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n sourire fend son visage alors qu’il arpente Cambridge street, rue peuplée par un nombre incalculable de personnes. Repensant à son réveil des plus jouissifs (ayant dansé sur du Barry White, cela grâce à la sonnerie de son téléphone qu’il a choisi comme "réveil"), Matthieu se rend avec plaisir en direction du Maggiano’s Little Italy, afin d’y déguster un excellent dîner. Certes, il sera seul, mais apprendre à se connaître ne signifie-t-il point que l’on doit se retrouver avec soi-même ? De plus, le professeur à sa sacoche avec lui, ce qui signifie qu’il lira sans nul souci tout en savourant l’un des nombreux mets italien qu’il va choisir sur la carte. Il en courrait presque, s’il le pouvait, tant il raffole de cette cuisine, mais il ne le peut à cause de sa pathologie. Alors, il se contente de ses longues enjambées dû à sa grande taille. Il est aisé pour lui de grappiller des centimètres en allongeant son pas et c’est ce qu’il fait lorsqu’il reçoit un message. S’arrêtant dans la rue, il extirpe son smartphone de la poche de sa veste de costume trois pièces et y jette un coup d’œil, sourcils froncés. Il ne s’attendait à avoir des nouvelles de sa mère de cette façon, alors levant les yeux au ciel, il le fourre de nouveau dans son vêtement, lorsqu’il aperçoit une jeune femme qui semble… En difficulté. Que lui arrive-t-il ? Apeurée, elle l’est et immédiatement, Matthieu regarde aux alentours, cherchant un malfaiteur qui souhaite lui faire du mal. Le fait est que personne ne semble correspondre à ce profil, alors il se lance à la poursuite de cette inconnue, afin de lui venir en aide. Hâtant son pas, il zigzague entre les passants et la hèle du mieux qu’il le puisse. « Mademoiselle ! » Poussant un long soupir, il l’accélère davantage jusqu’à se retrouver dans une sorte de ruelle où il pense l’avoir perdu. « Ou diable… » Commence-t-il, mains sur les hanches, quand il perçoit du mouvement derrière une benne à ordures et s’approche lentement. Se pourrait-il qu’il s’agisse d’un adorable félin ? Des chats de gouttières, comme on les nomme, il doit y en avoir bon nombre, à Boston, bien malheureusement. Nonobstant, c’est bien la demoiselle qui s’y trouve cacher, derrière ladite poubelle et levant les mains devant lui, Matthieu reprend, après s’être éclaircie la gorge : « Je… » Puis il s’imagine qu’elle peut penser qu’il est l’assaillant, dans le cas où elle n’aurait point aperçu son visage. « Ce n’est pas ce que vous croyez. Ou plutôt, je ne suis pas… » Mais les mots lui manquent, car la situation est grotesque, en quelque sorte. Pour lui, du moins, puisque c’est bel et bien la première fois qu’il se lance ainsi, dans les rues d’une grande ville, a hélé une inconnue qu’il pense être suivie.