Hey.. t'entends pas un bruit chelou ? Ta meilleure amie à ton bras, l'bruit fit grimper tes nerfs d'ores et déjà sur le qui-vive après une semaine à encaisser quelques nuits blanches. La nuit était tombée depuis belle lurette mais t'avais promis à Brinley d'la kidnapper ce soir-là pour admirer sa constellation, plus brillante et plus belle ce soir-là. Après l'avoir récupéré à la Dudley, vous vous enfonciez dans ces chemins obscures, à peine illuminés par l'imposante bâtisse de la confrérie pour atteindre un point de vision dégagé d'la pollution citadine. Plus vous avanciez, plus le silence faisait rage, à ton plus grand bonheur. A part vos pas et vos murmures, aucun bruit se profilait à l'horizon. Sauf depuis quelques mètres. Où des craquements de feuilles au sol résonnaient en décalé d'vos pas. J'te jure j'ai entendu quelque chose Bri !! Tu intimes la brune de s'arrêter, d'se retourner. On est d'accord que c'est l'ombre d'un arbre que j'vois là-bas, hein ? ... HEIN ? Chuchotement encore plus bas mais paniqué, comme si le ou la stalker qui vous suivait potentiellement fuirait s'il n'entendait rien. Pourtant l'ombre que tu voyais semblait quand même bouger, malgré les chuchotements, malgré ta peur. Ce n'était visiblement pas l'ombre d'un arbre, Gracie.

je tendais l'oreille pour essayer de percevoir le bruit en question. « ça dépend c'est quoi un bruit chelou pour toi » j'étais peut-être pas assez concentrée pour confirmer ce qu'elle disait. moi, j'entendais rien. ou du moins, hormis les craquements de feuilles causés par notre propre pas, niente di niente. j'étais collée à ma meilleure amie histoire qu'on se tienne chaud, tout en s'aventurant sur le chemin sombre qui s'éloignait petit à petit de la confrérie. y'avait un peu de végétation là où on passait, signe qu'on était quand même assez loin. et au moment où j'écoutais ce qui se passait autour, gracie me tirait le bras pour m'empêcher de faire un pas de plus. « j'te crois Gracie! » disais-je en baissant mes yeux vers nos pieds, absence de feuilles qui auraient pu être la source. je plissais les yeux pour regarder dans la même direction qu'elle et.. non c'était pas un arbre. j'avais rien consommé, j'étais lucide. « non c'est pas un.. » j'avais pas terminé ma phrase que je voyais l'ombre se déplacer, qui s'avançait vers nous. « okay mec t'es creepy, on a compris. maintenant bouge » j'sais pas si c'était un étudiant de ma maison, un étudiant tout court qui essayait d'nous faire peur mais j'sais pas, j'le sentais pas.

J’sais pas moi, ce bruit là ?! Emphase sur le ‘ce’ dans ta réponse sans réelle réponse, la panique t’attaquant doucement mais sûrement les tripes. Vu la pénombre et le silence plombant à l’horizon, n’importe quelle source vivante aurait pu générer ce bruit, un simple rat ou un écureuil ou bêtement le vent lui-même. Pourtant, ton instinct te susurrait une présence anormale, décrète à ta meilleure amie de s’arrêter dans ses mouvements, histoire d’apaiser tes doutes. Ou pas. Ses billes se tournent vers la direction pointée et plissant des yeux à son tour, elle te confirme même ta suspicion. L’ombre - loin d’être celui d’un arbre - se mouvait, pire, elle semblait venir à vous. D’un pas presque déterminé, malgré la tentative d’intimidation de Bri. Putain mais il vient à nous Bri… ? Ta poigne autour de son avant bras se resserre malgré toi, les pieds refusant de bouger, tétanisée, l’esprit allant deux milles à l’heure pour tenter d’trouver un échappatoire. Tu vois qui c’est ? Tu l’connais ? T’as une bombe lacryomo sur toi ou un déo ou une paire de ciseaux ou une écharpe ? Ou n’importe quoi. Le spectre s’avançait pendant ce temps, sans réponse et sans ralentir. Oh connard ! On te parle, dégage d’ici, on est deux contre un, tu vas morfler si tu t’approches ! Sans aucun doute la pire idée les insultes criées et la provocation supplémentaire mais l’adrénaline d’auto défense se réveille et la panique faisait doucement place à l’énervement. Qu’est-ce qu’il… Coupée dans ta question ; l’individu se trouvait dorénavant à un mètre de vous, emmitouflé dans un hoodie noir, capuche relevée et le visage caché. Dégage on t’a dit ! Mais rien n’y faisait.

what the fuck, il s'passait quoi? j'essayais vraiment de trouver une logique dans ma tête, de me convaincre que c'était qu'un abruti inoffensif. qui se promenait dans la noirceur en suivant des gens sérieux? get a life, va voir ailleurs si on y est. mon rythme cardiaque s'accélérait au fur et à mesure qu'il se rapprochait. j'savais pas pourquoi je restais plantée là avec ma meilleure amie, genre pourquoi on partait pas à la course? j'étais figée, Gracie encore plus. elle resserrait son emprise sur mon avant bras. ''si un jour on m'attaque, je le massacre.'' bullshit, je vivais ce moment en live et j'savais pas quoi faire. ça se bousculait dans ma tête, trop pour que j'puisse trouver une solution. mon cerveau était en train de griller dans ma boîte crânienne.« Non » À TOUTES CES RÉPONSES, mon cerveau est pu là. game over, goodbye, j'savais pas qui c'était, ptêtre un mec que j'avais remballé mais.. putain fallait vraiment qu'il ait l'égo détruit pour venir emmerder deux filles pour le prix d'une. « Attends j'enlève mon manteau » réussissais-je à articuler, mon cerveau avait repris vit parce que je recommençais à bouger machinalement les bras et les mains. j'traînais rien sur moi. si j'avais su que ma fin de soirée allait se dérouler comme un épisode de buffy contre les vampires, là oui j'aurais pris des trucs pour qu'on se défende. « t'es sourd ou quoi?! T'avises même pas de t'approcher » c'était dingue ce que l'adrénaline pouvait faire sur quelqu'un. et sans le voir venir et même sans nous laisser le temps de réagir, il se jetait sur ma meilleure amie ce qui me fit tomber au sol au passage. « HÉ LAISSE LA » criais-je, en me relevant pour lui donner des coups de pied derrière ses jambes.     

Comment ça ton manteau ? Qu'est-ce que tu veux faire avec ton manteau ? Lui jeter à la figure ?! Dangereusement, la silhouette se rapproche. Tandis que ton esprit traduisait la panique par maintes tentatives de dispersion, celui de ta meilleure amie semblait s'être figé sur place. A l'image d'vos membres. Stoïques, immuables, paralysés. C'était ridicule. Une douce sensation de lave en ébullition s'amorçait au fond d'ton estomac en y pensant. L'pauvre type n'avait aucune face - métaphoriquement et littéralement parlant. S'attaquer à deux jeunes femmes sans défense, si ce n'était la veste de Bri, et sans se démasquer. Aie au moins l'audace de dévoiler ta sale face de rat ! La provocation fusait encore et toujours, l'adrénaline pompant dorénavant dans tes veines. A défaut d'courir, de prendre les jambes à son cou ou d'user de tes poings pour le contrer, tu décidais bêtement d'attaquer à coups de venin. Aucun doute Gracie, il allait fuir et pas du tout continuer dans sa trajectoire et son objectif. Il allait fuir et pas du tout te sauter à la gorge, bousculant Bri au passage. Ce n'était que dans ton imagination ses mains qui se resserrent autour de ton cou, au sol, pendant que ta meilleure amie tentait d'le dégager de toi. Ce n'était qu'ton imagination les cris étouffés et les coups assénés à son flanc en espérant le dégager. Bri se déchaînait sur l'individu, lui aboyant dessus avant qu'elle ne se retrouve projetée, au sol, loin d'toi. Un violent coup de coude qui aura eu l'effet d'la calmer. Et c'est ce temps de mini distraction qui te suffisait pour atteindre le téléphone dans ta poche de jeans, et le frapper à la tête. Les secondes de déstabilisation te permettent de reprendre le souffle, tousser, te relever à quatre pattes et ramper vers Brinley. Bri.. ? Voix rauque, l'air s'infiltrant dans tes poumons encore insuffisant. Bri, ça va ? Concentrée sur ta meilleure amie, t'ignorais l'gars qui avait pu se relever entre temps.

« S'il le faut ouais! J'pensais surtout à me débarrasser des vêtements qui pourraient nous nuire » s'il devait nous agripper ou j'sais pas quoi, ça serait plus facile de nous extirper. j'savais toujours pas comment j'arrivais à réfléchir pour trouver une solution alors que clairement, nous étions en mode survies. j'étais tétanisée, parce que j'savais que la meilleure solution serait qu'on dégage de là. et d'un côté, j'étais incapable de faire un quelconque mouvement. Gracie continuait d'lui cracher son venin, pour l'provoquer et le faire réagir. tout se déroulait en une fraction de seconde. menace lâchée, la personne s'attaquait à ma meilleure amie. après l'avoir plaquée au sol et moi qui tombais par derrière, je la voyais se débattre alors que.. wait, c'tait quoi ces cris étouffées? il était quand même pas.. si? mon esprit se déconnectait totalement d'ma tête, de mon corps. j'étais pu moi même, j'voyais rouge. mes pieds qui s'attaquaient à ses jambes, mes mains qui le frappaient pour le dissuader d'aller plus loin. « MAIS ARRÊTE TOI CONNARD. TU VAS LA TUER! ARRÊTE J'TE DIS, ARRÊTE! SI TU VEUX T'EN PRENDRE À QUELQU'UN C'EST À MOI. » j'étais fucking petite à côté de lui, je frappais toutes les parties de son corps en espérant trouver un emplacement qui lui ferait mal. toutes les options je les avais fait, allant même jusqu'à le pincer à mort. j'essayais même de le bousculer pour qu'il arrête de l'étrangler. je recevais un coup de coude direct sur le nez, je l'avais pas vu venir celle-là. en reculant trop vite, mes pieds cognaient quelque chose et je trébuchais par derrière. j'portais mes mains à mon visage, totalement sonnée. « putain.. mon nez » et je sentais un liquide dégouliner. du sang. ptn. j'détestais le sang, je clignais des yeux pour faire sécher les larmes qui menaçaient ma vision. « ça va.. OH » lâchais-je en voyant la silhouette se relever et se rapprocher. vers nous ouais mais c'était vers moi maintenant. j'ignorais la douleur de mon nez, le sang qui glissait vers ma bouche. je m'en foutais. j'laissais Gracie reprendre son souffle, alors que moi j'me relevais difficilement et j'attendais qu'il se rapproche suffisamment. au dernier moment, je m'éloignais de lui mais il m'agrippait assez vite et je me débattais comme une furie avant qu'il me jette au sol. lui sur moi. il écrasait mon corps. j'lui foutais des coups au visages, tentant même d'essayer de lui retirer la cagoule au visage. face à ce que j'essayais de faire, il m'infligeait un coup de poing au visage.