attrait pour les belles choses. robe moitié luxueuse moitié sulfureuse, un entre deux perfectionné. ça, comme tout le reste. maquillage léger, poupée de cire photographiée dans un miroir. nouveau post. nouveaux likes. le cellulaire qui ne cesse de vibrer, reposter déjà trop de fois. vie en mascarade, prône le bonheur dans des faux sourires, une fausse allure. la confiance exacerbée dans le pouvoir de la toile. influenceuse gravée dans son rôle. culte de l’apparence, quête de perfection, notoriété virtuelle en perte d’authenticité. captive les âmes qui se noient dans l’illusion maigrichonne d’une vie aux lignes inventées. et, moi, plus rien ne me fascine. plus rien pour vibrer. corps en vie où crèche l’âme morte. talons enfilés comme touche finale avant de descendre rapidement en voyant l’annonce du uber qui arrive. en bas, berline noire qui s’arrête et j’ouvre la portière pour m’engouffrer dedans. je fais pas le lien rapidement, je te vois pas encore. trop occupée à regarder mon propre reflet sur l’écran de mon téléphone. - bonsoir. politesse au chauffeur enfin accordée. jusqu’à ce je ressente ta présence, que je réalise ton corps ancré dans le siège. les bleutées qui captent enfin, poitrine qui s’affaisse quand le passé frappe de trop près. toi, qui porte le nom de mes erreurs. de mon égoïsme banalisée. on aurait eu quelle vie si j’avais pas merdé ? si j’avais essayé pour de vrai ? - deux fois en peu de temps.. je vais finir par croire que tu me suis. verrouille le cellulaire, l’abandonnant sur mes cuisses. - t’es beau, j’ai toujours aimé cette couleur sur toi. les orbes qui se délectent. même si j’en avais plus le droit. même si tu ne m’appartenais plus.