J'ai l'impression de rêver. Hier, je le rencontrais pour soigner mon fils. Ce qu'il a fait à merveille, j'ai acheté les médicaments et le petit s'est reposé sous la surveillance de la voisine. Mais il y a eu ces messages, cette conversation que je ne pensais pas apprécier aussi naturellement avec un homme depuis ma rupture. aussi récente soit-elle. ça me donne un vent de fraicheur dans ma vie. ça me plait même si j'ai appris à mes dépends que je prendrais mon temps pour tout, à présent. Le comble de l'ironie, ce n'est pas vraiment une tenue très féminine que je porte pour l'occasion de notre première soirée. Mais je ne manque pas de m'assurer d'y apporter quelques touches par mes cheveux attachés en une grande tresse ornée d'un ruban en son extrémité, par un maquillage léger et la surprise cachée sous cette tenue de travail un peu usée et ce haut blanc qui en barre l'indécence. J'arrive en avance devant la grande maison. Je me perds quelques secondes à l'observe. Je me gare en face de sa voiture avant de descendre avec un petit sac contenant quelques victuailles en espérant qu'il puisse apprécier. J'envoie un dernier message à ma voisine pour dire à mon fils qu'il prenne bien ses médicaments avant de frapper à la porte. Je martèle mon esprit en me répétant que je dois l'appeler par son prénom ce soir : Jude. Ce n'est plus vraiment le médecin que je vais côtoyer. Mais l'homme. La porte s'ouvre... -- Bonsoir D... Jude. je ne peux m'empêcher de rire, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Je suis un peu rougissante, confuse d'une telle présentation.

Ce n'est franchement pas quelque chose que j'ai l'habitude de faire. Si dans ma vingtaine j'étais un coureur de jupons et je draguais tout ce qui bouge, je me suis bien calmé depuis et je n'ai plus vraiment le réflexe de le faire, même. Faut dire que ma dernière rupture a encore été un coup dur et je ne suis absolument pas dans l'optique de me poser. J'aime les moments que je passe avec Elfy, mais j'ai l'impression que si je me contente de ne la voir qu'elle, je vais finir par m'attache et c'est quelque chose qui me fait réellement flipper. Alors quand Venus a débarqué dans cette salle de consultation avec son fils, j'ai décidé de me lancer. Elle est très attirante physiquement et j'aimais beaucoup son sourire, alors je lui ai donné mon numéro. Un peu comme Elfy a fait avec moi, quoi. Sorti en retard de la clinique, je me dépêche de rentrer chez moi pour me changer dans une tenue un peu plus confortable, mais assez convenable pour accueillir la jeune maman chez moi. Je me dépêche de descendre pour ouvrir la porte lorsqu'on sonne, souriant à la jeune femme face à moi. Je ris avec elle lorsqu'elle manque de m'appeler docteur, "Oui, on va se contenter de Jude pour ce soir", que je lui dis en la laissant entrer. En réalité, c'est pas hyper pro de draguer la mère d'un patient comme ça, mais je ne fais pas ça tous les quatre matins, donc ça va. "Je vais te débarrasser de ça", que je lui dis en faisant mention de son manteau pour le mettre sur le porte-manteau de l'entrée, profitant pour observer sa tenue avec un léger sourire sur le coin des lèvres. "Tu veux boire quelque chose, avant de voir l'ampleur des travaux ?", que je demande sur un ton un peu rieur.

Je me sens nerveuse car ça fait un moment que je n'avais pas vécu un date. Pas avec quelqu'un que je connaissais à peine. Cela se ressent rapidement à mon erreur, je me mets à rire nerveusement lorsqu'il me fait la remarque. -- ça dépend si tu as envie de changer de spécialité, le temps d'une soirée...  mon regard se plante dans le sien avec douceur et je me rends compte de ce que je dis : je rougis immédiatement et tourne la tête pour me concentrer sur l'intérieur de la maison. -- ooh, merci! je tends les bras pour laisser ma veste s'échapper dans les mains de Jude. Je remarque qu'il a fait vraiment un gros travail dans cette maison, je suis impressionnée. Mon regard s'était perdu sur un des meubles quand il me propose à boire, me rappelant ma peau frileuse et mon coeur le thème de la soirée. Je me rapproche de lui physiquement, laissant une faible distance entre nous. Mes doigts caressent la nuque, geste de nervosité évidente. mais aussi d'excitation. -- Oui, je prendrais la même chose que toi. Je pense que je serais trop concentrée sur ces travaux pour y penser... langue qui s'échappe sur les lèvres alors que les doigts quittent la nuque, traçant le chemin devant ma tenue sans la défaire. -- Même si je trouve que tu as fait un excellent travail. Tu me fais visiter ? simple curiosité. j'ai conscience que le rythme de mon coeur n'est pas au même diapason que mes mots. parce que je ressens l'envie d'aller plus loin. Même si Jude était séduisant, je n'avais jamais osé imaginer par respect pour lui. Mais depuis que ses doigts ont effleurés les miens en me donnant son numéro, cette tension ne me quitte pas.  

J'ai cru comprendre suite à nos échanges qu'elle sortait d'une rupture un peu compliquée et je sais complètement ce que c'est. C'est pas tant la rupture qui a été compliquée, c'est tout ce qu'il s'est passé autour et le drama inutile généré. Je me reconnais totalement quand je la vois un peu gênée : elle essaie clairement de faire des sous-entendus et de flirter mais ses joues rougissent tellement rapidement qu'elles trahissent sa gène, ce qui rend la situation assez drôle. De mon point de vue en tout cas, peut-être pas du sien. Elle me donne son manteau et je le laisse sur le porte manteaux, avant de me tourner vers elle et de constater qu'elle s'est rapprochée de moi, sa main dans sa nuque, traduisant une nouvelle fois sa nervosité. J'hoche la tête et je lui souris, lui faisant signe de me suivre jusqu'à la cuisine. "Okay, ça sera un petit verre de vin et je te fais visiter", que je lui dis alors que je sors deux verres que je pose sur le comptoir. Une bouteille de rouge déjà entamée la veille et je nous verse deux verres avant de lui tendre le siens, "Voilà pour madame" Je passe par la salle à manger, lui montre le salon et je monte à l'étage. Je lui montre les chambres de mes enfants, mon bureau et j'ouvre la porte de ma chambre, "Et c'est ici que les travaux ont été bâclés", que je lui dis, entrant dans la pièce en lui souriant, le verre toujours en main que j'apporte de temps en temps entre mes lèvres pour en boire une gorgée.

Je réponds à son sourire, le suivant jusqu'à sa cuisine. Mon côté bricoleuse ne peut s'empêcher d'admirer la décoration en sachant tout le travail qu'il a fourni. Je prends le verre de vin qu'il me tente. -- Je te remercie. J'en capture les premiers aromes et en boit une gorgée tout en le suivant dans la maison. Je ne manque pas de compliments quant à son travail, j'envie même certaines parties de la maison parce que je n'ai jamais eu les moyens de le faire chez moi. Enfin, nous arrivons dans sa chambre. Lieu où il me dit qu'il a besoin d'aide. J'en fais rapidement le tour, admirant le dressing. Evidemment, je m'intéresse à l'endroit mais comme je m'en doutais, il n'a pas besoin de moi. -- Tu as fait un excellent travail... Je bois une nouvelle gorgée en posant mon regard sur Jude. Je lui souris autant par mes lèvres qui s'étirent que mon regard qui le dévore. -- J'aime beaucoup ton bureau mais je pense que ce qu'il manque à cette chambre, c'est... Je dépose le verre sur la table de nuit pour le rejoindre. Je suis encore fébrile à l'idée de le toucher mais faire le premier pas, ce n'est pas une affaire d'homme. Je pose mes mains sur son torse, mon regard se plonge dans le sien pour lui faire passer le message subtil. j'espérais qu'il le saisisse. -- Une certaine touche de féminité. Lentement, mes mains continuent leur chemin le long de son ventre, avant de s'éloigner pour prendre sa main libre. -- Je peux te montrer... si tu veux ? Ce sera plus facile à se projeter. Je recule déjà d'un pas, le tenant encore par la main, me rapprochant du lit tout en me laissant la possibilité de m'arrêter si toutefois, nous n'avions pas envie de la même chose...  

C'est vrai que j'ai mis beaucoup de temps, de travail et d'amour dans cette maison. Elle était en ruine quand je l'ai acheté, j'ai du tout refaire et avec l'aide parfois de mes amis, j'ai vraiment mis un point d'honneur à la retaper moi même, de A à Z. Ça a prit quasiment un an, mais c'était mon projet en dehors de la clinique, parce que je suis le genre de personne qui a toujours besoin d'avoir un objectif, ça m'aide à avancer et à ne pas replonger dans de vieux démons trop facilement. Je fais visiter la demeure à Venus qui est assez silencieuse, mais qui semble admirative. Je lui souris quand elle me dit que j'ai fait un excellent travail et j'hoche la tête, "Merci.. ça a mit du temps, mais ça en valait le coup" Je voulais offrir la plus belle maison possible pour ma famille, pour mes enfants. Je ne viens pas d'une famille riche, au contraire, alors ça me semblait important et symbolique que je construise tout ça de mes propres mains et pas avec l'argent. Venus s'approche de moi, pose sa main sur mon torse et mon regard reste posé sur elle, "Mh.. je vois ce que tu veux dire", que je lui dis en souriant en coin. Mon verre posé à côté du sien, j'hoche la tête à sa question. "Je veux bien, oui..", que je lui réponds en la regardant se reculer de quelques pas, le lit derrière elle.