Tournoie dans sa tête. La certitude de se faire prendre pour un con. Mêlé à cette infime part de doute. Celle suffisamment petite pour rester accrochée. Le genre d’épine que l’on n’arrive pas à arracher. Avachi dans un des fauteuils du Starbucks, il observe les badauds derrière la vitrine. En silence, il finit finalement par reporter son attention sur celui qui lui fait face. L’air peut-être tout aussi tendu. Enigme complémentaire. Passé qui ressort. Revient toquer contre sa boite crânienne. Balance les souvenirs enfoncés sous une couche d’amitié et de connerie. Bien plus. Ils avaient été bien plus. Et ils l’étaient surement encore. Indéfinissable. Les mots ne veulent par recouvrir le lien. Prunelles songeuses. Darde leur vert mousse sur l’ovale halée de Naim. « Tu t’souviens d’ce soir-là ? » Se redresse pour tendre le bras. Attraper son café qu’il porte aux lèvres, avant de reprendre. « L’dernier. » Il s’en souvenait à peine Scott. Et c’est bien ça qui renforçait l’horrible impression. Il avait prévu de la quitter. D’arrêter totalement. Etrangement, il avait hésité. Pas à cause d’elle. Non. A cause des habitudes qu’ils avaient. Naim et lui.

des heures ici. plantés là, sans parler. inutile. confort du silence, lui. mots futiles pour vous parler. simple regard qui suffit, par les habitudes forgées. les billes sur l’écran, défile d’une phalange les immondices de cette société. l’cul vouté dans ce siège, jambes écartées. cliché de ta dégaine pour mal te cerner. rien à prouver, face à lui. symbiose inexpliquée. et le regard se redresse, sauvé de ton intérêt dans réel sens pour ton téléphone. ses mots qui croisent ton rire, léger. le gloussement quand les souvenirs reviennent. les ébènes qui l’observent boire son excitant, les pensées qui s’entretuent à tout rassembler. ouais. ouais tu t’en souviens, sans même savoir pourquoi. époque révolue qui reste gravée dans le cerveau mal trié. le dos qui s’arrondit toujours plus dans le dossier, avants bras sur les accoudoirs. elle arrêtait pas de gueuler, sur toi, j’sais plus pourquoi. ça m’cassait royalement les couilles. j’ai fini par me prendre la tête avec elle encore. tu ricanes cette fois, un soupire. elle était vraiment chiante cette meuf. c’est quoi qu’on lui trouvait ? son cul ? ses seins ? ses yeux ? hm. cette relation qu’elle ta permis d’avoir avec scott, surement.

La langue délié. Sort les souvenirs. Ceux qui dorment sous une couche de poussière. Tellement loin. D’eux. De ce qu’ils étaient aujourd’hui. Réveil alors, la mémoire d’un lien en dormance. Trop intime pour être évoqué. Incompréhensible pour la plupart des gens. Pour eux. Ricanement qui lui arrache un sourire. « Surement que c’était un bon coup. » Ou que c’était l’une des rares à avoir une sexualité totalement débridé. A les accepter tous les deux. « C’était une barge au pieu. » Dans la vraie vie aussi. Elle était capable de leur foutre les nerfs en quelques secondes. D’être un exutoire. A la fin, il ne restait que pour Naim. L’unique lien, avant que finalement, ils en arrivent à la même conclusion. Lasse soupire. Dépose sur la table, la tasse de café vide.

en réalité, t'as jamais su. ce qu'il te plaît chez elle. ses yeux, son cul, sa voix ? rien. rien dans tes souvenirs qui ravive ce souvenirs impossible. néant. tu l'aimais pas, pas de sentiments. peut être que du sexe. peut être pour lui, en fait. scott. les habitudes qui ont commencées comme ça. dormir ensemble, se voir tous les jours. imcapable de t'en passer maintenant. c'est scott et toi qu'il reste. tu ricanes à se mots, le café aux lèvres. ouais. y'a bien que ça qui était cool avec elle. les yeux qui se redressent vers l'extérieur. un, deux clignements des yeux. mec, elle est là, sur le banc là. les villes qui se braquent sur sa silhouette. à parle du loup, il apparait. femme avec un homme, trop vieux pour elle, trop élégant. c'est qui ce daron la ? t'es dressé sur ce siège comme une vraie commère.