et ce qui me pèse. Ma mémoire, parfois, peu être une bénédiction, mais elle peut être une sacrée malédiction quand vient le temps de mes malheurs et tragédies. Mais toi... Toi tu es devenu l'un de mes plus beaux bonheurs.
Mes azurs ne cessent de le fixer et mon autre main vient doucement se poser sur sa joue dont mon pouce finit par caresser la peau.
- Je n'ai plus envie de faire semblant. De dire que tout ce qui se passe entre nous est d'une forte amitié. Que nous ne sommes que des amis qui passent de bons moments parce que je me fiche de mon ami se tape son voisin. Toi, c'est différent. Ça me dérange, mais je ne l'énonce pas. Je te laisse vivre ta vie. Ton coeur ne m'appartien pas... Donc je ne peux pas te demander de m'être fidèle. Je jalouse celui ou celle qui te possède le temps d'une nuit quand ce n'est pas moi. Mais je ne causerais jamais de scène, parce que tu n'es pas mien. La fidélité vient avec le moment où tu acceptes d'être avec moi. Si seulement tu acceptes de l'être. Bien sûr que j'ai peur. C'est normal d'avoir peur lorsqu'une nouvelle histoire se construit. J'ai peur que tu me dise non... Que ce n'est pas ce que tu veux. J'ai peur de tout gâcher.

L'orgueil est mis de côté. Tullio se confie à coeur ouvert à celui qui le fait désormais battre d'un renouveau.
- J'crois que je suis tombé pour toi, Ruben. Plus que je ne le pensais...
L'italien affiche un petit sourire, gêné. Mais sa main n'a jamais cessé de caresser la joue du jeune homme.
- J'ai envie de plus en plus d'être avec toi. Plus souvent. Je souris quand tu m'écris. Je suis heureux quand tu es avec moi. Que je doive encore me cacher avec toi auprès de tes proches ce n'est pas quelque chose qui me gêne en soit. J'aimerais te présenter à mes proches, aussi... Le jour venu si seulement notre histoire va plus loin. Comme mon frère qui est très proche de moi. Je ne lui ai présenté personne depuis... Tu sais qui. Ça en dit long, pas vrai...?

Tullio remonte un peu sa main pour que ses doigts glissent dans les ébènes de celui qui fait marteler si fort son coeur.
- Je sais ce que je ressens Ruben... Et je crois bien que je t'aime. Et que c'est toi que je veux. Uniquement si toi tu es prêt...
Parce que l'Italien ne le forcera jamais à suivre un chemin qu'il ne veut pas, sauf si c'est une question de vie ou de mort. Mais là... Il ne veut pas le brusquer de coeur.
Pauvre de lui qui devient un peu tendu, maintenant. Peur que celui à qui il vient de se déclarer le repousse. Qu'il lui brise le coeur. Chose qui risque de le briser plus que de raison, mais il doit s'y attendre parce qu'à chaque nouvelle il y a une réaction. Bonne ou mauvaise.
Alors il attend.
Impatiemment, le regard qui cherche celui de Ruben.
Inquiet, nerveux.
Mais surtout... Maintenant ouvertement amoureux.