C
ela fait une bonne demi-heure qu’elle se retrouve devant ce tableau, à le contempler. Elle pourrait y passer sa journée entière, et l’a déjà fait. Seulement, la rentrée de septembre a eu lieu et de nombreuses questions nébuleuses ont gagné son esprit qui s’embrume un peu plus à chaque seconde qui s’égrainent. Heureusement, personne n’en sait quoi que ce soit. De toute manière, Saga ne fait pas attention à ceux qui l’entourent. Elle est bien trop ensevelie sous toutes ses interrogations. Le stress de la nouvelle année lui pèse, par ailleurs et c’est pour cette raison qu’elle est venue ici. Il n’y a qu’à cet endroit qu’elle se sent en sécurité, la blonde. Alors, elle ne compte jamais son temps, lorsqu’elle est là. Que ce soit devant un tableau, ou une autre œuvre. Le temps défile donc, sans qu’elle n’y prête attention et lorsqu’une envie pressante survient, elle rejoint les toilettes. Elle connait le moindre recoin de ce lieu par cœur et c’est mains enfoncées dans les poches de son jeans qu’elle déambule dans les immenses couloirs, jusqu’à se retrouver au lieu dit. S’enfermant dans l’une des cabines, elle essaye de verrouiller, mais se rend compte que c’est impossible, alors à l’aide de ses pieds, elle appuie sur la porte, afin qu’elle ne soit pas ouverte. Seulement, même à cet endroit, elle ne cesse de penser, encore et toujours. Il faut qu’elle ait les meilleures notes de son cursus, pourquoi pas de sa maison, même, et c’est un travail difficile qui l’attend. Puisqu’être la meilleure à un si haut niveau est presque impossible. Heureusement pour elle, Saga sait se trouver des amphétamines pour ne pas dormir, du tout. Mais combien de temps va-t-elle en consommer ? La blonde est persuadée de pouvoir arrêter à n’importe quel moment et tandis qu’elle y songe soudain, plus de lumière. Sourcils froncés, elle retire ses pieds de la porte et reboutonne son jeans. Tirant la chasse d’eau, elle se rend compte que c’est également éteint à l’extérieur alors, elle pousse la porte et soudain : c’est le choc. À trop réfléchir, elle s’est tout bonnement et simplement faite enfermer dans le musée ! Comment en sortir ? N’est-ce pas un rêve dans le fond ? Si. Peut-être. Mais si elle se faisait prendre, pourrait-on l’exclure de l’université d’Harvard ? Soudain, la panique la gagne et son cœur s’emballe. Malgré l’immense lieu vide, elle se sent étouffer et puis, il y a un bruit, des pas derrière elle. Ça y est, tout est fini pour elle. Saga s’est fait prendre, du moins, elle en est persuadée. (Scarlett Walder)