les pas qui s’avancent, le corps lourd, les jambes inflexibles. un cadavre qui bouge, en harmonie parfaite pour octobre, spooky vibe ? t’es dans le thème. boite de carton entre tes phalanges, dans cet ascenseur. chocolat à l’intérieur, pour lui. pour toi ? ceux que tu vas manger pour calmer ton anxiété de le voir comme ça, à cause de toi ? les émotions tendues, sans trouver vainqueur. ce n’est pas de ta faute, ava. tu l’sais pourtant. impossible de t’enlever cette image de la tête. l’âme qui passe la porte pour trouver sa chambre. sourire presque trop étiré, livre ouvert sur toute l’énergie dégagée pour paraitre heureuse. salut le guerrier ! l’enthousiasme qui s’emboite dans tes pieds, vers son lit. les billes qui brillent déjà, avant même de sortir d’autres mots. ça va.. ? le masque est déjà si vite retombé. à nue face à lui, il te connait, tu n’as rien à lui cacher.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Plus que de peur que de mal, qu'on m'a dit. La blessure était assez profonde pour me faire bien mal, en réalité, mais rien de très important n'a été touché là-dedans. On me garde en observation à cause du risque d'infections élevé, mais à part me bander le ventre le temps que la plaie ne se referme et la prise d'antalgiques assez puissants, il n'y a rien d'autre à faire. Je déteste l'idée d'avoir fait peur à ma mère, à Sage ou même à Ava dont la petite bouille vient d'apparaître dans ma chambre d'hôpital. Je vois bien qu'elle essaie de faire comme si tout allait bien alors qu'elle doit être terrifiée. Terrifiée à cause de sa fausse couche, terrifiée à cause de son agresseur qui rode autour de chez elle, terrifiée à cause de dimanche soir. "Ça va, vous vous en faites trop pour moi..", que je lui dis en lui souriant, me voulant rassurant. Ma main se pose sur la sienne. "T'as vu ma mère ?" Elle est venue de New-York dans la nuit de dimanche à lundi quand Sage lui a dit que j'étais à l'hosto. Je sais que leur relation peut être un peu compliquée parfois, alors je me demande si elles se sont vues. Je ne lui ai évidemment rien dit pour la fausse couche, car ça n'est pas à moi de faire ça.

tu te sens coupable. toute est de ta faute. les mots qui rabâchent que non. les pensées positives qui essayent de perdurer. t’es fautive et tu l’sais. les billes qui se perdent sur son corps étendu. cette chambre sinistre. l’odeur javel hôpital. pas de danger de morts, peut-être, suffisamment pour que le retrouver là. blessure de guerre qui te rappellera toute ta vie tes répercussions. t’en fais trop ? peut-être. trop sensible. trop touchée. c’est lui, aussi. les doigts sur les tiens. les azurs qui observent machinalement le mouvement. se redressent un instant quand il parle de sa mère, les pensées ailleurs. loin des visages familiers que t’as pu croiser. heu, non, je savais pas qu’elle était venue. ta plaie béante qui s’encrasse à nouveau. tu fais déplacer la planète pour un homme qui te voulais toi. les larmes salées qui perlent sur tes joues. un revers de main les effacer. j’suis désolée jackson.. désolée pour quoi ? pour toi-même ? cette fausse couche, cette agression, le revoir. désolée pour lui ? qu’il s’est pris un coup dans l’corps, qu’il soit ici. t’es désolée pour le monde entier.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Je connais son regard. C'est le regard de la culpabilité. Elle est là, sans vraiment être là. Je vois bien qu'elle va pleurer, avec ses yeux brillants et sa voix tremblante quand elle me répond qu'elle ne savait pas que ma mère était là. Je sais que leur relation n'est pas toute simple, comme.. un peu les relations de tout le monde dans cette maudite famille. Faut croire que y'a qu'entre Ava et moi, que c'est plus ou moins simple. Ça l'a pas toujours été, mais j'ai agréable sensation que tout est revenu à la normal entre nous depuis quelques mois et ça me fait plaisir, car elle m'avait manqué. Et puis, elle craque. Elle pleure, me dit que c'est de sa faute et qu'elle s'excuse. Moi, je secoue la tête en serrant sa main dans la mienne, essayant d'attirer son regard, "Ava, hey", que je lui dis, attendant que ses billes se bloque sur les miennes. "C'est pas de ta faute, t'as absolument pas à t'excuse.." Le classique de la victime qui culpabilise pur quelque chose dont elle n'est pas à l’origine. "Vous m'avez demandé de pas sortir le voir, j'en ai fait qu'à ma tête, j'ai pas réalisé qu'il pouvait être armé.. c'est moi qui suis désolé.." J'ai fait flipper tout le monde : Sage, ma mère, probablement elle, mes potes. Tout ça pour quoi ? Que ce taré disparaisse à nouveau dans la nature et qu'il représente encore un danger pour Ava. /blockquote>

@Ava Powell-Jobs

guimauve absolue. généralement dissimulée sous un plaid, entre tes murs, cachée des yeux de tous. carapace hermétique, loin des regards indiscrets. dure à cuir simplement de façade. le masque qui n’existe pas pourtant, avec lui. sans te cacher, devants ses yeux dissimulés sous quelques mèches de cheveux. coupable de toute cette histoire. le sentiment qui te déchire, même s’il dit le contraire. même si tu sais que non. impossible de renier ce sentiment trop présent, celui qui consume tranquillement ta raison. ses mots qui te touchent, quand sa main est encore sur la tienne. revers de phalanges qui essuient les perles salées qui dégringolent de ton visage. okay.. mais j’accepte pas tes excuses. c’est stupide. si c’est pas ma faute c’est la faute de personne. terrain d’entendre équilibré, non ? ton bras qui attrape la chaise à côté, de quoi t’asseoir, visage à hauteur de son lit. tu te doutes que j’ai apporté un max de cailloux à mettre sous ton oreiller pour aller mieux hein ? tu parles à voix basse, comme si les pierres précieuses étaient un délit. un sourire sur tes lèvres quand tu fouilles dans ton sac, trouver un petit pochon de velour.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Elle a eu beaucoup de merdes ces derniers temps, Ava. Le fait qu'elle se sente coupable de ce qu'il est arrivé me rend malade parce que ça n'était absolument pas de sa faute. Je pense qu'elle se serait bien gardée de se faire stalker par un malade, au point de la stresser tellement qu'elle a finit par faire une fausse couche. Elle ne mérite pas d'avoir autant de problèmes et elle sait très bien que je serai toujours là pour la protéger, toujours là pour elle, quoi qu'il arrive. Alors non, je ne veux pas qu'elle se sente coupable, surtout quand Sage m'a bien demandé de ne pas sortir voir ce mec et que je l'ai quand même fait. Au final, regardez où ça m'a mené, mh. "C'est la faute de l'autre taré tu veux dire ?", que je lui demande alors qu'elle agrippe une chaise pour la tirer et se poser à côté de moi. Je ris un peu à sa question et j'hausse la tête, me tournant légèrement sur le côté en soulevant mon oreiller pour la laisser mettre tous ces trucs là-dessous. Un sourire sincère et je passe ma main dans sa nuque pour la forcer sa se pencher en avant afin que je puisse poser mes lèvres sur sa joue dans un tendre baiser. "Merci", que je lui dis avant de me rallonger correctement. "T'as vu Sage ?", que je lui demande. Je sais qu'elle est dans la salle d'attente et elle attend qu'on me transfère dans une vraie chambre, parce qu'elle n'est pas de ma famille à proprement parler, donc elle n'a pas le droit de venir me voir ici et je suis inquiet pour elle. Je sais qu'elle doit avoir eu très peur.

une cargaison de petits cristaux cachés sous son oreiller. purifié à l’encens, rechargé à la lumière de la lune suffisamment longtemps pour dégager leurs énergies dans cette pièce le temps qu’il reste ici. toutes tes pensées enfermées dans ces quelques cailloux pour qu’il aille mieux, ton âme dans les intentions. parce que tu te sens coupable, parce que tu l’aimes. c’est peut-être pour toi que tu devrais t’en mettre, sous l’oreiller. grimoire immense, cherches dans le sommaire « pierres précieuses pour arrêter de culpabiliser ». c’est un baiser posé sur le haut de ton front, les paupières qui se ferment un instant. les frissons qui parcourent ton corps quand le derme se concentre sur la sensation de l’amour partagé. oui, j’l’ai croisé rapidement, elle était plus loin entrain d’aller chercher un café je crois. la gorge raclée et le petit sourire en coin de lippes. tu veux qu’on la fasse rentrer en toute illégalité dans cette chambre et que j’vous couvre avec quelques sourires à l’infirmière qui traine dans le couloir ? celle qui a une tête de chien enragé et qui n’aime personne. tes doigts qui met une tape discrète sur le haut de sa main. non j’suis bête, c’est impossible que personne ne voit le rayon de soleil sage passer sans se faire repérer. il a tiré le gros lot, avec elle. elle l’illumine, de toute sa lumière.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Je la connais, Ava. Elle va se monter la tête pendant longtemps, l'esprit culpabilisant, pensant que c'est de sa faute que l'autre fou m'est tombé dessus quand c'est en réalité entièrement de ma faute. Lorsqu'on l'a vu rôder autour de chez elle, ça m'a fait vriller. Parce que j'ai du la faire vivre une semaine dans mon ancien appart pour qu'elle ait pas ce stress, parce qu'elle a carrément eu sa fausse couche il y a seulement quelques jours. Je voulais juste qu'il la laisse tranquille, malgré les supplications de Sage de ne pas sortir. Pourtant, je n'ai écouté personne, tête de mule, et voilà où j'en suis. A l'hosto, avec un trou dans le ventre et ma petite amie qui doit faire les cent pas dans une salle d'attente, le seul endroit de ce foutu hôpital où elle a accès. Je la connais elle aussi : elle doit se faire un soucis monstre et elle a dû verser beaucoup trop de larmes à cause de mes conneries. Moi aussi, je m'en veux, alors les cristaux pour ne pas culpabiliser, j'en veux bien si t'en trouves Ava. Elle me propose de faire entrer Sage en douce et je n'ai pas le temps de répondre qu'elle fait remarquer qu'elle ne pourra jamais passer inaperçu. Mon petit rayon de soleil. Ça me fait immédiatement sourire, "Exactement, elle passe pas inaperçu, malgré ce qu'elle pense", que je dis avant de prendre sa main dans la mienne. "Tu pourras lui faire un câlin ? Lui dire que j'vais bien, qu'elle doit pas s'en faire ?" Plus de peur que de mal, malgré le sang qui a coulé sur le trottoir en face de chez Ava. "Tu vas bien, toi ?" Enfin, aussi bien qu'elle puisse aller après tout ce qu'elle a vécu ces derniers jours. Le pire, c'est que je sais qu'elle va dire oui, même si la vraie réponse est probablement non.