Gamine bornée. Mains insolentes. Attrapent la cross de son arme pour tenter de tirer dessus. Rapproche son corps, alors qu’il s’acharne à rester immobile. Vacille alors, la lueur familière. Etrécie ses iris. La colère dormante qui ouvre un œil. Toujours là, malgré son effort pour l’ignorer. Seulement, elle est forte Lena. Pour le pousser à bout. Démence. L’ordre résonne dans les docks déserts. Tape la taule délavée par les sels marins. Avec plus d’assurance, elle s’agrippe à l’arme. Réclame une réponse. Se referme l’étau. Autour du poignet de la brune. Amenée contre son torse, il crache les mots. Les dents serrées. « Ferme-là putain. » Soucieux de ne pas se faire remarque. De ne pas croiser une autre âme errante. Peu désireux de savoir ce qu’il se cache dans les recoins. « Et peut-être que j’te répondrais. » D’un geste sec, il dégage sa main de la cross. La rejette jusqu’à ce qu’elle vacille légèrement en arrière. De sa hauteur, braque ses orbes tempétueuses sur elle. Retrouve un semblant de calme, tandis que son pulsant continue de défoncer sa cage thoracique. « J’vais m’répéter. Qu’est-c’tu fous ici Lena ? » D’apparence calme, il replace correctement son holster, suivit de sa veste. Durant l’opération, il fait mine de ne plus la regarder, avant de revenir à elle. « T’as d’autre envie suicidaire ? L’accident d’voiture t’as pas suffi ? »

médiocre décor. t’façon, on a jamais été bon pour faire comme tout l’monde. pour les endroits sains. toxicité palpable. jusque dans nos décombres. ce qu’il en reste. encore gravés dans les prunelles, l’amour qu’on a sous estimé. laisse des aquarelles violacées sur la toile du myocarde. hématomes encrés dans la chaire. forcés à s’rappeler. rancœurs ensevelies par l’instinct protecteur. celui qui voudrait pas t’voir crever. qui veut pas savoir que tu souffres. toujours cette habitude merdique de vouloir endosser tes maux. les prendre à ta place. de sauver pour mieux s’perdre. accourir pour récolter les coups. les tiens. même aigreur dans tes mots, dans tes gestes. immunisée, d’te voir massacrer chaque étincelle. repoussée en arrière, éclate la flaque. - c’est pas la question. billes fuyardes. tentent d’échapper à ton jugement. minable. j’veux pas qu’tu saches. à quel point j’ai pu tomber bas. coeur qui s’braque. - comment tu l’sais ?..

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Brise marine. Enveloppe leur silhouette. Fait ressortir l’odeur putride de la baie. Et résonne finalement, avec ce qu’ils sont. Pourris de l’intérieur. Pas totalement, mais suffisamment pour s’être détruit. « Peu importe. » Il lui tourne le dos l’ombre. Se met en marche en direction des allées de métal. « Auréa. » Croyait-elle vraiment qu’il n’en saurait rien ? Qu’elle ne lui aurait rien dit, alors qu’ils vivaient sous le même toit ? Pas sur le bitume. S’abattent en silence. Il ne s’assure pas de savoir si elle l’a suivi, mais une part de lui s’en doute. Il la sent. Sa présence derrière lui. Lien invisible. Subsiste malgré l’absence. Haït par lui. Par tout ce qu’elle représente désormais. Par lui. Qui s’est laissé distraire au point d’en avoir des cicatrices. Si vive qu’elle le tiraille à chaque fois qu’elle se trouve dans les parages. Mutisme. Fai vœux de silence. La mâchoire contractée. Etouffe les mots, avant qu’ils ne sortent. Large carcasse dont les épaules se meuvent sans un bruit. Se détachent à peine de l’obscure.

s’éloigne. le timbre de voix. lentement, tes pas se mêlent aux échos marin. prénom balancé, lointain. - j’pensais que tu m’aurais ramené des fleurs. fanées. comme nous. au parfum maudit. espoir sarcastique, parce que t’as jamais été celui qui colmate les douleurs. tu disparais presque, silhouette nonchalante s’enfonce dans le labyrinthe ferailleux. l’abandon me pousse à marcher plus vite, les doigts qui glissent dans le creux de ton coude pour refermer la prise. - tu vas où putain ?! te force à te retourner. me refaire face. les azurs dessinent des tempêtes foudroyantes. - pourquoi tu t’casses scott ? t’as plus rien à fuir. même plus nous. tire sur ton bras, secoue la carcasse inhabitée. - réponds moi ! elle t’sert à quoi cette arme ? qu’est c’que tu fous putain.. les phalanges qui se relâchent doucement. déconcentrée par les questions sans réponses. toujours ces foutus silences.

Let me be there

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Carcasse sans âme. Les pas silencieux subissent l’écho de sa voisine. Dans l’allée sinueuse, le brun s’échappe. Et plus il avance et plus la largeur s’étrécie. Créant une étouffante sensation. Bordé par le métal froid. Sarcasme. Claque contre son dos. « Pour qu’tu t’étouffe avec. » L’ombre toujours déterminé à ne pas la regarder. A ne pas croiser ses billes colériques. Jusqu’à ce qu’elle en décide autrement. Pression. Saisie par le coude, elle l’oblige à se retourner. A faire face à sa folie. De son frêle gabarit, elle tente de le secouer. De l’amener à ce qu’il parle, mais l’effet qu’elle gagne est tout autre. Tournant en longueur l’avant-bras qu’elle maintient, il vient la plaquer brutalement contre la taule. Echo vibratoire. Vrille dans l’immensité des docks. Ricochant inlassablement contre les conteneurs pour taper contre leur tympan. « Toi qu’est-c’que tu fous ?! » Le bras appuyé contre son plexus solaire, il la maintient fermement. Orbes sombres placées sur elle.Vide d’éclat. Affronte ses azurs devenus saphir. « J’te dois plus rien. » Assène le dernier coup. D’une pression, il l’enfonce, avant de la relâcher. « Barre toi. » Le ton bas. La colère toujours diffuse. Bouillonne dans ses veines.

force le contact. le face à face inanimé. loin des braises qui nous dominaient avant. ce soir, rien ne nous réchauffe. seules les gêlures brûlent à foison. fureur dans les mouvements, les tiens. quand tu repousses plus fort que tout à l’heure. secousses des cercueils métalliques quand les omoplates se brisent contre l’un d’entre eux. bruits stridents dans le hangar des abandonnés. des endeuillés. dégâts assourdissants brise le silence étouffant. bras qui presse un peu plus la boule dans le bas ventre, l’a rend plus  vivante encore. - j’me promène. j’peux pas ? sourire ironique. l’aigreur remplit les lippes. tente de dissimuler une réalité plus sombre. encore présente. - toi, casses toi. dégoût dans les bleutées quand tu me relâches. que le lien s’effrite dans une distance amère. - tu connais l’chemin. celui qu’tu prends toujours. sonne le reproche familier. sans se décrocher de toi, les billes prêtes à te voir filer. trop vite. tout l’temps. - allez, dégage scott.. t’as raison, j’en ai plus rien à foutre ! appuie sur les mots. les mensonges. toujours les mêmes, à feindre que ça nous fait plus rien. qu’ça va mieux.

Let me be there

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Le défi. Encore et toujours. Gonfle sa poitrine, avant d’être rejetée contre lui. Et il encaisse. Fait un effort pour garder contenance. Ne pas céder à la facilité. A l’explosion colérique, mais c’est difficile quand en face, elle s’évertue à le faire craquer. Balance la remarque. Il ne compte plus le nombre de fois où elle lui a sortie le même reproche. Inlassablement. Agit sur sa boite crânienne comme un déclencheur. « Tellement que t’es encore là. » Ricanement sans vie. N’atteint pas ses yeux. « A m’lécher les couilles. » Vulgaire. Juste pour blesser. Cercle vicieux. Sans fin. Rejoue le même type de scène. Langue vicieuse. Serpente jusqu’à l’âme. Cache la peine sous une couche de vice. Pour qu’elle ne voit rien. Qu’elle ne sache pas à quel point elle l’a atteint. Elle qui n’attise plus que la haine.

guerre qui perdure. incapable de s’apaiser. la provocation comme misérable alliée. tente de cacher les peines qu’on traîne encore. les verbes, aiguilles que tu plantes. une par une. toujours les mêmes armes au bord de la serpentine. faite pour marquer, toucher, déchirer. - tu t’trompes scott. sec. détachée. les azurs qui regardent ailleurs, cherchent une banalité sur laquelle s’amarrer. - j’suis pas là pour toi. j’suis venue qu’pour moi. me rappeler c’que j’ai fait. m’empêcher de faire marche arrière, énumérer encore et encore toutes les causes. les pourquoi j’ai envie d’me flinguer. toi, t’es juste une cause devenue réelle c’soir. une raison vivante qui m’montre que j’dois pas reculer. - t’as pas quelqu’un à voir ? pour t’occuper d’tes couilles ? noirceur qui brise le cristallin des billes quand elles te reviennent.

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Combat qui perdure. Noie leur âme dans une froideur sans vainqueur. Pas là pour lui. Non. Elle était là pour une autre raison et surement qu’elle ne lui dirait rien. Pas quand la discussion dérive. Part sur un champ de ruine. Le même. Les leurs. Reptile regard. Sort l’énième attaque. Elle qui revient à chaque fois. La jalousie qui ressort de leur abime. Il le sait Scott. Que quoi qu’elle fasse, une part d’elle sera toujours jalouse quand il s’agit d’une autre. Comme pour lui. Il en a conscience. Il sait cette rature indélébile. Impossible à effacer. L’égo choisit ce moment, pour ressortir. Montrer sa présence. Avale le rire de la brune. Rictus goguenard. Adopte une autre offensive pour finalement se rapprocher d’elle. Ensevelie par son ombre, il la domine. Encore. Pose une paume à plat sur la taule. « Non, mais t’peux peut-être t’en charger .. » Etincelle dans les ténèbres, l’éclat lumière de ses opales. De sa main libre, il tire sur mèche. « Si j’me souviens bien… » Glisse l’index sur sa mâchoire pour finir sa course sur sa lèvre inférieure. « … t’sais exactement comment t’en servir. »

se détache des gravas. la première des causes d’un déclin sentimental. toi et, toutes ces autres. toi qui n’a jamais su voir qu’moi. assurer qu’tu m’aimes et, caresser d’autres dermes. te lier à d’autres âmes en oubliant la mienne. celle qui t’attendais, malgré tout. conneries. j’ai juste enfoncé la lame plus profond sous la peau. dessiner les stigmates dans un cercle vicieux sans issue. proximité renouée. l’asphyxie dans les poumons qui se gonflent dans le vide. carcasse qui se colle un peu plus contre le métal. la faille à peine perceptible quand, j’tente de garder le contrôle. - qu’est c’qui a Scott ?.. penche légèrement la tête sur le côté. poids de ton pouce sur la lèvre, les dents qui viennent en mordiller son bout. - elles ont du mal à t’satisfaire ?.. comme moi. quand on traversé le ciel à chaque jouissance. - ou c’est juste mes lèvres qui t’manquent trop ? rictus en coin. le regard qui t’défie. lunaire.

Let me be there

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