les pas qui s'avancent à l'adresse donnée. par surprise à moitié, tu t'aventures ici pour venir le voir lui. viggo et sa maladie. tu veux le réconforter ou profiter d'une faiblesse mal placée pour en découvrir plus que lui ? le sac remplis, chocolats, bouillottes inutiles chez toi, de quoi lire, pour toi peut être. s'il préfère que tu ne parles pas pour une fois. nécessaire du survivant. l'ascenseur fébrile, qui fonctionne aujourd'hui. tu débarqués dans l'entrée de la cotterie sans savoir où t'es, à qui tu dois parler. tête sympathique qui t'accueille avant de te montrer la direction de sa chambre. l'envie immédiate de t'imaginer que le chemin est parcourus par nombre incalculable de figure féminine. mais est ce qu'elles feraient toutes ça ? braver la maladie, sans même véritable le connaître viggo ? tu souffles. attendant de découvrir la sauce à laquelle il va te manger. salée, douce, qui sait ? tu passes la porte quand il t'invites à rentrer, tête qui s'avance de cette fausse timidité. salut ! je suis venue finalement.. voir le cadavre en personne. tu ricanes en montrant ton sac d'une main. je t'ai apportes quelques trucs je savais pas ce que t'avais besoin que t'aimes bien alors y'a un peu de tout. sans oser t'approche, tête qui penche sur le côté. je peux faire partie des cadeaux aussi. que tu dis en dénonçant ton visage de tes mains. je peux partir si tu préfères. tu sais que tu peux vite casser les couilles toi.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

l’air timide qui débarque dans la chambre du malade au point de l’agonie. inconnu, encore, tu l’connais pas assez pour savoir comment il va l’prendre. toi qui viens dans son antre, l’faire chier avec tes conneries quand la maladie vient l’attraper. il pourrait te jeter dehors, t’sortir de cette porte à coup de coussins contaminés. pourtant c’est l’sourire aux lèvres qu’il t’accueille, toi et ton sac. les lèvres qui se déforment un instant quand tes billes azurs le fixent sans bouger. c’est toi l’cadeau, t’as capté. le nord n’est pas perdu, c’est pas les chocolats qui l’intéressent. tu ricanes, le sac posé, ta main sur la hanche quand tu pivotes vers lui, la mine qui réfléchit. okaaaay, j’vois que t’es pas trop malade non plus en fait. j’pensais trouver un vrai cadavre moi ! que de la comédie.  moi j’ai prévu pleins de trucs pour un vrai agonisant qui a froid, pas de quoi le réchauffer tu vois ? les phalanges qui retirent cette veste pour l’ôter de ton dos, les pas qui s’avancent en même temps vers lui, prédatrice qui fait la comédie, t’exagères les mouvements de ton corps. mais t’as de la chance que j’sois quelqu’un qui aime bien toujours sortir assortie. décolleté qui se rapproche dangereusement du grippeux, et ton bras qui vient simplement allumer la lampe de chevet à côté de son lit. haut des seins sous son nez quand tu repars finalement dans l’autre sens pour éteindre la grande lumière, cette fois. l’ambiance tamisée du défilé improvisé. toi l’paradoxe. timide quand tu rentres dans sa chambre sans savoir s’il voudra bien de ta présence. et dix minutes plus tard entrain d’attacher tes cheveux avec ce regard de prédatrice vers lui à l'autre bout de la pièce.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.