la situation a dégénéré à une rapidité assez hallucinante ; une heure t’a semblé en être cinq, cachée derrière ce buisson à l’abri des regards, les larmes qui ne cessaient de couler sur tes joues. les yeux encore rougis, la silhouette de jackson qui se dessine au loin, petunia qui trottine vers toi, tu te tiens là les bras tendus, au bord du chemin, avec pour seule volonté de le serrer le plus fort possible contre toi. parce que tu te sens mal, encore plus en sachant qu’il a fait une crise d’angoisse par ta faute. une caresse rapide offerte à petunia et les yeux se reposent sur lui, un peu plus loin, les bras retendus aussi vite, une moue qui attriste ton visage aux yeux certainement trop gonflés.

J'ai flippé comme pas possible, c'est le cas de le dire. Y'a encore des millions de scénarios qui m'ont traversé l'esprit et j'ai vraiment cru que j'allais la perdre. J'me sens toujours pas super serein quand j'arrive dans ce parc et que je cherche la demoiselle que je vois caresser Pétunia alors que je m'approche d'elle. J'pense qu'on a tous les deux une sale tête, les yeux légèrement gonflés et rougis, mais de la voir comme ça, ça me brise le coeur encore plus. Arrivé à sa hauteur, sans un mot, je prends sa main pour la tirer contre moi en la serrant fort, la faisant même décoller du sol. "J'suis désolé..", que je finis par lui dire tout doucement, la gardant toujours contre moi.

t’as le cœur qui bat à mille à l’heure quand il s’approche de toi ; peut-être que t’as vraiment dépassé les bornes cette fois. vous en étiez jamais arrivés aussi loin jusqu’à présent, à douter toi-même de ce que tu voulais, alors qu’au fond tu sais. mais t’es loin d’être la sage de tous les jours quand la pression monte en toi ; c’est sûrement la moins belle partie de ton âme. tu te transformes et t’envoies tout balader, ton couple y compris cette fois. pourtant t’avais promis que peu importe la dispute, vous resteriez toujours l’un avec l’autre. là, tu sais que tu lui as donné le goût inverse. « c’est moi qui suis désolée… » les jambes qui s’enroulent autour de ses hanches, tes bras qui en font de même autour de son torse et ton visage qui vient se nicher dans son cou pour humer son odeur. « je suis allée trop loin, je le sais, je voulais pas… »

Elle m'avait prévenue que la fuite était sa spécialité mais je n'ai jamais eu l'occasion de le voir de manière aussi intense. Car elle n'avait jamais remis en question notre couple, nos plans avant aujourd'hui et je pense que c'est ça qui a fait le plus mal. Je la serre un peu plus quand elle dit qu'elle est désolée elle aussi et rien que cette proximité arriver à apaiser un peu tout ce qu'il se passait dans ma tête. "J't'avais dit que j'te laisserai pas t'enfuir..", que je dis avec un léger sourire, fermant les yeux quelques secondes avant de reculer mon visage pour pouvoir la regarder. "J't'aime tellement.." Je pose mon front contre le sien, "J'me déteste de t'avoir fait pleurer comme ça.." Elle qui a toujours le sourire sur les lèvres, le regard pétillant, j'ai horreur de la voir comme ça.

incapable de gérer les disputes, plus facile de t’enfuir et de tout envoyer balader que d’affronter ce qui a pu t’atteindre de la sorte. ça a toujours été ta manière de gérer les choses et, même si t’aimerais changer ça, que t’essayes de travailler dessus, c’est généralement plus fort que toi. ton mauvais caractère a gagné la partie cette fois encore. et tu t’en veux, terriblement. « me laisse jamais m’enfuir… » jamais. absolument jamais. et s’il le fait, tu sais que tu regretteras dans les heures qui suivront. au moins, les excuses te brûlent pas la langue et t’arrives à les offrir sincèrement ; t’imagines que c’est le bon côté de la chose. les billes qui se plongent dans les siennes, la sensation que le temps autour de vous s’arrête quand son front heurte le tien. « moi aussi jax… » toi aussi tu l’aimes. comme une dingue. « te déteste pas, c’est… un tout. c’est pas juste toi. c’est moi, c’est matian, c’est jill… y a tout qui se mélange dans ma tête ces derniers jours… » les pupilles qui se baissent pour détailler les quelques traits de son visage que t’arrives à distinguer avant de retrouver l’azur de ses yeux. « je t’aime au point où j’ai pas de raison d’être quand t’es loin… alors m’écoute pas quand je remets tout en question, je dis n’importe quoi pour me protéger… » et toi aussi tu te détestes pour ça.

J'hoche la tête : jamais je la laisserai s'enfuir. Même si j'dois prendre des coups au passage, pas grave, elle en vaut clairement la peine : on en vaut la peine. Mes bras qui entourent sa taille se décalent pour poser mes mains sur ses hanches alors que je l'écoute parler, hochant la tête alors que mon regard est plongé dans le sien. "Ça va mieux, ça ira mieux, okay..?", que je demande dans un souffle avant de lâcher sa hanche pour passer ma main sur sa joue tendrement. "On va aller déposer ton téléphone à l'Apple store, on va aller se rafraichir un peu à l'appart et on va aller chercher les clefs de chez nous, d'accord ?" J'me voyais absolument pas aller chercher ces clefs tout seul, c'est quelque chose qu'on avait besoin de faire ensemble parce que cette maison c'est nous, c'est notre avenir.

si tout ça venait à s’arrêter par ta faute, tu sais que tu regretterais amèrement ; plus qu’avec tous ceux qui ont pu le précéder, parce qu’aucun ne lui arrive ne serait-ce même qu’à la cheville. il représente tout ce que t’as toujours recherché chez un homme, avec ses qualités et ses défauts ; y a jamais rien qui t’a crié de partir loin de lui pour de vrai, pas une seule alarme qui ait pu sonner dans ton crâne, pas un seul red flag à l’horizon. il est parfait comme il est, pour toi, pour vous. « je sais, ça finit toujours par aller mieux… mais j’ai pas réussi à faire la part des choses dernièrement… » tu détestes perdre les gens que t’aimes et là, t’as eu la sensation de perdre tout le monde en même temps. t’hoches la tête quand te dicte ce que vous allez faire, les lèvres tirées vers le bas malgré toi. « je peux avoir un bisou… ? » t’espères et t’imagines que oui mais, au vu de la situation, tu préfères demander.

Faut pas oublier qu'on reste un jeune couple. Ça va faire quatre mois qu'on est ensemble certes, mais entre deux on a eu le Summer Camp, mon voyage en Australie.. c'est normal qu'il y ait quelques accrochages, même si celui de ce matin a été quand même assez.. extrême. "On apprend encore à se connaître dans un sens, c'est normal que ça arrive.. j'ai compris que t'avais tendance à fuir et c'est pour ça que j't'ai pas laissé me laisser sur un vu et que j'ai insisté, parce j'veux pas qu'on reste sur des disputes comme ça.." Surtout des disputes comme celles de ce matin. "Le plus important c'est qu'on s'aime et qu'on le sait, okay ?" Parce que même quand elle s'est mise à douter, je savais au fond qu'elle m'aimait et qu'elle parlait à cause de la colère. "Bien sûr que tu peux avoir un bisou..", que je lui dis en lui souriant doucement, approchant mes lèvres des siennes pour l'embrasser tendrement. Je la repose sur le sol sans quitter ses lèvres, me penchant vers elle en passant mes mains sur ses hanches pour la garder contre moi. Et putain ce que rien qu'un baiser peut faire du bien.

t’es pas de celles qui sont colériques mais au fond de toi, y a ce petit volcan qui reste longuement en sommeil avant de se déverser sur tout ce qui t’entoure ; et ce matin plus que les fois dernières, la lave a définitivement trop débordé en brûlant un peu ton village préféré. t’aurais préféré éviter mais t’as pas su ; t’imagines que tu vas devoir faire avec et il a pas trop l’air de t’en vouloir au point de tout remettre en question à son tour. « t’as bien fait, oui… » même si t’as dû lui lâcher plusieurs vus à la suite, t’as fini par répondre parce qu’il lâchait pas le morceau et c’est l’essentiel. « le plus important aussi c’est que tu me dises quand tu fais une crise… je te promets que je ferai au maximum pour te calmer… » de toute évidence, c’est ce qui t’a le plus impactée dans ce qu’il a pu te dire. et sans ça, tu serais sûrement encore trop en colère pour lui parler. ça aura au moins eu le don de te remettre un minimum les idées en place. les lèvres entrent en contact et tu profites de la douceur des siennes que tu refuses de quitter même quand il te force à reposer tes pieds au sol, tes bras désormais enroulés dans son cou pour l’empêcher de se redresser. mais peut-être que lui non plus comptait pas les lâcher ? t’as la sensation de reprendre une bouffée d’air frais à ce seul contact et ton palpitant tambourine plus fortement encore dans ta poitrine, te rappelant ô combien il apportera toujours du soleil même quand t’es persuadée que ta nuit est plus forte que tout. les lippes se séparent finalement, un mince sourire naissant sur les tiennes pour le bien que ça peut te procurer. « tu veux laisser petpet se dégourdir les pattes avant de tout faire ? »

Je sais que ça n'est pas parti de nulle part non plus, qu'elle a du se sentir blessée et qu'elle a eu peur que ça finisse comme ça a fini entre elle et Taydan. Je comprends parfaitement son inquiétude, même si ça m'a fait du mal sur le coup qu'elle me compare à son ex alors que je fais toujours tout pour ne pas qu'elle ait la sensation qu'elle est retournée dans cette dynamique toxique qu'elle avait avec lui, qui était visiblement extrêmement jaloux et qui l'emprisonnait un peu dans cette relation qu'ils avaient construite. "T'en fais pas pour moi.. j'ai l'habitude, j'suis comme ça depuis toujours, j'ai appris à ma calmer ma moi-même.." Même si des fois c'est plus difficile que d'autre. Si elle avait totalement arrêté de me répondre ce matin, je pense que ça aurait été très compliqué de sortir de tout ce qu'il se passait dans ma tête. Mes lèvres rencontrent les siennes et on en avait clairement tous les deux besoin et ça se ressent dans ce baiser. Je souris contre ses lèvres quand je la sens s'accrocher toujours à moi, même une fois les pieds à terre et je grimace presque quand nos lèvres se séparent, parce que j'aurais pu sérieusement rester comme ça pendant encore longtemps. "Oui, posons nous deux minutes, mais faut qu'on se prenne à manger sur la route je meurs de faim", que je dis avant de prendre sa main pour l'attirer avec moi dans l'herbe. Mon bras enroule sa taille pour qu'elle se mette contre moi, tout en regardant Pétunia qui fait sa vie sur le gazon et qui parfois vient vers nous pour réclamer quelques caresses. "Comment t'as fait tomber ton téléphone..?", que je lui demande en tendant la main pour regarder l'étendu des dégâts sur son appareil.