Dans l'incapacité de bouger depuis cette explosion. Dire que j'avais juste envie de me changer les idées, que je voulais passer une bonne soirée avec mon ami Aleph. A croire que j'lui porte la poisse, chaque fois qu'on passe une soirée ensemble il se passe un drame. Comme lors de notre rencontre où il m'a secouru. J'me sentais coupable d'avoir gâché sa soirée, qu'il a le bras invalide. J'irais le voir quand j'pourrais enfin bouger un peu plus. T'es venu me chercher à l'hôpital et comme si t'avais pas eu assez à gérer avec ta fille, tu dois t'occuper d'moi, j'avoue que je m'sens idiote là. Tu me traites comme une princesse et malgré nos prises de tête et la situation, on fait abstraction de tout ça. J'te suis reconnaissante d'être là pour moi. Il fallait que je me débrouille seule pour prendre ma douche et c'est assez compliqué. Je comptais demander de l'aide à ma meilleure amie Pia, mais elle est aussi mal en point alors j'veux pas lui infliger ça. Pourtant, j'aurais peut-être dû demander à une autre amie ou quoi parce qu'avec ma jambe cassée, il est difficile de me déplacer. Je me mets à glisser dans la douche, nue comme un ver et à geindre de douleur. J'me sens comme une conne et le trop pleins d'émotions sans doute, des larmes viennent s'écouler sur mes joues.

Cette soirée s’était transformée en une soirée catastrophique, tu t’étais inquiété pour ta meilleure amie qui passait sa soirée dans cet hangar, qui avait fini par exploser à cause du bâtiment à côté. Tu n’avais pas eu de ses nouvelles durant de longues heures, avant d’apprendre qu’elle se retrouvait avec une jambe en moins, cassée. Sans hésiter tu lui avais dit de venir s’installer à la maison, déjà dans un premier temps et après, elle verrait par elle même. Alors oui, tu avais mis quelques limites comme la douche, tu ne voulais pas l’aider en la sachant totalement nue en face de toi. Pour le reste, tu étais là et tu l’accompagnais dans sa convalescence, qui allait certainement être longue et douloureuse. Tu avais aménagé la chambre d’ami pour qu’elle puisse y être à son aise et elle faisait bien ce qu’elle désirait, tu n’allais pas décider à sa place pour le reste. Aujourd’hui, tu n’avais pas eu beaucoup de cours, ce qui t’avait permis d’être un peu plus disponible pour elle. Alors qu’elle était allée se doucher et que toi, tu commençais à préparer le repas, tu entendais un bruit sourd, comme une chute, provenant de la salle de bain. Alors sans attendre plus longtemps, tu toquas rapidement à la porte. « Tout va bien ? » laissais-tu glisser entre tes lèvres, entrouvrant la porte pour voir qu’elle n’était pas forcément dans une bonne posture pour une douche. Alors tu tournas la tête, agrippant la serviette avant de lui lancer. « Tu peux mettre ça sur ton corps au moins ? Que je vienne te relever. » laissais-tu glisser en lui lançant une serviette, tu attendais qu’elle te dise que c’était bon pour elle.

Très compliqué cette situation... On avait eu des crises de jalousie incessants, des prises de tête, j'avais aussi pris mes distances. Et il y a peu, tu m'avais avoué que j'te plaisais depuis le début, mais que soit j'étais en couple ou soit c'était toi. Le problème étant que tu n'veux pas gâcher notre amitié parce qu'il y aura aucun retour en arrière comme c'que j'pensais et redoutais... Enfin, j'sais pas quoi penser de tout ça. J'veux pas non plus insister et mettre un malaise entre nous. Pourtant, tu me proposais tout de même de t'occuper d'moi pendant ma convalescence. Tu restes quand même mon meilleur ami même si c'est bizarre depuis quelques temps, même si j'suis paumée de la vie. Ma rupture m'a peut-être ouvert les yeux sur ce que je ressentais pour toi? J'en sais rien. Dans tous les cas, j'veux pas non plus que tu sois gêné ou quoique ce soit. J'aurais aimé dormir avec toi, mais peut-être que c'est pas c'que tu veux alors on verra bien. Même si j'avais déjà dormi avec toi il y a  quelques jours. Aujourd'hui, j'essaie de prendre ma première douche avec ma jambe cassée seule et ça ne se passe pas comme prévu. Je glisse, tombe et pleure comme une idiote que j'suis. En faites, j'me sens comme une merde à l'heure actuelle. T'as déjà Tillie à t'occuper et désormais, tu devais t'occuper d'moi. Alors que t'arrives pour venir à mon secours, je me ressaisis. - Hm... On va dire ça. J'attrape la serviette que j'enroule autour de ma taille, recouvrant ma peau nue. Je sens mon coeur battre plus qu'à l'accoutumé et de mes doigts, j'essuie les larmes avant d'ajouter. - C'est bon. J'suis nue, mais couverte de la serviette donc tu peux me soulever et m'aider à me remettre sur pieds. - Merci beaucoup. Pour tout en faites. De me supporter et d'être là pour moi comme toujours malgré la situation complexe. - J'suis désolée de t'infliger tout ça... Je peux essayer de voir avec ma mère si je peux aller chez elle. J'ai juste la honte.